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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

Sauver le monde avec des vaches

4 Mars 2024 Publié dans #Élevage, #Climat, #Recension

Sauver le monde avec des vaches

 

Willi l'agriculteur*

 

 

 

 

Florian Schwinn est journaliste, blogueur et podcasteur. Il a également travaillé pour le Hessischer Rundfunk et s'intéresse depuis de nombreuses années aux questions environnementales et agricoles. Il n'est pas agriculteur. Il a maintenant écrit un livre sur la vache. Il s'agit d'un plaidoyer en faveur de l'élevage bovin, notamment du pâturage, et d'un appel à manger de la viande et à boire du lait.

 

Bien documenté, extrêmement factuel et écrit dans un langage très accessible, il met fin à de nombreux récits qui existent autour de l'élevage bovin. Parmi ces récits, on trouve l'affirmation selon laquelle le méthane que les ruminants, donc aussi les bovins, éructent, aurait une influence négative sur le climat. Il traque ce récit et démontre qu'il n'est pas scientifiquement fondé, car alors que la teneur en méthane de l'atmosphère ne cesse d'augmenter, le nombre d'animaux d'élevage produisant du méthane a diminué. L'augmentation du méthane doit donc avoir d'autres causes, qui sont également expliquées dans le livre.

 

De manière tout aussi calme et objective, il explique au lecteur intéressé que l'affirmation selon laquelle « 15.415 litres d'eau sont consommés par kg de viande de bœuf » n'est pas défendable. Il présente en outre des faits que même le profane comprend aisément. Et puis il écrit encore que « l'histoire n'est pas plus correcte du fait que le BUND et la fondation verte Heinrich Böll ne cessent de la répéter dans les médias avec leur atlas de la viande ». Ces organisations devraient plutôt s'engager pour que l'élevage bovin ait lieu chez nous plutôt qu'ailleurs, car chez nous, l'eau n'est pas un facteur limitant.

 

L'importance de l'élevage bovin pour la protection de la nature et des espèces occupe une place importante. L'élevage en pâturage profite non seulement aux insectes, mais aussi aux oiseaux et à toute une série de plantes qui n'existeraient pas sans lui. Le recul des insectes après la transformation des pâturages en réserves naturelles (sans élevage) s'explique ainsi. Pour les coléoptères du fumier, les bouses de vache dans les pâturages jouent un rôle important. Le chapitre à ce sujet porte alors le titre significatif de « Belle merde ». Je ne savais pas que les Australiens avaient fait venir d'Europe des bousiers et des scarabées pour résoudre leur problème de mouches.

 

Florian Schwinn aborde également un sujet qui suscite de nombreuses querelles et des discussions souvent très émotionnelles : le loup en Allemagne. Ce chapitre vaut vraiment la peine d'être lu, c'est pourquoi je ne veux pas en dévoiler le contenu ici. Il met vraiment en lumière tous les côtés, ceux des amis du loup et ceux des ennemis du loup.

 

Les 40 dernières pages environ sont consacrées à la notion de « nature » et aux raisons pour lesquelles beaucoup de ce que nous considérons aujourd'hui comme une « nature intacte » n'en est pas une. La lande de Lunebourg ou le paysage de la Rhön n'ont pu voir le jour que parce que l'élevage les a créés. Si l'on veut préserver ces formes de paysage créées par l'homme, on ne peut justement pas les « rendre à la nature », car elles se transformeraient alors en forêt en un rien de temps. C'est ainsi que l'auteur écrit : « Un écosystème n'est pas un état, mais un processus en perpétuel mouvement ». Panta rei, tout s'écoule.

 

J'ai beaucoup aimé le livre « Die Klima Kuh – von der Umweltsünderin zur Weltenretterin » (la vache climatique – de la pécheresse environnementale à la sauveuse du monde) de Florian Schwinn. Pour moi, en tant qu'agriculteur, il n'y a qu'un seul petit bémol, et ce sont les dernières lignes, dans lesquelles « l'agriculture » est tout de même mise en accusation. Même s'il écrit que « nous avons transformé les vaches en machines à manger », il ne parle pas vraiment de « nous », mais de ceux qui élèvent des vaches, c'est-à-dire « les agriculteurs ». Et comme tant d'autres avant lui, il regrette lui aussi le temps idyllique où « il y avait encore des chiens, des chats, des poules et des cochons à la ferme ». Mais peut-être que je ne vois les choses ainsi que parce que je suis un agriculteur.

 

Le livre est paru le 8 janvier. Pour commander le livre : https://www.buchkomplizen.de/index.php?cl=details&libriid=A46743461&listtype=search&searchparam=die%20klima%20kuh&pgNr=1

 

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* Source : Mit Kühen die Welt retten - Bauer Willi

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