Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

Un accord industriel européen c. un activisme déplorable et enragé

21 Mars 2024 Publié dans #Activisme

Un accord industriel européen c. un activisme déplorable et enragé

 

David Zaruk (Risk-monger)*

 

 

 

 

Cette semaine [l'article d'origine est daté du 23 février 2024], un groupe d'entreprises a rencontré les dirigeants européens à Anvers, en Belgique, pour discuter de l'avenir de l'industrie européenne, de l'infrastructure économique et de la croissance de l'emploi. Leurs inquiétudes étaient fondées : avec la loi américaine sur la réduction de l'inflation (IRAInflation Reduction Act) et le surinvestissement du gouvernement chinois dans les secteurs de l'énergie verte et des transports, l'Europe risque d'être perdante dans ce que l'on appelle la « transition verte ». Alors que les entreprises délocalisent leur production en dehors de l'UE à un rythme alarmant en raison des restrictions énergétiques et réglementaires, la Déclaration d'Anvers pour un pacte industriel européen est un appel à restaurer la compétitivité et à assurer un avenir à l'industrie européenne.

 

La déclaration présente dix recommandations clés pour assurer la survie de l'industrie et lui permettre de jouer un rôle dans l'économie verte émergente. En tant qu'employeur majeur et source de prospérité, l'Europe a besoin d'une industrie forte, capable de continuer à innover et à jouer un rôle de premier plan dans les nouveaux développements importants du marché. À l'heure actuelle, 108 entreprises issues de 18 secteurs ont signé l'accord.

 

Sans surprise, un grand nombre de groupes d'activistes anti-industrie font campagne contre cela, pour empêcher l'industrie d'être autorisée à participer au dialogue sur l'avenir de l'économie européenne. Sous la houlette du Corporate Europe Observatory (CEO), ils ont écrit une lettre au Premier ministre belge, qui préside le Conseil Européen tournant, et l'ont fait signer par 73 ONG.

 

Ce qui suit est une évaluation de la Déclaration d'Anvers et des réponses de la communauté activiste européenne dirigée par Vicky Cann du CEO. Les propositions de l'industrie sont en bleu, la réponse des militants anti-industrie en rouge et mes commentaires en noir. Ce qui est étonnant, c'est à quel point la position des activistes est déconnectée et biaisée : l'industrie pollue, l'industrie ment et l'industrie doit continuer à être dénormalisée. Vous n'avez pas besoin d'en savoir plus et vous ne devez absolument pas permettre à la bête industrielle de sortir de sa cage et de revenir dans le processus politique.

 

L'UE doit s'en tenir à ses règles : l'industrie n'est pas la bienvenue

 

La communauté des activistes a réussi à exclure les entreprises de la table politique, à empêcher les fonctionnaires européens de rencontrer les représentants de l'industrie et à détruire la confiance dans l'industrie. C'est ce qu'a démontré ma série « Industry Complex ». Ainsi, lorsque des fonctionnaires européens se sont rendus à Anvers pour écouter les idées des dirigeants de l'industrie, leur seule préoccupation était que ces fonctionnaires ne s'engagent pas avec eux (et qu'ils ne soient pas invités à la réunion). Ils n'ont pas pris la peine de lire ou d'examiner le contenu de la Déclaration d'Anvers. Ils n'ont rien proposé de positif pour l'avenir de l'industrie européenne. Par exemple :

 

Déclaration d'Anvers : La prochaine Commission Européenne doit donner la priorité à de nouveaux projets d'énergies renouvelables et nucléaires abondantes et abordables, à faible teneur en carbone.

 

ONG anti-industrie : Ces crises sont le résultat de décennies de décisions irresponsables de la part des entreprises qui ont insisté sur la production et l'utilisation de substances dangereuses et sur la combustion de combustibles fossiles à des fins de profit. […] l'industrie a également obtenu un soutien massif pour de nouvelles infrastructures de combustibles fossiles et pour de fausses solutions à la crise climatique telles que l'hydrogène, la capture du carbone et les compensations.

 

L'industrie réclame donc davantage de soutien pour les énergies renouvelables abondantes et les activistes continuent de dénoncer leur utilisation des combustibles fossiles. Peut-être que les signataires comme les Amis de la Terre devraient alors cesser de faire campagne contre l'énergie nucléaire ? Mais même dans le cas des énergies renouvelables comme l'énergie éolienne, il existe des réglementations incohérentes qui doivent être harmonisées. La Déclaration d'Anvers demande que :

 

Le plan d'action doit inclure des mesures visant à éliminer l'incohérence réglementaire, les objectifs contradictoires, la complexité inutile de la législation et les rapports excessifs.

