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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

En Allemagne, Aldi abandonne la certification pour les aliments pour animaux à base de soja non issus de la déforestation

1 Février 2023 Publié dans #Alimentation, #Economie, #Activisme

En Allemagne, Aldi abandonne la certification pour les aliments pour animaux à base de soja non issus de la déforestation

 

Johanna Michel, AGRARHEUTE*

 

 

© stock.adobe.com/agrarmotive

Le discompteur Aldi a dû abandonner le système de certification par lequel il imposait des coûts supplémentaires aux fournisseurs pour l'utilisation d'aliments pour animaux à base de soja non certifiés « sans déforestation ».

 

 

Aldi Nord et Aldi Süd abandonnent leur ancien système de certification, qui permettait aux fournisseurs de compenser l'utilisation de soja non certifié « sans déforestation » dans l'alimentation animale. Ce que cela signifie pour les éleveurs concernés dépendra de la stratégie annoncée par Aldi en matière d'alimentation au soja.

 

 

Comme l'a annoncé aujourd'hui (4 janvier) l'Institut Fédéral pour l'Alimentation et l'Agriculture (BLE), l'autorité a examiné le système de certification d'Aldi pour l'utilisation d'aliments à base de soja non issus de la déforestation. La raison en était les doutes du BLE quant au respect de la loi sur les organisations agricoles et la chaîne d'approvisionnement (AgrarOLkG).

 

Aldi Nord et Aldi Süd auraient déclaré renoncer aux exigences imposées aux fournisseurs concernés. En conséquence, la procédure a été clôturée le 23 décembre 2022.

 

L'AgrarOLkG met en œuvre en Allemagne la directive européenne 2019/633 du 17 avril 2019 sur les pratiques commerciales déloyales dans les relations interentreprises au sein de la chaîne d'approvisionnement agricole et alimentaire.

 

 

Les éleveurs peuvent-ils continuer à utiliser du soja non certifié « sans déforestation » ?

 

Jusqu'à présent, Aldi avait fixé des objectifs clairs jusqu'à la mise en place de chaînes d'approvisionnement totalement exemptes de déforestation : Aldi Nord voulait atteindre des chaînes d'approvisionnement prioritaires sans déforestation d'ici 2030 ; dès l'été 2021, seul le soja durable devait être utilisé pour la production de viande de volaille, de bœuf et de porc ainsi que d'œufs en coquille. Pour la viande et les œufs en coquille, Aldi Süd voulait renoncer d'ici fin 2025 au soja issu de surfaces déforestées.

 

Pendant la période de transition, les éleveurs qui ont acheté du soja non garanti « sans déforestation » pouvaient acquérir des crédits à leurs frais. Le BLE n'était pas d'accord avec cette pratique et a lancé une procédure de contrôle. Entre-temps, Aldi Nord et Aldi Süd auraient mis fin au système de certification.

 

Les deux entreprises ont fait savoir à AGRARHEUTE qu'elles souhaitaient s'en tenir aux exigences élevées existantes pour les aliments pour animaux à base de soja. Les exigences seraient transférées dans une solution sectorielle qui devrait entrer en vigueur en 2023. L'objectif est de franchir une étape décisive d'ici 2030 en excluant en priorité la déforestation le long des chaînes d'approvisionnement. Dans le contexte de la future loi européenne contre la déforestation, Aldi s'est engagé à atteindre cet objectif. Il soutient une démarche commune de tous les acteurs vers des chaînes d'approvisionnement de soja transparentes et sans déforestation.

 

 

Quel est le problème de la certification d'Aldi pour le soja non garanti « sans déforestation » ?

 

Selon l'AgrarOLkG, un acheteur ne peut pas transférer au fournisseur des coûts qui résultent de décisions d'entreprise de l'acheteur. Par exemple, pour l'objectif d'Aldi Süd « D'ici 2025, nous souhaitons n'utiliser que des aliments à base de soja durable dans nos chaînes d'approvisionnement pour les produits animaux », ce n'est pas à l'agriculteur de payer, car il s'agit de coûts non spécifiques. Du point de vue du BLE, Aldi aurait dû fournir une contrepartie aux fournisseurs qui ont acheté des crédits [carbone] pour le soja provenant de zones de déforestation.

 

La viande et les œufs des marques de distributeur d'Aldi n'auraient pas non plus été étiquetés en conséquence, explique le BLE. Les consommateurs ne pouvaient pas savoir si les animaux avaient été nourris avec du soja non issu de déforestation ou si les éleveurs avaient acheté des crédits pour compenser. Le BLE est donc parti du principe que les agriculteurs ne bénéficiaient généralement pas d'un prix de vente plus élevé.

 

Il ne fallait pas non plus s'attendre à un effet de promotion des ventes, car les produits ne faisaient pas l'objet d'une publicité particulière. Pour les fournisseurs, les prix et le nombre de crédits nécessaires n'ont pas pu être calculés avec certitude.

 

Le BLE craignait donc que les fournisseurs répercutent les coûts de mise en conformité avec les exigences d'Aldi en matière d'aliments pour animaux à base de soja sur les agriculteurs qui utilisent ces aliments.

 

L'Association Allemande des Agriculteurs (DBV) salue la qualification de pratique commerciale déloyale. M. Udo Hemmerling, secrétaire général adjoint de la DBV, déclare : « C'est une bonne chose que le BLE ait examiné d'un œil critique les pratiques d'achat d'Aldi. Il est désormais clair que les paiements compensatoires pour les aliments pour animaux à base de soja sans preuve de durabilité sont déloyaux. Nous attendons des autres distributeurs qu'ils s'inspirent de cette décision. » L'association travaille de manière constructive à une solution sectorielle praticable pour les aliments pour animaux durables importés.

 

_____________

 

Johanna Michel travaille depuis 2020 comme rédactrice cross-média chez AGRARHEUTE. Employée spécialisée dans les services des médias et de l'information, elle a d'abord travaillé dans l'administration du Bundestag allemand et a suivi, en parallèle, des études d'agronomie à l'Université Humboldt de Berlin. Au sein du Département Exploitation et Marché, elle s'intéresse particulièrement à la mise en œuvre des décisions de politique agricole en raison de ses connaissances en matière de législation.

 

Source : Aldi stellt Zertifizierung für nicht entwaldungsfreies Sojafutter ein | agrarheute.com

 

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D
Analyse de Christine Roguet, de l'IFIP aux dernieres JRP (Journées de la recherche porcine):<br /> "Bâtiments d'élevage de porcs alternatifs en Allemagne: choix techniques, coûts de revient et valorisation des porcs".<br /> <br /> Où il apparaît que Aldi a misé sur le mauvais cheval en voulant imposer ses cahiers de charges, qui font fuir les producteurs et les consommateurs car le prix est inabordable (fair & Gut): le prix de l'escalope devrait atteindre 25 €/kg pour couvrir les coûts selon la Chambre d'agriculture de Rhénanie du Nord Westphalie.<br /> <br /> ce n'est pas lié uniquement à ces contraintes alimentaires, mais aussi aux nouvelles contraintes bien être (transport, logements), sur la sous-traitance etc...<br /> La production baisse de + de 10%.
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