Pays-Bas : jusqu'à 1,5 milliard de primes de cessation pour les agriculteurs
Norbert Lehmann, AGRARHEUTE*
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Les Pays-Bas pourront dépenser jusqu'à 1,5 milliard d'euros pour racheter et fermer des exploitations d'élevage situées dans des zones Natura 2000.
L'UE a approuvé un énorme programme de cessation d'activités pour les éleveurs aux Pays-Bas afin de réduire la charge d'azote.
La réduction prévue du nombre d'animaux dans l'agriculture néerlandaise peut être amortie socialement par deux vastes paquets d'aides. À cet effet, la Commission Européenne vient d'autoriser des compensations publiques à hauteur de 1,47 milliard d'euros.
Cet argent doit permettre de racheter jusqu'à 3.000 exploitations d'élevage situées dans des zones Natura 2000 et de les fermer durablement. L'objectif du gouvernement de La Haye est de réduire massivement l'apport d'azote provenant de l'agriculture dans les zones particulièrement polluées.
La Commission Européenne a approuvé les deux programmes néerlandais « LBV » et « LBV-plus ». Dans le cadre du régime LBV, doté d'environ 500 millions d'euros, les primes d'abandon sont accordées sous forme de subventions directes.
Elles sont destinées à compenser jusqu'à 100 % des pertes subies par les agriculteurs qui ferment de manière permanente et irréversible leurs exploitations laitières, porcines ou avicoles. Les producteurs s'engagent à ne pas reprendre le même type de production animale aux Pays-Bas ou dans un autre État membre de l'UE.
Le régime LBV-plus, doté d'un budget de 975 millions d'euros, est ouvert aux exploitations d'élevage dont les émissions d'azote sont les plus élevées. Outre les éleveurs de vaches laitières, de porcs et de volailles, il peut également être utilisé par les éleveurs de veaux. Sous certaines conditions, les agriculteurs sont indemnisés jusqu'à 120 % de leurs pertes.
Les Pays-Bas peuvent proposer les deux programmes de cessation aux éleveurs jusqu'au 27 février 2028. Pour qu'une exploitation agricole puisse y participer, il faut que les rejets d'azote qu'elle génère dépassent une valeur minimale déterminée.
Les fonctionnaires de la Commission de Bruxelles ont constaté dans leur décision que les effets positifs de ces aides l'emportaient sur les éventuelles distorsions de la concurrence et des échanges au sein de l'UE. La Commission aurait émis quelques réserves à ce sujet.
L'obligation de ne pas produire d'animaux est également contraignante pour tout futur acheteur ou utilisateur des terres concernées.
Avec du matériel de AgE.
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* Norbert Lehmann travaille depuis plus de 25 ans comme journaliste spécialisé. Après des études d'économie agricole à Bonn, le service de presse et d'information Agra-Europe a été sa première étape professionnelle. Il a fait de fréquents séjours à Bruxelles en tant que correspondant. Ensuite, activités au sein du groupe d'édition Handelsblatt, dans les relations publiques scientifiques ainsi qu'en tant qu'indépendant. Depuis 2012, il travaille au dlv, en dernier lieu en tant que chef de la rubrique Management & Markt à la rédaction d'AGRARHEUTE.
* Source : Niederlande: Bis zu 1,5 Milliarden Ausstiegsprämie für Landwirte | agrarheute.com