Allemagne 2023 – Allemagne 2030 ?

5 Octobre 2023 Publié dans #Allemagne, #Politique

Allemagne 2023 – Allemagne 2030 ?

Willi l'agriculteur*

Allemagne 2023

prix élevé de l'énergie
charges fiscales élevées
charges sociales élevées
niveau élevé de bureaucratie
niveau élevé des salaires
taux d'inflation élevé
dépendance vis-à-vis des matières premières élevée
manque de personnel qualifié
changement démographique

Allemagne 2030 : moralement riche – économiquement pauvre ?

Ma note : Ce billet a une dimension résolument politique. Il ma paraît cependant important de le publier sur ce blog parce qu'il décrit un état d'esprit et des sentiments qui semblent prendre de l'ampleur dans l'Union Européenne et peuvent se traduire par des modifications importantes du paysage politique.

De Willi : J'ai travaillé longtemps sur ce texte, je l'ai sans cesse retravaillé, complété, élagué. J'ai longtemps réfléchi à l'opportunité de le publier. Mais c'est mon blog et c'est mon opinion.

En fait, je suis plutôt optimiste. On dit souvent que je suis un « incorrigible optimiste », mais je me demande quel serait le contraire ? Un « pessimiste perfectible » ? Eh bien, ce serait quelque chose. J'ai énuméré dans la vignette ci-dessus quelques points qui me préoccupent. Pourquoi ?

Je ne vois de solution réelle à aucun de ces facteurs. Certains s'amélioreront peut-être d'eux-mêmes avec le temps (le taux d'inflation par exemple), d'autres facteurs comme le changement démographique (l'Allemagne devient de plus en plus vieille) sont connus depuis des années et il est difficile de les nier. Malgré cela, peu de choses ont été et sont encore entreprises pour résoudre ce problème, qui a également des répercussions massives sur notre marché du travail. Cela vaut également pour d'autres points mentionnés ci-dessus.

La confiance a disparu

Contrairement aux gouvernements précédents, qui ne sont pas tout à fait innocents dans la situation actuelle, nous sommes actuellement dans une situation où la coalition « feux tricolores » est divisée depuis les premiers jours de son travail et pratiquement incapable d'agir. L'acceptation des personnes qui agissent est également mauvaise. Dans le baromètre politique de la ZDF, de nombreux hommes politiques ont obtenu des notes négatives.

Une très grande majorité de la population donne donc de mauvaises notes à ce gouvernement et ne croit pas qu'il puisse maîtriser les problèmes. Je me rallie à cette opinion, car je ne vois pas le sérieux nécessaire et le sens des réalités.

Je suis personnellement déçu par le FDP. Si M. Lindner prend vraiment au sérieux la phrase « mieux vaut ne pas gouverner que mal gouverner », le FDP doit immédiatement quitter cette coalition. En ce qui concerne les questions agricoles, Mme Carina Konrad et M. Gero Hocker se sont engagés plus souvent et avec plus d'enthousiasme pour les intérêts des agriculteurs lorsqu'ils étaient dans l'opposition, ce qui m'a fait très plaisir. Maintenant, leurs rares interventions se limitent à l'intention d'éviter le pire. Avez-vous perdu l'esprit de combat pour l'agriculture ou n'en avez-vous pas le droit pour ne pas mettre en danger la coalition ? La déclaration de Mme Carina Konrad dans le Morgenmagazin constitue une exception [voir aussi ici].

Cela conduira-t-il la coalition à se ranger à son avis et à approuver la prolongation du glyphosate ?

Autre chose : de nombreux agriculteurs ont voté pour le FDP afin qu'il puisse former une coalition avec la CDU/CSU. Si ce parti n'envoie pas rapidement des signaux plus clairs en faveur de l'agriculture, il y perdra ses électeurs. Et le seuil des 5 % pourrait alors devenir une menace.

De nouvelles élections ?

