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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

Un « Varenne de l'agriculture »... et « du climat »

1 Mai 2021 , Rédigé par Seppi Publié dans #Politique

Un « Varenne de l'agriculture »... et « du climat »

 

 

(Source)

 

 

Il y a un aphorisme qui se vérifie ces temps-ci : « un fait divers, une loi »...

 

Le gel printanier que viennent de subir en ce mois d'avril de nombreuses régions de France et dont les conséquences sur l'agriculture et l'alimentation ne sont pas encore totalement connues à l'heure où j'écris n'est pas un fait divers.

 

C'est une catastrophe météorologique voire, si le phénomène se répète, de nature climatique.

 

Le gouvernement en a pris la mesure et a annoncé des mesures fortes. Soyons un peu mesquin : non sans, peut-être, quelques arrières-pensées électorales...

 

 

(Source)

 

 

Un pas de plus a été franchi, le JDD en ayant eu la primeur médiatique concrétisée par « INFO JDD. Julien Denormandie annonce l'organisation d'un "Varenne de l'agriculture et du climat" avant l'été ».

 

En chapô :

 

« TRIBUNE. Le ministre de l'Agriculture, Julien Denormandie appelle à "un retour à l'essentiel" afin de soutenir les agriculteurs et préserver la "souveraineté agricole" de la France. Il annonce l'organisation d'un "Varenne agricole de l'eau et de l'adaptation au changement climatique" avant l'été. »

 

 

 

 

Comme de coutume avec ce ministre qui tranche avec ses prédécesseurs, le discours est puissant et inspiré :

 

« A ces entrepreneurs du Vivant qui nous nourrissent, nous devons d'abord la solidarité nationale. Cette même solidarité dont ils font preuve pour nous nourrir sans ménager leur peine. C'est le sens des annonces du gouvernement, à hauteur d'un milliard d'euros. Il en va aussi de notre souveraineté agricole. Il n'y a pas de pays fort sans une agriculture forte. Et, évidemment, il n'y a pas d'agriculture sans agriculteurs. Alors qu'ils ont le genou à terre, nous devons les aider à se relever.

 

A ces entrepreneurs du Vivant, nous devons surtout un projet agricole national. Or, trop souvent, les débats sur l'agriculture se perdent dans le détail et oublient l'essentiel.

 

Revenir à l'essentiel, c'est affronter la complexité de la nature avec des idées simples. Jamais simplistes. Arrêtons d'opposer agriculture et environnement. Cela ne fait aucun sens. »

 

Un peu perdu en début de paragraphe, ce propos pourtant essentiel :

 

« Revenir à l'essentiel, c'est croire en la science et en la raison pour adapter nos cultures aux effets du changement climatique. »

 

Il est illustré par la sélection variétale :

 

« Nous sommes aujourd'hui capables de produire des plantes qui peuvent mieux résister au stress hydrique. Nous devons regarder ces technologies en dépassant les dogmes, en pesant ce qu'elles peuvent nous apporter et les risques qu'elles sont susceptibles de présenter. Ayons le courage de remettre cette raison scientifique de manière apaisée dans le débat. »

 

Par la question de l'eau :

 

« […] Depuis que l'homme est sédentaire, les conflits d'usage de l'eau existent. Il faut évidemment les résoudre dans la concertation, sans que celle-ci ne dure dix ans comme cela reste trop souvent le cas. »

 

Par la question du carbone :

 

« [...] Peu savent que, sur Terre, le sol capte beaucoup plus de carbone que les arbres. On doit donc favoriser cette agriculture, comme l'agriculture de conservation, qui préserve ce carbone dans nos sols. »

 

Par la question de la souveraineté :

 

« Revenir à l'essentiel, c'est in fine se battre pour la souveraineté de notre agriculture. Ce sera tout l'objet du 'Varenne agricole de l'eau et de l'adaptation au changement climatique' que le président de la République a demandé d'organiser avant l'été. »

 

Cet exercice sera-t-il limité aux sujets évoqués ci-dessus ou abordera-t-il, explicitement ou implicitement, d'autres thèmes agronomiques – on peut penser aux produits de protection des plantes et plus particulièrement à ce glyphosate quasi indispensable à l'agriculture de conservation (et d'amélioration) des sols – et sociologiques – on peut résumer notamment par un mot : agribashing ?

 

On ne peut que souhaiter que ce « Varenne » soit constructif et fructueux.

 

Même si c'est sans enthousiasme... à voir le « succès » des consultations, conventions, états généraux précédents, et les oppositions de principe qui pointent déjà, ainsi que le manque de courage politique.

 

 

(Source)

 

 

(Source)

 

 

Toujours émerveillé par la puissance de la rhétorique (source et source)

 

 

Post scriptum

 

On peut lire « Gestion des calamités agricoles: sortir des faux semblants », une tribune de MM. Éric Andrieu, député européen, et Dominique Potier, député à l'Assemblée Nationale.

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