 

Au cours des cinq dernières années, BASF, d'autres entreprises chimiques et des utilisateurs intensifs d'énergie, ainsi que leurs groupes de pression, ont mené une vaste campagne de lobbying à Bruxelles et dans toute l'Europe pour saper et détruire les réglementations ambitieuses promises par la Commission von der Leyen.

 

En réalité, ce que l'industrie souhaite, c'est un cadre réglementaire rationnel avec des règles du jeu équitables. Souvent, des réglementations incohérentes ou non alignées bloquent la capacité des industries à développer des solutions innovantes et écologiques. La récente rationalisation du règlement NGT (édition des gènes des plantes) en est un exemple (que presque toutes les ONG signataires ont combattu bec et ongles).

 

Mais un élément clé de l'avenir de l'industrie européenne est la réduction de la pollution. Les déclarations de l'industrie :

 

Donner aux consommateurs (entreprises et particuliers) les moyens de choisir des produits à consommation nette zéro et des produits circulaires, sur la base d'empreintes carbone transparentes des produits et de l'environnement. [...] Créer un marché unique pour les déchets et les matériaux recyclés ainsi qu'un véritable marché européen de l'énergie.

 

Lorsque je travaillais dans l'industrie, nous étions constamment à la recherche d'utilisations pour nos déchets. Il n'est donc pas surprenant que le secteur ait adopté la stratégie de l'économie circulaire de l'UE. Mais les groupes d'activistes ne veulent parler que de pollution :

 

[...] les intérêts des entreprises [...] contribuant aux crises du climat, de la pollution toxique et de la biodiversité [...] vous récompensez les grandes industries polluantes [...] la réalité de la crise de la pollution toxique générée par l'industrie [...] fournir un tel accès privilégié aux industries connues pour leurs produits nocifs [...] les citoyens et les environnements souffrant de la pollution par les produits chimiques, les pesticides et les combustibles fossiles [...] veiller à ce que les grands pollueurs ne puissent plus se soustraire à leur responsabilité dans la crise du climat.

 

Ainsi, alors que l'industrie propose des réglementations cohérentes pour développer des sources d'énergie plus renouvelables, des moyens de lutter contre le changement climatique et de combattre la pollution par de meilleures solutions de recyclage et de gestion des déchets, les activistes se contentent d'injurier et de se plaindre des raisons pour lesquelles ils détestent l'industrie. Ces ONG n'offrent rien de nouveau, parlent au nom d'un petit groupe représentatif et préfèrent généraliser et répandre des préjugés pour poursuivre leur campagne visant à saper la confiance dans l'industrie. Leur lettre était décevante, bien que prévisible, compte tenu de leurs idéaux fatigués et ratés et de leur politique d'exclusion. La seule chose qui a changé, c'est qu'il y a beaucoup plus d'ONG dans cette campagne de dénormalisation de l'industrie.

 

Les décideurs européens devraient-ils prendre ces groupes d'activistes au sérieux ? S'ils n'ont rien à offrir, ces groupes anti-industriels doivent-ils se prendre au sérieux ?

 

 

Une bande de guerriers fatigués et dépenaillés

 

La lettre anti-industrie a été signée par 73 ONG et groupes de la société civile. Avec 18 secteurs industriels présentant leur position, il n'est pas surprenant qu'ils s'attirent la haine de différents groupes, des combattants anti-plastiques aux groupes anti-pesticides, en passant par le mouvement anti-tout. Il s'agissait d'une occasion claire pour les ONG de parler au nom de leurs parties prenantes, la société civile non représentée, qui, nous dit-on, leur a fait confiance.

 

 

Si une quatrième personne avait pris la peine de venir, elles auraient pu avoir moins de peine avec leurs banderoles (Source : X)

 

 

Et quel était leur degré d'engagement ? À l'instar de la poignée de personnes venues manifester devant le Parlement Européen dans les derniers jours de la campagne ratée #StopGyphosate, le taux de participation à Anvers était plus que désespérant. Alors que 73 ONG ont signé la lettre pour annoncer leur indignation, seules trois personnes se sont présentées pour être la voix de la société civile. Je suppose que la voix du peuple s'est exprimée (mais peut-être était-il trop tôt pour sortir du lit).

