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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

Géraldine Woessner : un travail de journalisme rigoureux vaut une (des) procédure(s) bâillon(s) !

1 Décembre 2023 Publié dans #Divers

Géraldine Woessner : un travail de journalisme rigoureux vaut une (des) procédure(s) bâillon(s) !

 

 

(Source)

 

 

Le 12 octobre 2023, Mme Géraldine Woessner, rédactrice en chef au Point, publiait « Exposition prénatale au glyphosate : l’avis mal compris du Fonds d’indemnisation des victimes de pesticides » (en libre accès) dans lequel elle produisit une partie du texte exact de cet avis, notamment :

 

« Devant la profession exercée par la maman, la commission considère que l'exposition professionnelle aux pesticides, bien que limitée, est plausible, et retient la possibilité de lien de causalité entre la pathologie de l'enfant et l'exposition aux pesticides durant la période prénatale. »

 

En chapô :

 

« "Le Point" s’est procuré l’avis accordant une indemnisation au jeune [...], atteint d’une atrésie de l’œsophage que sa mère attribue à une exposition prénatale au glyphosate. Le lien avec l’herbicide n’est pas établi. »

 

Cet article, très complet et solidement étayé par les explications d'un expert mondial de l'atrésie, dénonçait un « coup médiatique » fondé sur des informations erronées et tentant de discréditer le glyphosate à quatre jours du vote qui devait se tenir à Bruxelles sur le renouvellement (ou non) de la matière active de l'herbicide le plus utile et le plus utilisé au monde.

 

Cela a manifestement fort déplu.

 

 

(Source et source)

 

 

Ces « informations » erronées largement diffusées en octobre dernier ont évidemment une source primaire – pour la source secondaire, voir ici. Bien évidemment aussi, elles sont à présent soigneusement dorlotées. Ainsi, on peut lire sur un billet de blog : « ...les experts du Fonds d'Indemnisation des Victimes des Pesticides ont donné un avis sur le lien entre les malformations de Théo et son exposition au glyphosate in utero correspondant au plus haut niveau de certitude qui leur était permis par la Loi. »

 

Une journaliste qui s'inscrit en faux – surtout quand elle s'appelle Géraldine Woessner et qu'elle a un solide « casier » – prend des risques. A pris des risques...

 

 

Un exemple de « compliment » que s'attire Mme Géraldine Woessner (d'autres journalistes de grand talent aussi, du reste). (Source)

 

 

Par ailleurs, le 17 octobre 2023, Mme Géraldine Woessner annonçait sur X (anciennement Twitter) :

 

« J'ai la joie de vous annoncer que la jurisprudence a ENFIN changé : dans le procès en diffamation que m'intentait Gilles-Eric Séralini, pour avoir qualifié de "frauduleuse" son étude de 2012 sur les rats nourris aux OGM, le tribunal vient de prononcer la relaxe. Bonne journée! »

 

Elle ajoutait :

 

« Mes confrères @MacLesggy et Patrick Cohen, également poursuivis, sont eux aussi relaxés. »

 

Cela a manifestement aussi fort déplu.

 

 

(Source et source)

 

 

Deux jours après, soit le 19 octobre 2023, le cabinet Bourdon & associés publiait un communiqué annonçant qu'il a reçu l'instruction d'engager une procédure à l'encontre de Mme Géraldine Woessner « qui a publié différentes informations médicales sans l'accord de leur cliente » et d'engager toute procédure en diffamation publique, « compte tenu des graves atteintes à l'honneur et à la considération dont a fait l'objet [leur cliente] ».

 

Il appartiendra aux instances judiciaires, le cas échéant, de décider si les plaintes sont recevables et fondées.

 

Notons incidemment deux morceaux de bravoure – outre le fait que les informations médicales avaient été publiées par la cliente du cabinet :

 

« Depuis la révélation publique de cet avis, Madame [...] fait l'objet d'attaques tout à fait insupportables de la part de différentes personnes parfaitement identifiées depuis des années pour certaines, faisant partie d'une communauté au service des industriels qui continuent à fabriquer et à distribuer du glyphosate ou des produits apparentés.

 

Cette communauté est très active en France et à l'étranger.

 

[…]

 

Chacun sait que ces lobbyistes agissent depuis des décennies avec une arrogance inacceptable. »

 

Moyennant quoi on annonce l'engagement d'une procédure contre Mme Géraldine Woessner...

 

 

Voilà jusqu'où « on » creuse pour dégotter des « conflits d'intérêts ». (Source)

 

 

On apprend par ailleurs que deux plaintes ont été déposées auprès d'une instance de droit privé, incorporée sous forme d'association, le Conseil de Déontologie Journalistique et de Médiation (CDJM).

 

Nous l'avons déjà évoqué sur ce blog dans « Géraldine Woessner et la déontologie perdue d'un "conseil de déontologie" ». Ce titre est explicite.

 

Mais rien ne nous interdit de penser que cette fois-ci, il sera à la hauteur de la haute mission qu'il s'est donnée, confronté qu'il est à ce qui a tout l'air d'être des procédures bâillons pouvant mener à des campagnes de dénigrement, et une instrumentalisation en défense d'un « journalisme » activiste prenant des libertés avec la déontologie.

 

La déontologie, rappelons-le avec force, est dans le camp de Mme Géraldine Woessner.

 

 

(Source)

 

 

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J
Le conseil de déontologie des journalistes conclue la plupart du temps sur le "manque de confraternité entre journalistes" ... bref, juges et parties...
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U
Dans la France d'aujourd'hui, les opinions sont respectées et protégées.<br /> La réalité, on s'en moque.
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