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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

L'agriculture, ça compte : La science sera le défi critique pour ceux qui font de la politique

3 Septembre 2022 Publié dans #Divers

L'agriculture, ça compte : La science sera le défi critique pour ceux qui font de la politique

 

Paul Temple*

 

 

 

 

En tant que résident rural, je sais bien que la campagne offre une qualité de vie exceptionnelle, avec un attrait unique pour les entreprises, les résidents et les visiteurs.

 

Cette qualité repose sur une économie rurale dynamique, qui accueille aujourd'hui une gamme d'activités de plus en plus diversifiée, mais dont l'agriculture reste le cœur.

 

L'une des questions posées lors de la session du comité restreint sur le futur projet de loi sur la technologie génétique (sélection de précision) était la suivante : « Pensez-vous que les agriculteurs adopteront cette technologie ? »

 

La réponse n'est pas aussi simple qu'elle l'aurait été il y a 40 ans, où elle aurait été un simple « oui », pour un certain nombre de raisons tout à fait compréhensibles et pertinentes.

 

J'étais sceptique à l'égard de la modification génétique jusqu'à ce que je voie de mes propres yeux ce dont il s'agissait en participant aux essais d'évaluation à grande échelle au Royaume-Uni, puis en observant les cultures dans le monde entier.

 

Comme tout praticien de l'agriculture, j'ai besoin de voir quelque chose de mes propres yeux et de discuter de manière critique avec les agriculteurs qui utilisent les nouvelles technologies.

 

À titre d'exemple, il a fallu près de deux jours pour atteindre un champ de maïs Bt dans le centre de l'Espagne, mais moins de cinq minutes pour comprendre les avantages qu'il offrait. Dans ce cas, il ne s'agissait pas seulement d'un avantage en termes de rendement, mais aussi d'efficacité dans l'utilisation de l'eau et de réduction des mycotoxines.

 

Le premier point de l'adoption est la nécessité d'essais efficaces, afin que les agriculteurs puissent voir ce qu'ils font et comprendre la gestion de toute nouvelle culture de la même manière qu'ils le font déjà.

 

Les agriculteurs sont plutôt malins lorsqu'il s'agit de choisir de nouvelles variétés ; et si cela ne colle pas, elles ne seront pas adoptées.

 

L'un des problèmes est littéralement la façon dont la science est désormais perçue.

 

Il y a quarante ans, les agriculteurs disposaient d'un vaste éventail de nouvelles sciences. Ils n'avaient que peu d'expérience de ce qui pouvait résulter de leur application et nous étions à une époque où produire davantage était véritablement considéré comme une bonne chose.

 

 

Application

 

L'application de la science s'est avérée si bonne qu'elle a conduit à des années d'excédents souvent ingérables et à certains problèmes environnementaux. En conséquence, cela a conduit à diaboliser à la fois la science et ceux qui en créaient de nouvelles.

 

Rien ne me préoccupait plus qu'un jeune agriculteur de 28 ans qui me disait : « J'ai toute la science dont j'ai besoin. »

 

Notre compréhension de la science et de son application à l'agriculture est très différente et est plus nécessaire aujourd'hui qu'il y a 40 ans.

 

Nous ne sommes pas seulement confrontés à des pénuries alimentaires, mais aussi à des problèmes d'intrants, de durabilité, d'empreinte carbone et d'atténuation du changement climatique.

 

L'initiative qui a conduit à la création intersectorielle de Science pour une Agriculture Durable (SSA – Science for Sustainable Agriculture) était simplement la reconnaissance d'un besoin de défendre la science et de promouvoir la nécessité que nous en avons dans l'ensemble du secteur.

 

Inverser la diabolisation de la science et convaincre ceux qui y contribuent, notamment les ONG irresponsables, ne sera pas chose facile.

 

 

Démontrer

 

Enfin, il y a la crainte que le marché n'accepte pas les nouvelles technologies de sélection.

 

Aucun agriculteur ne veut cultiver quelque chose qui, selon lui, ne peut être commercialisé.

 

Mais le marché mondial démontrerait certainement que ce n'est pas un problème. L'hypocrisie de la réglementation européenne a été un problème et nous avons maintenant une réelle opportunité d'avancer [en Angleterre].

 

L'élément clé est le choix des deux partis, et l'édition de gènes est beaucoup plus simple en termes d'étiquetage ou ne nécessite aucun changement des pratiques actuelles.

 

Suivre la science sera le défi critique pour ceux qui sont impliqués dans la politique, en veillant à ce que le projet de loi soit habilitant et que les opportunités de la nouvelle science puissent être saisies. Il s'agira d'une véritable démonstration d'ambition.

 

S'ils y parviennent, le Royaume-Uni pourra s'appuyer sur sa base scientifique déjà solide et attirer à la fois des personnes et des investissements au Royaume-Uni, dans l'intérêt des agriculteurs, des consommateurs et de l'environnement.

 

Donnez aux agriculteurs une bonne technologie fondée sur la science et je sais qu'ils l'adopteront.

 

______________

 

* Paul M. Temple exploite 400 hectares de terres arables mixtes – céréales, légumes et 400 têtes de bétail sur pâturage. Il a participé aux essais d'évaluation d'OGM à la ferme (FSE) au Royaume-Uni.

 

Source : Farmers Guardian - Blogs - Farming Matters: Paul Temple - Science will be the critical challenge for those in politics (fginsight.com)

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