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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

Bjørn Lomborg dans le Wall Street Journal : « La crise en Ukraine révèle la folie de l'agriculture biologique »

12 Mai 2022 Publié dans #critique de l'information, #Ukraine, #Agriculture biologique

Bjørn Lomborg dans le Wall Street Journal : « La crise en Ukraine révèle la folie de l'agriculture biologique »

 

Glané sur la toile 937

 

 

(Source)

 

 

C'est une autre voix qui critique l'agriculture biologique en ces temps de remise en cause de nombre de choses que nous tenions pour évidentes et acquises.

 

On peut certes sourire à l'évocation de M. Bjørn Lomborg – un statisticien danois, professeur à la Copenhagen Business School et ancien directeur de l'Environmental Assessment Institute à Copenhague. Connu pour son livre polémique L'Écologiste sceptique (1998 pour l'édition initiale en danois), c'est une sorte d'éléphant dans un jeu de quilles qui aime à contester les points de vue les plus consensuels.

 

Mais la crédibilité d'une opinion se mesure à l'aune du propos, pas de la réputation, ici sulfureuse, de l'auteur.

 

Voici la mise en route de « Ukraine Crisis Reveals the Folly of Organic Farming » (La crise en Ukraine révèle la folie de l'agriculture biologique) :

 

« La crise de l'énergie causée par la guerre en Ukraine a détrompé de nombreux politiciens de l'idée que le monde pourrait faire une transition rapide vers une énergie verte alimentée par le solaire, le vent et les vœux pieux. Alors que les prix des denrées alimentaires montent en flèche et que le conflit menace de provoquer une crise alimentaire mondiale, nous devons faire face à une autre réalité impopulaire : l'agriculture biologique est inefficace, gourmande en terres et très coûteuse, et elle laisserait des milliards de personnes affamées si elle était adoptée dans le monde entier.

 

Depuis des années, les politiciens et la classe bavarde affirment que l'agriculture biologique est le moyen responsable de nourrir le monde. L'Union Européenne a fait pression l'année dernière pour que ses membres triplent grosso modo l'agriculture biologique d'ici 2030. Des organisations à but non lucratif influentes font depuis longtemps la promotion de l'agriculture biologique auprès des pays en développement, amenant des pays fragiles comme le Sri Lanka à investir dans ces méthodes. En Occident, de nombreux consommateurs ont été conquis : près de la moitié de la population allemande pense que l'agriculture biologique peut lutter contre la faim dans le monde. »

 

On peut zapper la description plus précise des faits pour arriver aux conclusions :

 

« Compte tenu de ces éléments et de la production plus faible dans un champ donné, l'agriculture biologique produit entre 29 % et 44 % de nourriture en moins que les méthodes conventionnelles. Elle nécessite donc jusqu'à 78 % de terres en plus que l'agriculture conventionnelle et les aliments produits coûtent 50 % de plus, sans que l'on puisse mesurer l'amélioration de la santé humaine ou du bien-être des animaux.

 

Ce coût plus élevé est insoutenable dans les pays en développement, et il était irresponsable pour les militants des économies riches de leur imposer des méthodes agricoles inefficaces. Cette tragédie n'est nulle part plus évidente qu'au Sri Lanka [...]

 

L'exemple du Sri Lanka souligne l'irresponsabilité de l'agriculture biologique. L'agriculture biologique rejette les engrais azotés de synthèse, mais il n'y a actuellement pas assez d'azote organique pour nourrir le monde. Il se trouve que l'azote de synthèse est directement responsable de l'alimentation de quatre milliards de personnes, soit plus de la moitié de la population mondiale.

 

 

(Source)

 

 

Les consommateurs aisés peuvent supporter les hausses de prix qui en découlent, mais de nombreux ménages pauvres du monde en développement consacrent plus de la moitié de leurs revenus à l'alimentation. [...]

 

Il est plus facile d'ignorer ces détails gênants lorsque les pénuries alimentaires ne font pas la une des journaux, mais la guerre en Ukraine a mis la faim dans le monde à l'ordre du jour. [...]

 

Les décideurs politiques et les organisations à but non lucratif doivent de toute urgence se concentrer sur les moyens de produire plus de nourriture pour les plus pauvres du monde à moindre coût. Le génie génétique, une meilleure gestion des parasites et une irrigation accrue contribueraient grandement à augmenter les rendements. Il serait également utile d'accélérer la production d'engrais artificiels et d'envisager de supprimer les réglementations qui rendent les carburants fossiles plus chers. Ces approches simples et de bon sens peuvent freiner la hausse des prix, éviter la faim et même aider l'environnement. L'agriculture utilise déjà 40 % des terres non gelées de la planète. En augmentant son efficacité, nous pourrons conserver davantage de terres sauvages et naturelles.

 

Il est temps de laisser tomber cette obsession complaisante pour le bio et de se concentrer sur des approches scientifiques et efficaces qui peuvent nourrir la planète. »

 

 

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