Ce gouvernement perd de plus en plus sa crédibilité et ses soutiens. Tout le monde râle, mais personne ne parle de nouvelles élections. Et pour cause, il n'y a pratiquement pas d'opposition sérieuse et à prendre au sérieux. La CDU ne peut pas tirer profit de la débâcle du gouvernement de la coalition des feux tricolores. On ne pense pas que M. Friedrich Merz soit capable de devenir chancelier. Et dans le domaine de l'agriculture ? Connaissant personnellement M. Carsten Linnemann, je lui ai envoyé un courriel pour lui demander où en était la CDU dans le domaine de l'agriculture. En l'espace d'un jour, j'ai eu une réponse : veuillez vous adresser à M. Steffen Bilger. C'est la première fois que je lis ce nom dans mon courrier. Cela dit en fait tout.

Des personnes qui se sont engagées avec détermination pour l'agriculture à l'époque de la grande coalition sont maintenant en route pour d'autres thèmes. S'agissant de personnes, je veux parler de Mmes Gitta Connemann, Julia Klöckner [ancienne ministre de l'Alimentation et de l'Agriculture] et Silvia Breher. J'avais autrefois placé de grands espoirs en elles, notamment après ma présentation au groupe parlementaire dans le bâtiment du Reichstag. Je me souviens de discours enflammés au Bundestag, de T-shirts avec l'inscription « Bauernkind » (enfant de paysan). Ou n'était-ce qu'un jeu de tactique électorale ?

Ma conclusion personnelle : au niveau fédéral, la CDU n'a pas sa place dans le domaine de l'agriculture. (Au niveau régional, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, elle l'a davantage, comme j'ai pu l'apprendre récemment de manière positive.) A-t-elle renoncé à son électorat paysan de base ? Pourquoi laisse-t-elle le champ libre à M. Özdemir ? Celui-ci est en effet très occupé par les gilets de sécurité pour les poules, la légalisation du cannabis [voir ici] et l'interdiction de la publicité pour les produits salés, sucrés et gras. Quand il n'est pas en tournée de promotion dans le Bade-Wurtemberg, où il veut devenir ministre-président.

Y a-t-il d'autres choix possibles ?

Oui, il y en a. Les Pays-Bas ont montré comment un parti autrefois petit peut obtenir une reconnaissance importante. Je veux parler du BBB (traduit en français par mouvement paysan-citoyen), qui devrait devenir la première force politique lors des élections de l'automne 2023. Une telle évolution est également possible en Allemagne. Il existe un parti qui a un programme électoral conservateur, libéral et chrétien. Un programme électoral qui rappelle la CDU d'« autrefois ». Mais ce programme électoral est encore conservateur et libéral aujourd'hui. Il n'est pas de droite et encore moins radical. C'est le programme électoral des Freie Wähler [électeurs libres], un parti qui défend les intérêts non seulement des agriculteurs, des artisans et des classes moyennes, mais aussi d'autres groupes professionnels. Ou dit plus simplement : un parti

pour les personnes qui font fonctionner l'Allemagne et qui font le travail ;
pour les gens qui ont le sens de l'intérêt général ;
pour les personnes qui n'ont ni l'envie ni le temps de faire du gender correct.
pour les personnes qui ne peuvent pas comprendre la discussion sur la semaine de quatre jours, parce que beaucoup d'entre elles continuent à travailler après l'âge de la retraite, parce qu'elles le veulent, parce qu'elles le peuvent et parce que cela leur fait plaisir.

Le 8 octobre, il y aura des élections régionales en Hesse et en Bavière. Est-il inutile de donner sa voix à un petit parti ? Les Néerlandais ne se sont pas posé cette question et ont simplement voté. Et le parti est devenu grand.

Dernière phrase : je voudrais dire à mes collègues professionnels, mais aussi à tous ceux qui envisagent un vote protestataire, que les Freie Wähler sont à mon avis la meilleure offre, la meilleure alternative pour l'Allemagne.

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