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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

Betteraves : et maintenant, on fait appel à la science !

20 Octobre 2023 Publié dans #Betteraves, #Willi l'Agriculteur

Betteraves : et maintenant, on fait appel à la science !

 

Willi l'agriculteur*

 

 

 

 

Depuis quelques semaines, j'entends des agriculteurs et des spécialistes de l'économie sucrière dire qu'un phénomène étrange se répand dans le sud de l'Allemagne : à partir de fin août environ, les champs de betteraves sucrières jaunissent peu à peu et les betteraves finissent par se flétrir, bien que le sol soit suffisamment humide. Ces betteraves sont caoutchouteuses, car la pression osmotique fait défaut. Comme les betteraves rétrécissent, il est facile de les arracher. Si on observe ces betteraves, on constate l'absence de racines fines.

 

Sur les corps des betteraves, on trouve des petits animaux blancs d'environ 5 mm. Il s'agit des nymphes de la cicadelle à ailes de verre des roseaux, connue pour être le vecteur de la maladie SBR (syndrome basse richesse).

 

Ce phénomène a été découvert pour la première fois en France et a récemment été observé dans le Bade-Wurtemberg et en Bavière.

 

https://www.lfl.bayern.de/ips/blattfruechte/273532/index.php

 

Mais ce qui se produit cet automne est toutefois nouveau et préoccupant : alors que la teneur en sucre est faible avec la bactérie du SBR, l'infection par la nouvelle bactérie (« Stolbur ») devrait logiquement entraîner une teneur en sucre plus élevée en raison du dessèchement des betteraves. Il est clair qu'il n'y a plus de croissance à partir du début des symptômes. Pourtant, ce sont souvent les mois de septembre et octobre qui font augmenter à la fois le rendement et la production de sucre. Ce n'est pas pour rien que l'on parle d'« octobre doré », qui fait également augmenter la qualité du vin.

 

On ne sait pas encore comment les betteraves sucrières se comporteront en cas de stockage prolongé.

 

Les cicadelles à ailes de verre (il en existe plusieurs espèces) s'attaquent également à d'autres plantes (pommes de terre, carottes) et peuvent également leur transmettre des bactéries – plus précisément des « phytoplasmes » – et entraîner une baisse de rendement.

 

Ce qui inquiète les experts : aucune lutte n'est actuellement possible. On ne sait pas non plus pourquoi ce symptôme est apparu pour la première fois et à grande échelle en 2023. On ne sait pas non plus si les mesures phytosanitaires telles que le travail du sol ou la rotation des cultures ont une quelconque influence. Il est possible que l'on puisse cultiver des betteraves sucrières résistantes. Pour cela, il serait bien sûr utile d'utiliser les nouvelles méthodes de sélection. Il faudrait également examiner toutes les possibilités de protection des plantes.

 

Entre-temps, une task force « betteraves caoutchouc » a été créée pour s'occuper de cette problématique. Comme nous l'avons déjà dit, c'est maintenant à la science de jouer. Il y a lieu de s'inquiéter, mais pas de paniquer.

 

Comment dit-on dans « xy-ungelöst » (xy non résolu) ? Si vous avez des informations ou des observations pertinentes, adressez-vous à votre association de betteraviers, au service phytosanitaire ou au conseiller de la sucrerie.

 

Un grand merci à Peter Breunig pour la mise à disposition des photos.

 

_____________

 

 

* Source : Jetzt ist die Wissenschaft gefragt! - Bauer Willi

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