 

Trois manifestants ont attiré quatre journalistes qui leur donneront sans doute largement la parole dans la presse.

 

Je peux comprendre que certains n'aient pas pu faire le déplacement, comme Muchi Children's Home, qui a signé de nombreuses lettres du Pesticide Action Network mais qui, pour autant que je sache, est une garderie en Zambie. Peut-être étaient-ils liés à la Fondation Hamraah, un groupe lié à la promotion de l'éducation en Inde. L'Association For Promotion Sustainable Development (sic ! – association pour la promotion du développement durable) est également, je crois, basée en Inde, mais elle n'a pas de site web et son compte Twitter (X) a été suspendu. Le « 11 march movement » n'a pas non plus de site web. Je n'ai pas trouvé le Judean People's Front (front populaire de Judée) sur la liste, mais peut-être que le Corporate Europe Observatory a oublié de leur demander.

 

Ce portrait pythonesque de cette collection de groupes anti-industrie débraillés est tout à fait approprié. Ils prétendent représenter la voix du peuple mais, en fin de compte, ils ne sont généralement que trois personnes dans une pièce avec un ordinateur portable et un compte Twitter. (Et ces trois personnes travaillent généralement pour quatre ONG différentes, mais apparentées, en tant qu'idéalistes de 9 heures à 5 heures.) Ils sont méprisants et largement intolérants à l'égard de toute personne qui les remet en question. Ils ont accès à un financement assez important de la part de fondations de gauche, de groupes anti-vax, de cabinets d'avocats américains spécialisés dans la responsabilité civile et de milliardaires russes et du Moyen-Orient, ce qui leur permet de maintenir la façade d'un mouvement alors qu'en fin de compte, la réalité de leur isolement les rend plutôt amers et cyniques.

 

À l'époque où quelques idiots utiles pouvaient avoir un impact

 

Alors pourquoi les médias et les décideurs politiques continuent-ils à donner la parole à cette bande hétéroclite de haine, de préjugés et d'illogisme ? Leurs points de vue ne sont ni rationnels, ni fondés sur des preuves, ni représentatifs ; leurs objectifs sont destructeurs et leur idéologie dangereuse pour la santé humaine et l'environnement. Ce sont des imposteurs. Leur temps est révolu.

 

________________

 

David pense que la faim, le SIDA et des maladies comme le paludisme sont les vraies menaces pour l'humanité – et non les matières plastiques, les OGM et les pesticides. Vous pouvez le suivre à plus petites doses (moins de poison) sur Twitter ou la page Facebook de Risk-monger.

 

Source : A European Industrial Deal vs Deplorable, Rabid Activism – The Risk-Monger

 

Ma note : Dans les signataires du torchon des activistes, il y a Générations Futures, Nature&Progrès et POLLINIS (en majuscules).

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
H
La chimie existe depuis l'aube de l'humanité. Les néandertaliens fabriquaient déjà une superglue de goudron d'écorce de bouleau par calcination à haute température en l'absence d'air. <br /> Les humains font de la chimie depuis 200 000 ans, c'est très richement documenté en archéologie. <br /> La différence entre la chimie artisanale des 200 000 ans passés et la chimie du XX-XXIème siècle, c'est la diminution inimaginable des quantités d'énergie utilisée et la maîtrise des risques et des pollutions. <br /> Pendant 200 000 ans, on a ravagé les forêts pour des productions complètement dérisoires, on ne maitrisait rien en matière de pollution et on travaillait à tâtons. <br /> Artisans des métaux, des cuirs, des tissus et des colorants, fabricants et extracteurs de produits chimiques les plus divers comme l'arsenic (métallurgie, remède médical et insecticide du passé) travaillaient sans filet et mourraient en piteux état et assez jeunes.<br /> Plus simplement, le paysan primitif et sa famille avaient assez tôt les poumons ravagés par une vie passée au coin du feu de bois.<br /> C'est de cela que rêvent les écologistes ?<br /> <br /> Pour ce qui est des pays dits développés, nous n'avons jamais respiré un air aussi pur, mangé une nourriture aussi saine, vécu dans des environnements aussi peu pollués. Les intox actuelles qui inondent les journaux sont insupportables.
Répondre
U
" Le plan d'action doit inclure des mesures visant à éliminer l'incohérence réglementaire, les objectifs contradictoires, la complexité inutile de la législation et les rapports excessifs."<br /> Mission ... impossible !
Répondre