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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

Impact du glyphosate et de l'AMPA sur la communauté microbienne du sol

25 Avril 2024 Publié dans #Glyphosate (Roundup), #Article scientifique

Impact du glyphosate et de l'AMPA sur la communauté microbienne du sol

 

 

(Source)

 

 

Mes divagations sur Internet m'ont fait rencontrer « Impacts of Cropping Systems on Glyphosate and Aminomethylphosphonic Acid Contents and Microbial Community in Field Crop Soils in Quebec (Canada) » (impacts des systèmes de culture sur les teneurs en glyphosate et en acide aminométhylphosphonique et sur la communauté microbienne des sols de grandes cultures au Québec (Canada)) de William Overbeek, Marc Lucotte, Joël D'Astous-Pagé, Thomas Jeanne, Clara Pin, Matthieu Moingt et Richard Hogue.

 

L'entremetteur, en quelque sorte, c'est M. Andrew McGuire, qui se réclame de l'« evidence-based agriculture » et lui fait honneur.

 

Voici le résumé (découpé) de l'étude :

 

« L'utilisation d'herbicides à base de glyphosate (GBH) est omniprésente dans les grandes cultures au Québec, à l'exception de la gestion biologique. Comme le glyphosate se dégrade généralement rapidement dans les sols agricoles, l'acide aminométhylphosphonique (AMPA) est produit et persiste plus longtemps que le glyphosate.

 

Les applications répétées de GBH année après année soulèvent des questions sur la pseudo-persistance du glyphosate et de l'AMPA dans les sols et ses impacts possibles sur la communauté microbienne du sol.

 

Cette recherche vise à comprendre l'influence des systèmes de culture et des propriétés édaphiques sur les teneurs en glyphosate et AMPA et sur la diversité et la composition de la communauté microbienne du sol dans neuf champs de grandes cultures situés dans le sud du Québec (Canada) en 2019 et 2020.

 

Les teneurs moyennes en glyphosate du sol (0,16 ± 0,15 µg.g-1 de sol sec) étaient inférieures aux teneurs moyennes en AMPA du sol (0,37 ± 0,24 µg.g-1 de sol sec).

 

Les teneurs en glyphosate et en AMPA étaient significativement plus faibles sur les sites cultivés en gestion biologique que sur les sites cultivés en gestion conventionnelle.

 

Pour les sites conventionnels, les doses cumulées de GBH ont eu un effet significatif sur les teneurs en glyphosate du sol mesurées à la fin de la saison de végétation, mais pas sur les teneurs en AMPA du sol. Les sites où les applications de GBH sont plus importantes semblent accumuler le glyphosate au fil du temps dans l'horizon 0-40 cm du sol.

 

Les teneurs du sol en glyphosate et en AMPA sont inversement proportionnelles au pH du sol.

 

L'alpha-diversité, la bêta-diversité et le potentiel fonctionnel des communautés procaryotes et fongiques du sol n'ont pas été affectés par les doses cumulées de GBH, mais plutôt par les propriétés chimiques du sol, la texture du sol, la rotation des cultures et les apports de fumier. »

 

 

 

 

Dans son fil, M. Andrew McGuire ajoute que tout ce que nous faisons au sol ou appliquons sur lui entraînera des changements dans les microbes du sol car ils sont très sensibles. Mais pour le glyphosate, la comparaison pertinente pour les changements est le travail du sol, qui entraîne des changements importants dans les microbes du sol ainsi que dans les organismes plus grands tels que les vers de terre.

 

 

 

 

Un autre article évoqué dans son fil est « Soil Microbial Communities in Diverse Agroecosystems Exposed to the Herbicide Glyphosate » (communautés microbiennes du sol dans divers agroécosystèmes exposés à l'herbicide glyphosate) de Ryan M. Kepler, Dietrich J. Epp Schmidt, Stephanie A. Yarwood, Michel A. Cavigelli, Krishna N. Reddy, Stephen O. Duke, Carl A. Bradley, Martin M. Williams Jr, Jeffrey S. Buyer et Jude E. Maul.

 

En voici le résumé (découpé):

 

« Malgré la large utilisation du glyphosate pour le contrôle des mauvaises herbes en agriculture, des questions subsistent quant à l'effet de l'herbicide sur les communautés microbiennes du sol. La littérature scientifique existante contient des résultats contradictoires, allant de l'absence d'effet observable du glyphosate à l'enrichissement des pathogènes agricoles tels que Fusarium spp.

 

Nous avons mené une étude complète sur le terrain afin de comparer les communautés microbiennes sur les racines des plantes ayant reçu une application foliaire de glyphosate aux plantes adjacentes qui n'en ont pas reçu. Cette étude de deux ans a été menée à Beltsville, MD, et Stoneville, MS, avec des cultures de maïs et de soja dans une variété de systèmes agricoles biologiques et conventionnels.

 

Le séquençage d'amplicons de métabarcodes environnementaux a permis de décrire les communautés procaryotes et fongiques, ainsi que les propriétés chimiques et physiques du sol.

 

Des sections de racines de maïs et de soja ont été ensemencées pour détecter la présence de pathogènes végétaux.

 

La géographie, le système agricole et la saison sont des facteurs significatifs qui déterminent la composition des communautés fongiques et procaryotiques.

 

Les parcelles traitées au glyphosate ne différaient pas des parcelles non traitées en ce qui concerne la composition globale de la communauté microbienne après avoir contrôlé les autres facteurs.

 

Nous n'avons pas détecté d'effet du traitement au glyphosate sur l'abondance relative d'organismes tels que Fusarium spp.

 

 

 

 

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J
Curieusement, ni Le Monde, ni Reporterre ni Ouest France n'en ont parlé...
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