La fille du fermier : le glyphosate n'est pas effrayant... contrairement au mouvement qui le diabolise
Amanda Zaluckyj, AGDAILY*
Image de Sheila Fitzgerald, Shutterstock
Mon père a rencontré la machine à broyer le glyphosate en apportant des chèques de loyer. Le propriétaire en question a des antécédents dans l’agriculteur, n’est pas adepte des théories du complot et est normalement assez rationnel. Mais il a demandé à papa s’il existait un herbicide de substitution au Roundup, que papa pourrait utiliser, car il avait entendu de très mauvaises choses sur le glyphosate.
Cette préoccupation devrait envoyer des frissons dans nos dos. Parce qu’elle ne traîne plus aux marges de la société où les gens sont enclins à des théories du complot sur « Big Ag » et « Big Chim ». Les craintes à propos du glyphosate ont officiellement surgi dans nos petites communautés rurales auprès de personnes qui comprennent ce qu'est l’agriculture.
La campagne contre le glyphosate a commencé il y a quelques années. L’herbicide relativement inoffensif était si étroitement lié aux cultures Roundup Ready qu’il est devenu inexorablement lié à la biotechnologie. Les militants ont tout fait pour interdire la culture des plantes génétiquement modifiées. Et ils ont tenté d'imposer un étiquetage effrayant avec des têtes de mort. Mais lorsque les interdictions ont échoué et que le gouvernement fédéral a adopté des exigences nationales en matière d'étiquetage, leur attention s'est de plus en plus porté sur le glyphosate.
Leurs efforts ont porté leurs fruits lorsque le Centre International de Recherche sur le Cancer de l’Organisation Mondiale de la Santé a désigné le glyphosate comme un cancérigène probable. La décision a été immédiatement controversée et critiquée par des scientifiques du monde entier. Et nous savons maintenant que le groupe de travail du CIRC avait été constitué avec des personnes bien choisies pour s’assurer qu’il aboutirait à un résultat particulier.
Après l’annonce du CIRC, les organismes de réglementation du monde entier ont décidé de revoir leurs positions sur le glyphosate. Tous ont conclu que le CIRC avait tort. Parmi ceux-ci figurent l’Agence Américaine de Protection de l’Environnement, l’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments, l’Agence canadienne de Réglementation de la Lutte Antiparasitaire et l’Agence Européenne des Produits Chimiques. Même l'Organisation Mondiale de la Santé a déclaré que le CIRC s'était trompé.
Plus récemment, Santé Canada a publié une déclaration sur son réexamen du glyphosate. La déclaration dit : « À l’heure actuelle, aucun organisme de réglementation des pesticides, y compris Santé Canada, ne considère que le glyphosate présente un risque cancérogène préoccupant pour les humains. »
Les scientifiques ont même mené des recherches supplémentaires sur le glyphosate et son lien potentiel avec le cancer. En novembre 2017, le Journal of the National Cancer Institute a publié une vaste étude à long terme qui n'a révélé aucun lien entre l'exposition au glyphosate des travailleurs agricoles et le cancer.
Mais la décision du CIRC a eu des conséquences. En août 2018, un jury californien a prononcé en faveur de Dewayne Johnson un verdict de plusieurs millions de dollars. Johnson a affirmé avoir été exposé au glyphosate dans son travail en tant que jardinier d’une école, ce qui lui a provoqué un lymphome. Il a fondé ses revendications sur la décision du CIRC. Il y a maintenant plus de 5.000 autres poursuites en instance contre Monsanto de Bayer avec des prétentions similaires. Et maintenant, des publicités télévisées diffusées dans tout le pays exhortent les plaignants potentiels à contacter des cabinets d’avocats spécialisés en recours collectifs pour participer à cette action.
Ces développements ne sont pas le produit d’une coïncidence. J’ai longtemps prévenu que « Big Green » sait exactement ce qu’ils font et qu’il ne fallait pas les sous-estimer. Ces organisations militantes, telles que l'Environmental Working Group et l’Organic Consumers' Association, sont riches, organisées et puissantes. Ce qu’ils ont accompli en seulement quelques années contre le glyphosate devrait nous alerter sur leurs capacités.
Sur une note positive, nous avons maintenant un meilleur effort de la base pour parler directement aux consommateurs, aux acheteurs et aux mangeurs. Et davantage de personnes sont maintenant au courant du fonctionnement de ces organisations et de leurs succès. J'espère que la prochaine fois – et il y aura certainement une prochaine fois – notre camp aura un peu plus de succès.
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* Amanda Zaluckyj blogue sous le nom The Farmer's Daughter USA. Son objectif est de promouvoir les agriculteurs et de lutter contre la désinformation qui tourbillonne autour de l'industrie agroalimentaire américaine.