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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

Citation de document administratif bidouillée, 5.400 plaintes pour « mise en danger de la vie d'autrui », etc. classées, procès en diffamation perdu : la grande misère du « journalisme » militant et/ou paresseux

24 Octobre 2023 Publié dans #critique de l'information, #Glyphosate (Roundup), #Gilles-Éric Séralini

Citation de document administratif bidouillée, 5.400 plaintes pour « mise en danger de la vie d'autrui », etc. classées, procès en diffamation perdu : la grande misère du « journalisme » militant et/ou paresseux

 

 

Le paysage médiatique français est-il en train de devenir totalitaire ?

 

Citation bidouillée... pas de réaction ! 5.400 plaintes en « mise en danger de la vie d'autrui », etc. classées... pas de réaction dans la presse nationale ! Trois journalistes poursuivis en diffamation relaxés... pas de réaction ! Oui, ben... ils ont été relaxés... et ils ne sont pas dans le « camp du bien ».

 

 

Dernière minute : j'ai changé la titre et le texte...

 

(Source et source)

 

 

[Autocensuré... insérez un prénom...] et la citation bidouillée ? Silence dans les rangs !

 

 

(Source)

 

 

Imaginez le ramdam médiatique si un journal – disons : classé à droite – avait publié un article en défense d'un produit de protection des plantes – disons, à tout hasard, le glyphosate – sur la base d'une citation, un peu, beaucoup, bidouillée d'un document administratif. Une citation peut-être suggérée ou livrée par un agrochimiste notoirement connu – disons pour rester dans la même veine : Bayer-Monsanto.

 

Et ajoutons : à quatre jours d'une décision cruciale, avec un document qui aura été gardé « au chaud » pendant 19 mois.

 

N'imaginez pas la situation inverse... Comme nous l'avons rapporté dans « Théo et le glyphosate : la dérive médiatique vers l'indignité », il y a un problème avec une citation dans le Monde – évidemment de M. Stéphane Foucart –, dans « Glyphosate : Théo Grataloup, porteur de graves malformations après une exposition prénatale, sera indemnisé » :

 

« ...les experts du Fonds d’indemnisation des victimes de pesticides (FIVP) ont reconnu "la possibilité du lien de causalité entre la pathologie de l’enfant et l’exposition aux pesticides durant la période prénatale du fait de l’activité professionnelle de l’un ou des deux parents" [...] »

 

Dans le Point, dans un article sobrement intitulé : « Exposition prénatale au glyphosate : l’avis mal compris du Fonds d’indemnisation des victimes de pesticides », Mme Géraldine Woessner a produit la citation exacte, avec des explication complémentaires détaillées sur un état des connaissances qui ne plaide pas en faveur des thèses promues par le Monde et d'autres médias à sa suite :

 

« Devant la profession exercée par la maman, la commission considère que l'exposition professionnelle aux pesticides, bien que limitée, est plausible, et retient la possibilité de lien de causalité entre la pathologie de l'enfant et l'exposition aux pesticides durant la période prénatale. »

 

 

 

 

On peut bien sûr ergoter... ce n'est pas tout à fait exact, mais... Mais non ! Une citation est une citation. Point barre ! Et ici, elle a en plus été présentée de manière trompeuse.

 

Nous avions demandé dans l'article précédent, à propos du Monde : « où est la déontologie ? »

 

Bon nombre de médias se sont engouffrés et poussé l'argument du lien reconnu plus loin.

 

Citons, par exemple, le Parisien : « Glyphosate : le lien entre exposition prénatale à l’herbicide et malformation est reconnu ». Le lien est évidemment un lien de cause à effet.

 

Cet article vient du reste avec une vidéo de M. Daniel Cueff, ci-devant maire de Langouët, plaidant de manière enflammée pour des « zones de non-traitement » de 150 mètres autour des habitations, un sujet qui fut un temps fort polémique et qui s'est terminé en... eau de boudin.

 

Qu'on fait ces médias après l'article de Mme Géraldine Woessner ?

 

RIEN !

 

Même pas un rectificatif de leur article...

 

 

5.400 plaintes en « mise en danger de la vie d'autrui », etc. classées

 

 

Ce site a été... supprimé !

 

 

Voici une autre histoire qui finit (temporairement ?) en eau de boudin.

 

 

 

 

Les médias nous ont longtemps entretenus des « pisseries de glyphosate », ces opérations où des gens pouvaient se faire prélever les urines matinales en vue d'une analyse du taux de glyphosate et, le cas échéant, du dépôt d'une plainte. Une action de groupe par le dépôt de plaintes individuelles de teneur identique.

 

 

 

 

Ils ont même, complaisamment, promu ces opérations en les annonçant, avec tous les détails nécessaires.

 

 

(Source)

 

Cela fait longtemps qu'on sait que les tests étaient bidon.

