Notre vœu : une Afrique prospère catalysée par les progrès de l'agriculture - Une rencontre avec le pape François

Notre vœu : une Afrique prospère catalysée par les progrès de l'agriculture

Une rencontre avec le pape François

Onyaole Patience Koku, Réseau Mondial d'Agriculteurs*

Lorsque nous avons vu le pape François lors d'une visite au Vatican en octobre, nous avons été surpris et rendus humbles par le grand nombre de personnes en fauteuil roulant qui étaient également en sa présence. Il était émouvant de voir le pape prier pour leur bien-être, nous rappelant ainsi le mandat de l'Église.

Cette expérience m'a rappelé le passage de l'Évangile de Jean où Jésus monte à Jérusalem et rencontre « lune foule de malades, aveugles, boiteux et impotents ». Il dit à l'un d'eux : « Lève-toi, prends ton brancard, et marche. » Et c'est ce que fait l'homme, dans une histoire qui montre le pouvoir de guérison de la foi.

Nous ne sommes ni l'un ni l'autre catholiques, mais nous sommes tous deux chrétiens, et c'est avec humilité que nous avons assisté à une messe à Saint-Pierre, au Vatican. Les gens sont pieux, les bâtiments sont magnifiques et c'était un plaisir de voir le pape se promener dans la « Papamobile ».

Nous sommes venus à Rome en tant qu'agriculteurs africains, l'une venant du Nigeria et l'autre du Zimbabwe.

Notre objectif était de participer à une table ronde parrainée par l'Académie Pontificale pour la Vie et organisée par l'Académie Pontificale des Sciences, qui est le bras scientifique de l'Église catholique romaine. « Sa mission est d'honorer la science pure partout où elle se trouve, d'assurer sa liberté et d'encourager la recherche pour le progrès de la science », selon son site web.

L'académie partage une observation du pape François : « Les scientifiques d'aujourd'hui sont plus ouverts aux valeurs religieuses et peuvent entrevoir la richesse du monde spirituel et la lumière de la transcendance divine. »

C'est une bonne nouvelle, et notre message à la table ronde de Rome était similaire : les agriculteurs africains d'aujourd'hui sont plus ouverts aux valeurs scientifiques et peuvent entrevoir la promesse de la technologie et la perspective de la sécurité alimentaire.

Nous sommes prêts à nous lever et à marcher, au sens figuré.

Nous espérons que le Vatican utilisera son influence massive en Afrique et dans le monde entier pour concrétiser cette vision. En promouvant la science, l'Église catholique romaine peut aider les agriculteurs africains à acquérir les outils dont nous avons besoin pour nourrir notre continent.

En cette période de Noël, nous pensons que cela fera avancer les causes chrétiennes de la paix sur terre et de la bonne volonté envers les hommes.

La table ronde des agriculteurs africains a cherché à attirer l'attention sur les nombreux défis auxquels sont confrontés les agriculteurs africains et à mettre en lumière les solutions. Celles-ci comprennent l'adoption de l'agriculture sans labour pour améliorer et protéger les sols, ainsi que le transfert de connaissances entre pairs qui peut aider les Africains à améliorer leur agriculture.

L'étape la plus importante concerne toutefois l'accès à la technologie. Les agriculteurs africains, en particulier les petits exploitants, n'en disposent pas suffisamment. Dans la plupart des pays développés, les agriculteurs profitent des dernières avancées de la science des cultures. Ils luttent contre les parasites, les maladies et la sécheresse. Ils produisent plus de nourriture que jamais auparavant et ils le font sur moins de terres, grâce à l'alliance d'une science solide et d'une technologie moderne.

Pourtant, de nombreux gouvernements africains ont résisté à ces innovations. Pendant trop longtemps, ils se sont inspirés de l'Union Européenne et de groupes internationaux à but non lucratif qui ont fait pression contre les politiques agricoles fondées sur un raisonnement scientifique. Le résultat négatif est que peu d'agriculteurs africains peuvent planter des cultures biotechnologiques, qui font désormais partie intégrante de l'agriculture dans tant d'autres pays.

Nous pensons que cette situation commence à changer. Les fonctionnaires et les gens ordinaires en Afrique sont de plus en plus ouverts aux nouvelles technologies, d'autant plus que les agriculteurs africains continuent d'être à la traîne du reste du monde en matière de production alimentaire. Nous avons récemment assisté à l'adoption de meilleures politiques au Kenya, par exemple.

Mais il reste encore beaucoup à faire, et c'est pourquoi le Vatican est un allié si important.

Plus d'un milliard de personnes vivent en Afrique subsaharienne. Près des deux tiers d'entre elles sont chrétiennes, dont plus de 171 millions de catholiques.

Il y a des années, l'Académie Pontificale des Sciences a donné sa bénédiction aux OGM. Plus les Africains connaîtront les positions pro-scientifiques de l'Église catholique romaine, plus ils adopteront les technologies de culture dont les agriculteurs ont besoin. Nous avons le devoir de faire passer le message et nous espérons que le Vatican nous aidera. La multiplication des tables rondes comme celle que nous venons de vivre serait un pas dans la bonne direction.

Nous souhaitons que l'agriculture africaine soit résiliente, qu'elle ait la capacité de se nourrir elle-même et qu'elle devienne sûre sur le plan alimentaire. Nous souhaiton assister à une Afrique prospère catalysée par les progrès de l'agriculture.

Que davantage de personnes connaissent la vérité sur la foi et la science et aient foi en la science.

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* Onyaole Patience Koku

Patience Koku est au service du Réseau Mondial dAgriculteurs en tant que responsable régional : Afrique. La ferme de Patience est située sur le site d'irrigation de Jere Azara, dans le gouvernement local de Kagarko, dans l'État de Kaduna, au Nigeria. L'exploitation produit deux cultures par an grâce à l'irrigation par pivot central. Elle produit principalement du maïs semence et du maïs en grain pour les principales entreprises de transformation alimentaire du Nigeria, comme Flour Mills of Nigeria. Elle a reçu le prix Kleckner 2019 du Réseau Mondial d'Agriculteurs et a été élue Agricultrice de l'année 2018 par l'Alliance Cornell pour la Science. Elle siège également au conseil consultatif de l'Alliance Cornell pour la Science. En tant que membre du GFN, elle a défendu des causes sur des scènes importantes.

Source : Our Wish: To Witness a Prosperous Africa Catalyzed by Agriculture Advancement – Global Farmer Network