« 170 pesticides différents retrouvés dans l'environnement, chez les animaux et chez l'homme aux Pays-Bas »
Wageningen University & Research*
Mes pérégrinations cybernétiques m'ont amené à un communiqué de presse de l'Université de Wageningen assez inquiétant. Un projet européen a tout l'air d'une vaste opération d'enfumage digne d'une entreprise française incorporée sous forme d'association loi 1901 et bénéficiant d'un généreux financement du biobusiness dans une relation à bénéfices mutuels.
On a trouvé des tas de pesticides ? Et alors ? À quelles doses ? Ce n'est pas précisé...
Serait-ce pour créer une ambiance propice à l'adoption du projet de règlement SUR (sustainable use [of pesticides] regulation) ? Il faudra attendre l'article scientifique (ou « scientifique ») pour voir.
La personne à contacter est Mme Violette Geissen... C'est tout vu en ce qui me concerne, même s'il s'agit ici d'une étude essentiellement observationnelle...
Publié le 2 février 2023
Le projet européen SPRINT, financé par la Commission Européenne, mène des recherches à grande échelle sur la présence de pesticides dans l'environnement, chez les animaux et chez l'homme. Les résultats provisoires montrent qu'un mélange de résidus de pesticides peut être trouvé presque partout dans l'environnement, ainsi que chez les animaux et les humains. Des recherches supplémentaires devraient révéler les effets de ces mélanges de substances sur la santé.
Les pesticides chimiques sont utilisés dans l'agriculture depuis les années 1960 pour protéger les cultures contre les maladies et les parasites. Certaines substances sont désormais interdites en raison de leurs effets nocifs sur l'homme et l'environnement, tandis que d'autres sont toujours sur le marché. En Europe, près de 500 pesticides sont commercialisés. Le nombre et la quantité de pesticides utilisés, les résidus effectivement présents dans l'écosystème et chez l'homme, ainsi que les effets des mélanges de résidus sur l'écosystème et la santé humaine n'ont pas encore été étudiés à l'échelle (inter)nationale.
Au cours des deux dernières années, l'étude a examiné les quantités de résidus de pesticides que l'on peut trouver dans l'environnement, chez les animaux et chez l'homme. Dans dix pays européens et en Argentine, les chercheurs de SPRINT ont prélevé des échantillons de sol, d'eau de surface, de sédiments, de poussière domestique et d'air. Ils ont également prélevé du sang sur plus de 700 personnes et examiné des échantillons de selles et d'urine.
Les échantillons ont été testés pour 207 pesticides différents, dont 151 ont été autorisés sur le marché et 56 ont été rejetés. Cependant, des résidus de ces pesticides peuvent encore être trouvés après des années.
Aux Pays-Bas, des recherches ont été menées auprès de 24 agriculteurs de Groningue et de Frise, qui cultivent principalement des pommes de terre, et de leurs environnements, ainsi qu'auprès de 24 habitants de la ville de Groningue. Au total, 170 substances différentes ont été trouvées. C'est l'herbicide glyphosate qui a été trouvé le plus souvent et en plus grande quantité.
L'étude a porté à la fois sur l'agriculture conventionnelle et sur l'agriculture biologique. Des résidus ont également été trouvés chez les agriculteurs biologiques, où l'utilisation de pesticides chimiques est interdite. Les quantités trouvées étaient toutefois plus faibles en moyenne. Par rapport à d'autres pays, les Pays-Bas se situent dans le haut du panier en ce qui concerne les résidus dans l'environnement et chez l'homme dans le cadre de l'agriculture conventionnelle.
Aux Pays-Bas, des mélanges de résidus ont été trouvés dans presque tous les échantillons. La poussière domestique se distingue avec plus de 144 résidus, et souvent plus de 100 substances ont été trouvées dans les échantillons de poussière domestique. Environ trois quarts des substances trouvées sont autorisées sur le marché, un quart sont interdites.
L'Union Européenne souhaite réduire de 50 % l'utilisation des pesticides chimiques d'ici à 2030, comme le prévoit la stratégie « de la ferme à la table ». Les résultats de l'étude SPRINT peuvent être utilisés dans cette transition vers une utilisation moindre et plus durable des pesticides dans l'agriculture.
Au cours des deux prochaines années, les risques des résidus trouvés dans l'écosystème et chez les humains seront étudiés. Pour ce faire, une collaboration avec des instituts de toxicologie de toute l'Europe sera mise en place. Une boîte à outils est également en cours d'élaboration au niveau européen afin que les risques puissent être identifiés plus rapidement. Avec un large groupe de parties prenantes, les chercheurs tentent d'identifier les goulets d'étranglement afin d'accélérer la transition vers une protection durable des cultures.
Les résultats de cette première phase feront l'objet d'une publication scientifique dans les mois à venir.
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* Source : 170 verschillende bestrijdingsmiddelen aangetroffen in milieu, dieren en mensen in Nederland - WUR
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