Glyphosate autorisé jusqu'en 2033 : en Allemagne, M. Özdemir doit maintenant mettre un terme définitif à la pantalonnade

19 Novembre 2023 Publié dans #Glyphosate (Roundup), #Union européenne, #Allemagne

Glyphosate autorisé jusqu'en 2033 : en Allemagne, M. Özdemir doit maintenant mettre un terme définitif à la pantalonnade

Karl Bockholt, AGRARHEUTE*

La matière active glyphosate continuera d'être autorisée dans l'UE jusqu'en 2033, sous certaines conditions : l'utilisation doit également être possible en Allemagne à partir de 2024 pour des domaines d'application importants et avec le sens de la mesure nécessaire, même si le gouvernement de la coalition « feux tricolores » est tout aussi divisé que les États membres de l'UE. Pour cela, l'ordonnance actuelle sur les applications phytosanitaires doit être adaptée le plus rapidement possible à la nouvelle autorisation de l'UE.

La matière active glyphosate sera autorisée pour dix ans supplémentaires. La Commission Européenne l'a confirmé – une bonne nouvelle, non seulement pour les exploitations sans labour, mais aussi pour tous ceux qui ont besoin de plus de temps pour transformer leurs systèmes de culture et s'éloigner de la chimie. Le ministre Cem Özdemir doit maintenant adapter l'ordonnance sur les applications phytosanitaires. Un commentaire.

La bataille idéologique autour du glyphosate est provisoirement terminée dans l'UE. Enfin, en tout cas. Car elle a parfois ressemblé à une horreur sans fin pour des Weltanschauungen, des visions du monde, entières. La décision sera désormais prise « par ordre du Mufti ».

Une majorité des États membres de l'UE avait certes voté le 16 novembre en faveur de la proposition de la Commission Européenne de prolonger l'autorisation de dix ans. Mais il n'y a pas eu de majorité qualifiée. Bruxelles décide donc désormais seule – une procédure habituelle pour un tel acte juridique.

Une bonne nouvelle pour les exploitations sans labour qui pratiquent le mulching et le semis direct

Un commentaire de Karl Bockholt, rédacteur d'AGRARHEUTE, rubrique plantes et technique

En même temps, c'est une bonne nouvelle, et pas seulement pour les exploitations sans labour qui pratiquent le mulching et le semis direct. La fin du glyphosate les mettrait en difficulté sans nécessité. Les exploitations conventionnelles auront également plus de temps pour tester des alternatives ou réorienter leurs cultures.

Certes, les États membres de l'UE n'ont pas modifié leur comportement de vote sur la matière active [à part l'Italie]. Presque personne n'a bougé, ce qui est typique de l'impasse dans laquelle se trouve le débat entre partisans et opposants. La majorité a également échoué à cause de l'Allemagne, qui s'est abstenue parce qu'on ne s'entend pas, au sens propre du terme, au sein de la coalition des « feux tricolores ».

Avant l'expiration de l'autorisation en décembre, la Commission Européenne renouvellera probablement l'autorisation avec des conditions concernant la dérive ou les distances par rapport aux cours d'eau. La décision est imposée sans l'accord des pays de l'UE, car ils sont eux aussi divisés. Je suis heureux que la Commission Européenne ait récemment confirmé expressément qu'elle autoriserait la matière active pour dix ans supplémentaires.

Après tout, toutes les études menées par l'Autorité Européenne de Sécurité des Aliments et l'Agence Européenne des Produits Chimiques avaient conclu que l'utilisation correcte du glyphosate ne présentait aucun risque pour la santé, en dépit de toutes les plaintes pour dommages et intérêts déposées par les États-Unis. Le point de vue scientifique l'a emporté. Et donc aussi les faits, même s'ils ont été en partie soulevés par l'industrie. Il est clair que la procédure d'autorisation de l'UE doit être réformée.

L'ordonnance sur les applications phytosanitaires doit être adaptée à l'autorisation de l'UE

Je pense que le ministre de l'Agriculture Cem Özdemir doit d'abord veiller à ce que le glyphosate soit prolongé en Allemagne également. Dans le cas contraire, les personnes concernées craignent des inconvénients encore plus injustes pour l'agriculture locale. Si le ministre fait cavalier seul et maintient l'interdiction, cela entraînera d'âpres batailles juridiques.

L'ordonnance sur les applications phytosanitaires, selon laquelle le glyphosate ne sera plus autorisé en Allemagne à partir de 2024, doit à mon avis être adaptée à la prolongation de l'autorisation de l'UE. Mais M. Özdemir met plutôt l'accent sur la stratégie bio avec 30 mesures pour 30 pour cent de bio en 2030. Mais même celle-ci n'est pas entérinée par tout le monde dans la coalition « feux tricolores ».

Le ministre de l'Agriculture doit à présent éviter une partie de cache-cache, car notre situation privilégiée ici en Europe et également en Allemagne est coresponsable de la production d'une nourriture suffisante et raisonnablement bon marché. Pour y parvenir, la protection chimique des plantes reste pour l'instant nécessaire, car les alternatives font souvent défaut.

Les biostimulants, par exemple, ne sont pas une solution de remplacement complète. De plus, de nombreuses variétés ne sont pas encore adaptées au changement. Et la numérisation est loin de fonctionner partout comme on le souhaiterait. Dix ans de plus pour le glyphosate, c'est plus de temps pour une transformation sans doute nécessaire de l'agriculture.

Les agriculteurs parviendront ainsi plus facilement à des assolements plus diversifiés avec de nouvelles cultures et de nouveaux débouchés, et aussi à plus de bio, à long terme, loin de la chimie. L'agaçant battage autour du glyphosate sera terminé dans un avenir prévisible, du moins au niveau de l'UE. La même chose est désormais exigée en Allemagne : Monsieur Özdemir, mettez fin à ce désavantage concurrentiel pour l'agriculture nationale.

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* Karl Bockholt est rédacteur cross-média chez AGRARHEUTE, responsable des grandes cultures et des prairies. Il travaille depuis plus de 30 ans au Deutscher Landwirtschaftsverlag (dlv), après avoir travaillé pour Feld & Wald (Girardet) et agrar-praxis (Konradin). Agriculteur et ingénieur diplômé, il gère sa ferme dans le Münsterland en tant qu'activité secondaire. Il est cavalier, chasseur et amoureux de la nature.