 

Citons parmi la littérature (dont la nôtre, mais ce n'est après tout qu'un blog), encore une fois, Mme Géraldine Woessner et son « Preuve à l'appui : les glyphotests sont bidon ! », du 20 décembre 2023. Un titre qui claque !

 

 

Qu'ont fait les médias à la suite de cette révélation qui n'en était plus une mais venait d'une source médiatique reconnue ?

 

Quasiment (adverbe mis ici à titre de précaution, faute d'avoir vérifié en détail) RIEN !

 

Ce n'était peut-être – pourra-t-on dire – que Terre de Touraine. Comme nous l'avons rapporté dans « Les "pisseurs de glyphosate", le CRIIGEN et Mme Corinne Lepage rattrapée par la patrouille », la FNSEA Centre-Val-de-Loire a expliqué le 6 octobre 2023, que, début janvier 2020, le CRIIGEN savait que les tests des « pisseurs » étaient « mensongers ».

 

 

(Source)

 

 

Ce n'était certes pas un scoop, mais à l'heure où le glyphosate est un sujet d'une grande actualité, on aurait pu penser que cela aurait pu intéresser les médias. D'autant plus que la FNSEA Centre-Val-de-Loire a été très présente sur les réseaux sociaux et que sa campagne s'est en quelque sorte agrémentée d'un épisode annexe croustillant (les maladresses de Mme Corinne Lepage) qui aurait dû appâter quelques pisse-copies et fact-checkeurs.

 

Imaginez une journaliste qui serait accusée par de bienveillants confrères (ironie) de faire des « ménages » pour la vilaine industrie agrochimique, qui nierait, mais qui aurait animé un débat pour la boulangerie et se serait fait offrir une chocolatine...

 

Que s'est-il alors passé ? Pour les tests bidons, pas la chocolatine, évidemment...

 

RIEN !

 

En septembre, à une date qui ne nous est pas connue, les 5.400 plaintes en « mise en danger de la vie d'autrui », etc. ont été classées sans suite par le Pôle Santé Publique du Parquet de Paris.

 

Il est tout simplement impossible que cette action ait pu échapper à la vigilance de l'écosystème médiatique.

 

Mais que s'est-il passé ?

 

RIEN !

 

Le 17 septembre 2017 – donc quatre jours après le vote à Bruxelles sur le renouvellement de l'autorisation du glyphosate –, Reporterre publiait « Glyphosate dans les urines : 5 400 plaintes classées sans suite ».

 

En fait, l'information a été divulguée la veille sur le site des « pisseurs involontaires de glyphosate » de Bretagne , devenu véhicule pour une Campagne Glyphosate qui a désactivé son site. Mais vous aurez toutes les peines du monde à trouver le communiqué... il faut parcourir la colonne « Actualités ».

 

 

(Source)

 

 

Notons encore que le cabinet d'avocats Tumerelle, qui a été/est à la manœuvre dans cette affaire a toujours une page « Campagne Glyphosate, explications et méthodologie » sur son site. Et, sauf erreur, il n'y a rien sur la décision du Parquet de Paris.

 

L'information devenait donc publique, même si l'article de Reporterre penchait lourdement vers les récriminations des meneurs de l'opération contre une décision qu'ils jugent scandaleuse.

 

La reprendre aurait sans doute exigé de citer leur discours. Mais il y a : « Ce n’est pas vraiment une surprise [...] ». Cela peut être interprété comme un aveu du fait qu'ils avaient connaissance des sérieuses « limitations » de leur action. Et surtout qu'ils l'ont maintenue malgré tout.

 

Il aurait sans doute fallu citer aussi des éléments de la décision. Reporterre rapporte... mais pas de première main :

 

« Le parquet parisien spécialisé dans le domaine de la santé a également rejeté la notion de mise en danger de la vie d’autrui, dans la mesure où"les plaignants ne risquent pas de mort immédiate ou une blessure de nature à entraîner une mutilation ou une infirmité permanente", selon un courrier adressé le 12 octobre aux participants de la Campagne glyphosate par les avocats de ce dossier.[...] »

 

Curieux raisonnement...

 

Et serait-ce tout ? Rien sur la validité des tests Elisa utilisés par BioCheck, un laboratoire vétérinaire allemand non accrédité pour des analyses humaines, etc., etc. ? Il se dit pourtant que les têtes agissantes de la FNSEA Centre-Val-de-Loire, MM. Michel Vaudour et Jean-Yves Chauveau, très affûtés sur cette question de test Elisa, ont été interrogés par la police judiciaire de Tours pour le compte du Pôle Santé du Parquet de Paris...

 

Et pourquoi ce courrier aurait-il été adressé aux participants le 12 octobre 2023 seulement ?

 

Mais l'important est que – comme le note Reporterre par ailleurs – cette décision vient (ou plutôt viendrait, vu son peu de poids dans la procédure décisionnelle européenne) en soutien d'une décision de renouvellement.

 

Que s'est-il alors passé ?

 

RIEN ! Ou presque...

