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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

Les agriculteurs doivent lutter contre les mauvaises herbes dans un monde en mutation

12 Février 2022 Publié dans #Agronomie

Les agriculteurs doivent lutter contre les mauvaises herbes dans un monde en mutation

 

AGDAILY Reporters*

 

 

Photo : Texas A&M Agrilife

 

 

On pense que d'ici 2050, la planète se sera réchauffée d'environ 2 degrés Celsius par rapport à la période précédant la Révolution Industrielle. Ce réchauffement entraîne des changements importants. Les tempêtes seront plus fortes. Les gens feront davantage fonctionner leurs climatiseurs. Il modifiera même le moment et l'endroit où nos cultures poussent – et leur rendement.

 

« À l'échelle mondiale, les contraintes de température et d'humidité affectent considérablement la productivité des cultures, entraînant des pertes de rendement substantielles », explique Mme Sarah Kezar, étudiante diplômée de l'Université A&M du Texas. « Dans le contexte du changement climatique, la réduction des pertes agricoles causées par ces stress est devenue un défi majeur et a créé une préoccupation mondiale pour assurer la sécurité alimentaire. »

 

Mais il n'y a pas que nos cultures qui seront touchées. Depuis que l'Homme cultive des plantes, il lutte aussi contre les mauvaises herbes. Ces plantes nuisibles se disputent l'eau, la lumière et les nutriments avec les cultures que nous utilisons pour nous nourrir. De par leur nature même, les mauvaises herbes sont généralement plus robustes que les cultures domestiques.

 

 

 

 

Comment la course permanente entre les mauvaises herbes et les cultures évoluera-t-elle dans un monde en réchauffement ?

 

« La réponse des cultures aux changements anticipés de température et d'eau disponible a été bien documentée, mais peu de choses ont été étudiées avec les espèces de mauvaises herbes », dit-elle.

 

Ainsi, pour compléter les recherches sur l'évolution des conditions de croissance des cultures, Mme Kezar et son équipe se sont concentrées sur la manière dont les mauvaises herbes s'adapteront également. Ils ont découvert que les mauvaises herbes pernicieuses peuvent devenir plus fortes que la plupart des cultures.

 

Ce n'est pas une bonne nouvelle. Mais la connaissance des forces des mauvaises herbes peut aider les scientifiques à planifier de meilleures façons de les combattre alors que notre monde continue de changer. Mme Kezar a présenté ses recherches lors de la réunion annuelle 2021 de l'ASA-CSSA-SSSA, qui s'est tenue à Salt Lake City.

 

Mme Kezar a expliqué comment l'amarante de Palmer se développe dans des conditions plus chaudes et plus sèches comme celles auxquelles les États-Unis seront confrontés à l'avenir. L'amarante de Palmer est une mauvaise herbe géante, qui peut atteindre plus de deux mètres de haut si elle n'est pas contrôlée. Cette mauvaise herbe peut produire jusqu'à un million de graines à partir d'une seule plante. Elle est originaire du désert du Sud-Ouest. Mais elle s'est récemment répandue très loin, atteignant 28 États. L'aire de répartition de l'amarante de Palmer est susceptible de s'étendre à mesure que les conditions chaudes qu'elle préfère s'étendent vers le nord.

 

Pour évaluer comment l'amarante de Palmer se comportera à l'avenir, Mme Kezar a mis en place une expérience dans des conditions très contrôlées. Elle a testé la croissance à quatre températures différentes, allant jusqu'à des températures quotidiennes de 40 degrés Celsius. Mme Kezar a également fait varier la quantité d'eau reçue par la mauvaise herbe, afin de simuler des conditions plus humides et plus sèches.

 

« La croissance de l'amarante de Palmer a été affectée par les conditions de stress liées à la température et à l'humidité élevées en termes d'ampleur, mais cette mauvaise herbe a tout de même pu pousser », explique Mme Kezar. « Le fait que l'amarante de Palmer [...] a maintenu une croissance adéquate dans des conditions de stress de température et d'humidité élevées montre que l'amarante de Palmer peut encore rester très compétitive en épuisant l'eau du sol et les nutriments disponibles pour les cultures et en ayant un impact sur le rendement. »

 

 

 

 

L'amarante de Palmer a un avantage en poussant dans ces conditions. La mauvaise herbe a un métabolisme très efficace, comme le maïs et le sorgho. Ces types de plantes sont plus aptes à capter l'énergie du soleil (photosynthèse) par temps chaud.

 

La plupart des cultures n'ont pas cette capacité. Les scientifiques ont pu constater les capacités particulières de la mauvaise herbe au cours de leurs expériences. « Nous avons constaté que la capacité photosynthétique de l'amarante de Palmer s'est accrue », explique Mme Kezar.

 

Des recherches comme celle-ci peuvent aider les agriculteurs et les scientifiques à planifier l'avenir. En sachant quelles mauvaises herbes surpasseront les cultures, nous pouvons mieux préparer les systèmes en place pour les tenir à distance.

 

« Il est important de développer des pratiques de gestion améliorées pour lutter efficacement contre cette espèce face au changement climatique », explique Mme Kezar. « Lorsque nous pensons aux impacts du changement climatique sur l'avenir de l'agriculture, nous devons garder les réponses des mauvaises herbes dans la conversation. »

 

_____________

 

* Source : Farmers have to fight weeds in a changing world | AGDAILY

 

Ma note : « À l'échelle mondiale, les contraintes de température et d'humidité affectent considérablement la productivité des cultures, entraînant des pertes de rendement substantielles » ? Il est assez frustrant de voir que les approches sont systématiquement négatives.

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