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Des activistes intensifient leurs efforts en Inde pour empêcher les agriculteurs d'utiliser des semences GM
Mark Lynas*
Des activistes anti-OGM ont intensifié en Inde leur guerre contre les agriculteurs pauvres en ressources du pays en portant leurs efforts pour arrêter les semences génétiquement améliorées devant la Cour Suprême du pays.
Le 6 janvier, le plus haut tribunal indien a entendu les arguments des avocats agissant au nom de la militante anti-OGM Aruna Rodrigues**, selon lesquels les agriculteurs devraient être empêchés d'utiliser des semences de cotonnier et d'aubergine (brinjal) génétiquement modifiées (GM) non approuvées.
Le système de réglementation de la biosécurité est au point mort en Inde depuis que les militants ont réussi à persuader les politiciens d'imposer un moratoire sur le brinjal GM Bt en 2010. En réponse, des groupes d'agriculteurs ont commencé à distribuer des semences non approuvées à leurs membres.
Comme l'Alliance pour la Science l'a signalé dans un article précédent, un collectif d'agriculteurs appelé Shetkari Sanghatana a lancé un mouvement de désobéissance civile inspiré de Gandhi, le « satyagraha », par lequel des membres ont ouvertement semé des graines de cotonnier tolérant à des herbicides non approuvées sur leurs terres, principalement dans l'État du Maharashtra, en juin dernier.
Ces actions ont suivi la découverte que des agriculteurs de l'État d'Haryana avaient planté du brinjal Bt non approuvé – cultivé légalement depuis plusieurs années dans le Bangaldesh voisin – dans un effort pour économiser de l'argent en réduisant les traitements insecticides.
Les activistes anti-OGM ont réussi à obtenir des autorités qu'elles détruisent les cultures d'aubergines Bt non approuvées, et la principale militante indienne Vandana Shiva a qualifié les agriculteurs de « criminels » et exigé qu'ils soient condamnés à des peines de prison pour leur campagne de désobéissance civile.
Sans se laisser décourager, Shetkari Sanghatana a intensifié ses efforts et a organisé cette semaine un événement de démonstration dans le village de Hiwari à Yavatmal, dans le Maharashtra, afin de démontrer l'efficacité des semences de cotonnier non approuvées.
« Nous voulons montrer à tout le monde que l'utilisation du cotonnier tolérant à des herbicides est très bénéfique pour les agriculteurs car il nous a non seulement donné un rendement plus élevé, mais a également réduit considérablement nos coûts », a déclaré à la presse indienne Vijay Niwal, du village de Hiwari.
Le groupe d'agriculteurs aurait également commencé à distribuer une deuxième génération de semences de cotonnier GM à ses membres, toujours au mépris des autorités.
L'utilisation des OGM en Inde est également contestée par des organisations d'extrême droite telles que Swadeshi Jagran Manch, affiliée à RSS, qui est lié au gouvernement nationaliste hindou dirigé par l'actuel Premier Ministre Narendra Modi.
Cela met l'extrême droite nationaliste indienne dans une alliance difficile avec l'activisme d'extrême gauche en s'opposant à l'utilisation de la science moderne dans l'amélioration des plantes et l'innovation. Les deux ont tendance à se livrer à des théories du complot sur les organisations « étrangères » censées « imposer » les OGM aux agriculteurs.
Les agriculteurs indiens sont autorisés à cultiver du cotonnier Bt depuis 2002. Celui-ci a aussi été approuvé seulement après que les agriculteurs ont commencé une culture illégale généralisée. Bien qu'il ait été un énorme succès, les activistes anti-OGM tels que Vandana Shiva ont répandu des mythes selon lesquels le cotonnier Bt a aggravé le problème des suicides des agriculteurs.
La moutarde génétiquement modifiée, développée par des scientifiques indiens afin d'augmenter les rendements de cette plante oléagineuse vitale, a été approuvée par les autorités de réglementation du pays mais sa mise en circulation a été bloquée après des campagnes acharnées d'activistes anti-OGM – y compris un procès à la Cour Suprême par Aruna Rodrigues.
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** Ma note : Mme Aruna Rodriguez est affiliée à Sunray Harvesters. Dans un épisode précédent, elle avait bénéficié du soutien de Greenpeace – on peut aussi avancer, toutefois sans preuve matérielle, agi comme prête-nom – qui avait commandité une « expertise » à M. Gilles-Éric Séralini.
Nous avons analysé cette « expertise » dans « Bt brinjal (aubergine Bt) en Inde : R.I.P. ? par Wackes Seppi » sur le blog de notre ami Anton Suwalki.
Le site du CRIIGEN a été expurgé, mais il reste des traces de cette commande par Greenpeace, par exemple ici.
M. Gilles-Éric Séralini se vante toujours de son action dans sa biographie pupliée par le CRIIGEN :
« Il a été expert en Inde (2009-2010) et aux Philippines (2012-13) devant des cours de justice lors de jugements de conflits sociaux en lien avec la problématique OGM et toxicité. Ses interventions ont contribué à la non-commercialisation de l’aubergine transgénique-insecticide dans ces deux derniers pays. »
S'agissant de la moutarde, la « contribution française » à l'organisation ultranationaliste Swadeshi Jagran Manch a été apportée en septembre 2016 par MM. Nicolas Hulot et Gilles-Éric Séralini– voir ici, ici et ici
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