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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

Dix pour cent de surfaces de protection de la nature : qui s'imposera dans le trilogue européen ? (Et plus)

29 Août 2023 Publié dans #Union Européenne, #Politique, #Biodiversité

Dix pour cent de surfaces de protection de la nature : qui s'imposera dans le trilogue européen ? (Et plus)

 

Johanna Michel, AGRARHEUTE*

 

 

© imago/Horst Galuschka

Le Parlement Européen a entamé les négociations en trilogue sur la loi européenne sur la restauration de la nature (NRLNature Restoration Law) avec une meilleure position de départ pour les agriculteurs. Qui l'emportera au final ?

 

 

Dans le cadre du projet de loi sur la restauration de la nature (NRL), le député européen du Parti Populaire Européen (PPE) Norbert Lins place ses espoirs dans la position de négociation du Parlement Européen. Celle-ci s'oppose à la proposition de Frans Timmermans de consacrer 10 % des terres agricoles de l'UE à la protection de la nature.

 

 

Dans un entretien avec Agra-Europe, M. Lins explique clairement que tout est encore ouvert dans les négociations tripartites déjà entamées sur la Nature Restoration Law (NRL). Dans sa position, le Parlement Européen a revu à la baisse les exigences pour les agriculteurs par rapport à la proposition de la Commission.

 

Ainsi, l'exigence controversée de réserver 10 % des surfaces agricoles à des éléments paysagers pour la protection de la nature ne figure pas dans le texte du mandat de négociation du Parlement Européen. « Je pense donc que l'agriculture s'en sort nettement mieux », déclare le président de la commission de l'agriculture AGRI. Selon lui, la position du Parlement Européen est nettement moins ambitieuse.

 

 

M. Norbert Lins : La division de l'Europe par M. Frans Timmermans a partiellement réussi

 

Avant le vote décisif du Parlement Européen sur la poursuite des négociations, la Commission avait certes indiqué que les surfaces comportant des éléments paysagers ne devaient pas obligatoirement être mises en jachère. Le groupe PPE a toutefois critiqué l'absence d'évaluation d'impact. Concernant les négociations menées jusqu'à présent, qui ont été assombries par des querelles et des reproches mutuels, M. Lins déclare : « Il faut malheureusement constater à la fin que le projet de Frans Timmermans de diviser l'Europe a en partie réussi. »

 

M. Lins reproche à la proposition initiale de la Commission de ne pas du tout tenir compte des différentes réalités en Europe en ce qui concerne les éléments du paysage. Il craint en outre que la proposition de loi ne soit un signal pour l'Amérique du Sud, l'incitant à augmenter sa production. À l'inverse, M. Lins s'attend à une baisse annuelle à sept chiffres [en millions] du cheptel bovin européen.

 

Il n'est pas certain qu'un accord soit trouvé sur la NRL avant les élections européennes de début juin 2024.

 

 

Le compromis sur l'utilisation durable des produits phytosanitaires (SUR) se fait attendre

 

M/ Lins continue de critiquer la proposition de la Commission sur l'utilisation durable des produits phytosanitaires (SURSafe Use Regulation). Ce projet, tout comme la loi sur la restauration de la nature, est lui aussi mal ficelé. « Le problème, c'est que trop d'acteurs se sont penchés sur le paquet, qui n'ont que peu d'idées sur le sujet dans le détail. C'est problématique et cela se voit particulièrement dans cette proposition. » Selon M. Lins, la Commission refuse de fournir une évaluation d'impact suffisante du projet.

 

En outre, le député du PPE ne voit aucune volonté de la rapporteuse Sarah Wiener (Verts) de supprimer l'interdiction totale des produits phytosanitaires dans les zones protégées. M. Lins demande à la commission de l'environnement, dont Mme Wiener fait partie, de finaliser un paquet de compromis. La commission de l'agriculture est déjà bien plus avancée.

 

M. Lins a salué la proposition relative aux nouvelles techniques d'amélioration des plantes. La Commission a fait un grand pas en avant dans ce domaine.

 

Avec du matériel d'AgE

 

_____________

 

Johanna Michel travaille depuis 2020 comme rédactrice cross-média chez AGRARHEUTE. Employée spécialisée dans les services des médias et de l'information, elle a d'abord travaillé dans l'administration du Bundestag allemand et a suivi, en parallèle, des études d'agronomie à l'Université Humboldt de Berlin. Au sein du Département Exploitation et Marché, elle s'intéresse particulièrement à la mise en œuvre des décisions de politique agricole en raison de ses connaissances en matière de législation.

 

Source : 10 Prozent Naturschutzflächen: Wer setzt sich im EU-Trilog durch? | agrarheute.com

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