 

Ouest-France a publié un articulet le lendemain, 18 octobre 2023, sans grands détails. On y apprendra quand même que « EELV 79 s'indigne »...

 

La presse locale commence à s'y intéresser, timidement, à l'heure où nous écrivons, avec notamment « Deux-Sèvres : les" pisseurs volontaires de glyphosate" déboutés et dégoûtés » dans la Nouvelle République du 20 octobre 2023.

 

Relevons que France Bleu renvoie le même jour à la position de la FDSEA, avec des liens, dans « Glyphosate : "pisseurs" et agriculteurs se renvoient encore la balle en Indre-et-Loire ». Idem dans « "Du glyphosate dans les urines" : les 28 plaintes déposées dans le Loiret classées sans suite ».

 

Et dans la presse nationale ?

 

RIEN !

 

 

Les gens de la presse nationale – notamment de France Bleu et des chaînes publiques d'information ne lisent-elle pas la/leur presse régionale ?

 

 

Affaires Gilles-Éric Séralini c. Patrick Cohen, Olivier Lesgourgues (MacLesggy) et Géraldine Woessner

 

C'est une histoire déjà ancienne, consécutive à l'infâme « Envoyé Spécial » sur le glyphosate de janvier 2019.

 

 

(Source)

 

 

M. Patrick Cohen, M. Olivier Lesgourgues (MacLesggy) et Mme Géraldine Woessner avaient réagi à la séquence dans laquelle Mme Élise Lucet avait complaisamment tendu le micro à M. Gilles-Éric Séralini en lui donnant carte blanche pour dérouler son récit de chercheur persécuté après son étude sur des rats mondialement connue – en bien chez les activistes anti-OGM et -pesticides. Et ils avaient utilisé des mots qui fâchent...

 

L'audience a eu lieu le 1er septembre 2023.

 

Le même jour, Reporterre publiait un entretien avec M. Gilles-Éric Séralini, « Gilles-Éric Séralini : "Qui va vérifier que Monsanto ne fraude pas ?" ». De compte rendu d'audience, point...

 

Mais il avait ajouté une note en bas de page :

 

« Le Conseil de déontologie journalistique et de médiation a analysé, dans un avis rendu en juin dernier, un article du Point co-signé par Mme Woessner. Le Conseil a estimé que "les règles déontologiques d’exactitude et de respect de la véracité des faits, d’une part, et d’offre de réplique, d’autre part, n’ont pas été appliquées par Le Point". »

 

Nous avons analysé cet avis – scandaleux – d'un conseil autoproclamé dans « Géraldine Woessner et la déontologie perdue d'un "conseil de déontologie" ».

 

Enfin, c'est Reporterre...

 

Politis était aussi sur le coup, avec un article du 6 septembre 2023, « Pesticides : la fabrique du doute au tribunal ». La « fabrique du doute », c'est évidemment le trio... Et de compte rendu d'audience, pas vraiment...

 

Notons tout de même ce chef-d'œuvre de sophisme du dénigrement par association :

 

« Au sujet de l’étude de l’OMS, qui confirme les conclusions de Gilles-Éric Séralini, là aussi le déni est de mise. Marcel Kuntz, biologiste et directeur de recherche au CNRS, invité à témoigner en faveur des trois prévenus, a même une théorie sur le sujet, brièvement évoquée lors de son passage à la barre et développée dans un texte publié par la Fondation pour l’innovation politique. L’instance aurait été "captée par l’influence d’activistes" anti-pesticides, pour rendre sa décision. Le scientifique n’ignore lui-même rien des jeux d’influence qui persistent au sujet du glyphosate. Son nom est cité dans les Monsanto Papers en tant que membre d’un groupe de discussion privé nommé AgBioChatter, où scientifiques et représentants de la firme ont notamment échangé pour organiser une riposte médiatique à l’étude de Séralini. »

 

On peut s'étonner que l'affaire n'ait pas suscité plus d'intérêt : si l'étoile de M. Gilles-Éric Séralini a bien pâli, les trois prévenus font l'objet d'une attention très soutenue, d'une délicate bienveillance (ironie), de la part de certains éléments de la faune journalistique.

 

La décision des juges a été rendue le 17 octobre 2023.

 

Et que se passa-t-il dans les médias, notamment chez Reporterre et Politis.

 

RIEN !

 

C'est que M. Gilles-Éric Séralini a été débouté...

 

 

(Source et source)

 

 

Il faut se tourner vers quelques sources en langue anglaise (voir une traduction ici, sur ce site) pour en savoir plus !

 

 

(Source)

 

 

Ajoutons que la page Wikipedia (Wokipedia ?) de M. Gilles-Éric Séralini comporte une section « Procès en diffamation ». À l'heure où nous écrivons, il n'y a RIEN sur la récente affaire.

 

 

 

 

En revanche, la page de MacLesggy – qui a fait l'objet de tentatives de pollution – s'arrête à : « Le procès pour diffamation a lieu le 1er septembre 2023. »

 

 

(Source)

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