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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

« La moutarde me monte au nez… » dans le Sillon Belge

9 Janvier 2018 , Rédigé par Seppi Publié dans #critique de l'information, #Agronomie, #Politique

« La moutarde me monte au nez… » dans le Sillon Belge

 

Glané sur la toile 218

 

 

Superbe article que ce « La moutarde me monte au nez… » dans le Sillon Belge.

 

YAKA semer, FOKON sème une culture de couverture... Ah oui, mais laquelle ? Dans quelles conditions ? Avec quel itinéraire technique ? Le lecteur qui s'intéresse à l'agronomie trouvera quelques éléments de réflexion. Certains découvrirons quelques éléments de la complexité du métier d'agriculteur – de producteur de notre alimentation. Ce n'est pas de l'ironie :

 

« Agriculteur, un métier facile ? Il faudra le dire à notre bon ministre de l’Environnement. »

 

Nous ne chercherons pas à identifier ce ministre dans l'enchevêtrement gouvernemental et administratif de la Belgique. Mais le fait est que le constat est aussi valable au sud de Quiévrain – qui, comme peu de gens le savent, est un village de quelque 6.700 habitants et non une rivière.

 

Les cultures de couverture posent in fine une question : comment les détruire ?

 

« Et s’il ne gèle pas, ou qu’il reste pas mal de graminées ? Retour à la case broyage sur terrain humide ou utiliser un gros mot : produit chimique. »

 

Puis, sur le mode sarcastique, une bonne vérité :

 

« D’aucuns veulent du "zéro phyto" pour les autres. Concernant le glyphosate, je vais vous dire un secret mais que ceci reste entre nous.

 

En fait, depuis qu’il est devenu "produit blanc", le glyphosate ne rapporte plus que des clopinettes aux multinationales de la phytopharmacie. Elles le considèrent plus comme un service de dépannage à l’agriculture que comme une source de profits. À ce jour, impossible de développer un nouveau produit performant, rentable et moins suspecté au niveau de l’écotoxicité. Il faudrait donc libérer le marché.

 

Et là, pas besoin de lobbies. Ce sont des bénévoles qui font le boulot. Qui ? Ceux que le glyphosate empêche de dormir et pour qui la moutarde monte au nez quand ils voient sortir un pulvérisateur.

 

Et c’est là tout le paradoxe : pour relancer le développement de l’agrochimie, ce sont les plus hostiles qui sont à la manœuvre. Exactement comme les auteurs des attentats du 11 septembre ont permis de relancer l’industrie de l’armement, en baisse de régime avec la fin de la guerre froide. »

 

Enfin, ce n'est peut-être pas une vraie vérité. Car, même si le glyphosate était retiré du marché, il n'est pas sûr que les agrochimistes se lancent dans la recherche d'un produit de substitution – un vrai, qui fait le boulot comme le glypho.

 

On peut faire un Kriegsspiel économique, version complotiste : quel est l'intérêt des agrochimistes américains à voler au secours des agriculteurs européens ? C'est comme pour les OGM : l'hystérie européenne qui prive les agriculteurs du Vieux Continent d'un outil de production et de compétitivité augmente la taille des marchés disponibles aux producteurs agricoles du Nouveau Monde... Et les Monsanto et autres Pioneer vendent des semences conventionnelles chez nous. Les pertes sont minimes. Ce sera la même chose pour les herbicides.

 

Plus sérieusement, après tous ces délires obscurantistes contre le glyphosate, et surtout cette pusillanimité des politiques, quel agrochimiste est prêt à s'aventurer sur le long chemin de la recherche-développement pour s'égarer ensuite dans le labyrinthe des procédures d'homologation ?

 

La profession agricole ferait bien de réviser sa stratégie.

 

 

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