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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

Vidéo clandestine dans une étable : une chaîne de télévision présente ses excuses... mais c'est en Allemagne...

1 Octobre 2020 , Rédigé par Seppi Publié dans #élevage, #critique de l'information, #Activisme

Vidéo clandestine dans une étable : une chaîne de télévision présente ses excuses... mais c'est en Allemagne...

 

Car en France, la complaisance et l'incurie médiatiques se portent bien

 

Sabine Leopold, Agrarheute (pour l'article principal)

 

 

 

 

L'émission de la NDR (Norddeutscher Rundfunk) « Panorama » présente ses excuses pour l'insuffisance des recherches pour une émission dans laquelle on a utilisé des vidéos clandestines, prises après une intrusion dans une étable, du Deutscher Tierschutzbüro » (bureau allemand de protection des animaux – c'est une association!). Les photos n'ont pas été suffisamment remises en question. La question demeure : quelles sont les conséquences pour le radiodiffuseur et les producteurs ? Un commentaire.

 

 

Une rédaction de chaîne de télévision a présenté ses excuses pour un reportage sur une exploitation agricole. Pas seulement superficielle et facile à ignorer, comme c'est souvent le cas avec les mises au point dans les médias, mais très détaillée et avec des informations de fond précises.

 

Pour les personnes concernées, ces excuses arrivent peut-être trop tard. Les dommages causés à leur image par le reportage ont déjà été faits. Et il y a toujours quelque chose vous reste collé à la peau. Mais cette déclaration a néanmoins quelque chose de spécial. Également, parce qu'elle montre que la résistance contre des accusations injustifiées est possible après tout.

 

 

Vidéos du bureau allemand de protection des animaux

 

Que s'est-il passé ? Le 23 juin 2020, l'émission de la NDR « Panorama 3 » a réalisé un reportage dans une ferme du Schleswig-Holstein intitulé « Frappés et battus – Cruauté envers les animaux dans une ferme laitière ? » Grâce à des enregistrements vidéo clandestins du bureau allemand de protection des animaux, on pensait pouvoir prouver que les vaches étaient systématiquement battues et torturées dans la ferme en question. Des images d'articulations gonflées et de blessures ouvertes devaient en outre prouver que les animaux malades et blessés n'étaient pas soignés. Un « témoin anonyme » a confirmé la situation relativement au bien-être des animaux dans la ferme. La ferme et la famille de l'agriculteur ont été dénoncées comme maltraitant les animaux.

 

Jusque là, rien d'inhabituel. Ces reportages permettent de faire de l'audimat. La rédaction de « Panorama » le sait et le bureau allemand de protection des animaux le sait aussi. Les protestations émises par les milieux agricoles n'étaient pas non plus inattendues. Mais cette fois-ci, les voix critiques n'ont pas pu être rejetées.

 

 

Protestations des associations régionales d'agriculteurs

 

Heike Müller, par exemple, vice-présidente des agriculteurs du Mecklembourg-Poméranie Occidentale, en sa qualité de membre du conseil d'administration de la NDR, s'est adressée avec ses collègues du Schleswig-Holstein au rédacteur en chef de la section des programmes d'actualité de la NDR. Et elle a insisté jusqu'à obtenir une réaction.

 

Hier [le 8 septembre 2020], ndr.de a publié une déclaration de « Panorama 3 », disant qu'ils avaient fait appel à d'autres évaluateurs et parlé longuement avec l'agriculteur au téléphone. Résultat : « Le tableau que l'émission avait tracé est incomplet. Nous en sommes désolés et nous nous en excusons. » La vidéo de l'émission a été retirée de la médiathèque.

