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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

« Le prix Nobel d’Emmanuelle Charpentier met en lumière les tabous de la recherche française en génétique végétale » dans l'Opinion

30 Octobre 2020 , Rédigé par Seppi Publié dans #CRISPR, #critique de l'information

« Le prix Nobel d’Emmanuelle Charpentier met en lumière les tabous de la recherche française en génétique végétale » dans l'Opinion

 

Glané sur la toile 600

 

 

Les femmes en science, etc., c'est important, mais on aurait pu s'attendre à mieux de la part de la Commission (source).

 

 

Oui, c'est encore l'Opinion et c'est encore Mme Emmanuelle Ducros. C'est la conséquence de l'excellence du quotidien pour les sujets qui relèvent de notre « fond de commerce » et de l'excellence de l'auteure.

 

Et c'est peut-être dommage car cet article mérite une diffusion bien plus large. Espérons qu'il sera néanmoins porté à l'attention des décideurs qui comptent.

 

L'article, c'est « Le prix Nobel d’Emmanuelle Charpentier met en lumière les tabous de la recherche française en génétique végétale ».

 

C'est une mise en cause implacable du « système ». Notamment par deux femmes – singulière coïncidence –, l'une en activité professionnelle, l'autre en activité post-professionnelle.

 

« [En France,] Les expérimentations des applications de Crispr [...] sont devenues impossibles dès qu’elles deviennent concrètes.

 

"Terrorisme intellectuel." Les mots sont forts. Ils sont d’Agnès Ricroch, enseignante-chercheuse à AgroParisTech et à Paris Saclay. […] Mais… on touche au génome. L’ombre des OGM plane.

 

[...]

 

"Depuis près de vingt ans, la nébuleuse de l’écologie politique entretient une opposition entre l’écologie et la génétique des plantes, s’insurge Agnès Ricroch. Elle a imposé l’idée d’une manipulation du vivant opposée à une naturalité fantasmée, menée par un empire de multinationales. Il en découle une censure de fait de la recherche. Moi, je ne me préoccupe pas de Limagrain ou Monsanto. Je veux que mes étudiants soient libres de leurs recherches, de leur créativité, de leur intelligence, de leur originalité. Qu’ils puissent exprimer leurs idéaux de faire un monde meilleur sans que des tabous et des dogmes leur interdisent des champs d’expérimentation. Pour moi, les autorités de gouvernance des labos ont cédé, pour ne pas avoir d’ennuis. Il y a pire que la censure, il y a l’autocensure.»

 

Et il y a Mme Catherine Regnault-Roger, professeur émérite de l’Université de Pau-Pays de l’Adour. Pau, un des centres d'excellence de la recherche et de la création variétales françaises sur une plante fabuleuse, le (si injustement décrié) maïs :

 

« Elle évoque les intrusions (appelées "actions citoyennes" par leurs auteurs) dans les laboratoires pour stigmatiser les chercheurs. "Des visites d’intimidations. Le but est que les dirigeants des labos renoncent aux prochains programmes. Les difficultés se combinent. D’abord, les chercheurs qui s’intéressaient à la génétique ont été considérés comme des marginaux. Et puis, il est devenu extrêmement difficile, au cours du temps, d’obtenir des crédits. Après 2007, c’est devenu vraiment compliqué : mes équipes n’ont plus jamais réussi à avoir de l’argent public. Dans les laboratoires, on a commencé à avoir peur des intrusions, des destructions de recherches, comme à Colmar, en 2010. Et tous les champs de recherche détruits.»

 

Mme Agnès Ricroch – que nous avons vue dans un billet précédent, et en janvier dernier ici – encore :

 

« L’opposition de principe à la sélection génétique entretient les oligopoles [...]. Il ne faut pas s’étonner ensuite que seul des grands groupes puissent faire de la recherche. Ils sont les seuls à pouvoir résister. Avec des technologies comme Crispr, on a une chance de voir des start-up, des PME, des groupes familiaux pouvoir avoir accès aux technologies de sélection variétale, avec des angles d’attaque nouveaux, enthousiasmants. L’opposition de quelques-uns fait des dégâts à tous les étages de la société. »

 

L'opposition, oui, et la couardise et la pusillanimité des décideurs politiques et scientifiques aussi.

 

Mme Agnès Ricroch évoque l'espoir que l'Union Européenne

 

« ...mette enfin en place un cadre juridique qui distingue clairement les OGM des nouvelles techniques de sélection variétale comme Crispr, afin que la recherche française, qui fut autrefois en pointe sur la génétique, puisse retrouver son brio. »

 

Elle n'en prend pas le chemin, en tout cas pas avec la nécessaire diligence.

 

 

Commissaire pour, entre autres, l'innovation et la recherche... une erreur dans chacun des deux noms et un anglais approximatif... (source)

 

 

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