 

 

Les vétérinaires sont consultés en permanence

 

Au cours des dernières semaines, la rédaction s'est entretenue avec le vétérinaire officiel et la vétérinaire qui suit le troupeau. Entre-temps, des gens de « Panorama 3 » avaient également fait le tour de la ferme eux-mêmes. Il s'est avéré que les vaches prétendument blessées et non soignées faisaient l'objet de soins vétérinaires. Les factures des vétérinaires documentaient les contrôles réguliers. Le taux de boiterie dans le troupeau correspondait à une valeur normale. Dans l'ensemble, les animaux apparaissaient en bonne santé et en bonne forme et ne manifestaient aucun comportement craintif ou agressif envers les humains, ce qui plaide clairement en faveur de l'inexistence d'un traitement brutal.

 

 

Les images sont réelles, mais ce ne sont que des instantanés

 

Au cours de la conversation, l'agriculteur et son fils ont admis que les photos du bureau de protection des animaux avaient bien été prises dans leur ferme. En fait, les vaches avaient été poussées avec les poings et le manche d'un grattoir. C'était une erreur et cela ne se reproduira plus.

 

Cependant, quiconque connaît bien les vaches sait qu'il n'est parfois pas facile de l'emporter contre quelques centaines de kilos d'entêtement bovin. « Discuter » ne sert à rien. Cela ne vise pas à justifier une quelconque brutalité, mais explique peut-être comment, même dans un troupeau très bien géré, de tels clichés peuvent résulter de semaines d'enregistrements clandestins.

 

Une chose est sûre : il est très peu probable qu'une vache soit blessée par un coup de poing ou de balai. Entre eux, les animaux établissent leur hiérarchie de manière similaire, mais avec beaucoup plus de violence.

 

 

La prise de conscience tardive de la rédaction

 

Dans sa déclaration, l'équipe de rédaction de « Panorama 3 » conclut qu'elle n'a pas travaillé de manière suffisamment précise dans ce cas. « Le reportage était incomplet et a donc pu créer une fausse impression. Nous profitons de cette expérience pour revoir nos procédures internes. Nous espérons que cette révision nous aidera également à regagner la confiance perdue. »

 

Pour la famille de l'agriculteur discréditée, cette prise de conscience arrive – comme je l'ai déjà dit – assez tard. Le film a fait le tour du public. Néanmoins, la déclaration détaillée de la rédaction de « Panorama » mérite un grand respect. Car malheureusement, même dans le paysage médiatique sérieux, une chose comme celle-là ne va pas de soi (mais cela devrait l'être !).

 

 

Une plus grande méfiance à l'égard des dealers de vidéos

 

Espérons que la rédaction et la chaîne seront un peu plus méfiantes la prochaine fois qu'on leur proposera des vidéos tournées clandestinement dans un élevage. Pour le bureau allemand de protection des animaux, cette vidéo est devenue depuis longtemps un modèle commercial. Chaque apparition en rapport avec de prétendus scandales de protection animale rapporte des dons à l'ONG.

 

Cela ne peut être évité que si les rédactions ne se contentent plus d'accepter avec reconnaissance des matériaux apparemment explosifs et de les incorporer dans leurs émissions sans recherche minutieuse. Les dommages ainsi causés sont difficiles à réparer rétrospectivement.

 

______________

 

* Source : https://www.agrarheute.com/land-leben/stalleinsteiger-video-ndr-entschuldigt-fuer-mangelnde-recherche-572762

 

 

 

 

Post scriptum

 

Le début d'un fil Twitter très instructif sur une éructation de L214 :

 

 

Post scriptum 2

 

À la veille d'un débat parlementaire sur la question animale, L214 a publié une courte vidéo « coup de poing » sur, est-il dit, un élevage de lapins.

 

L'AFP s'en est fait le relais complaisant et les médias ont suivi. Pour les uns, le titre évoque des « images terribles » et pour les autres, des « terribles images »... Voir par exemple ici pour l'Obs, qui s'est empressé d'incorporer la vidéo dans son article.

 

Ont-ils vérifié la véracité des images et des allégations ?

 

 

 

 

Ces images proviennent-elles du même élevage ?

 

 

Post scriptum 3

 

Sans paroles...

 

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M
Et pourquoi Mme Lucet ne fait - elle JAMAIS son mea-culpa ? tout comme les violeurs de L214 ?
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