Infos suisses : les abeilles, c'est la faute aux pesticides, mais...
14 Septembre 2017 , Rédigé par Seppi Publié dans #critique de l'information, #Pesticides, #Abeilles
« Le cri d'alarme sur la mort des abeilles a été entendu, c'est toute notre diversité biologique qui est en danger ; la Suisse lance un plan pour réduire massivement les pesticides ; objectif : les réduire de 30 % dans un premier temps. »
C'est l'introduction de la séquence dans le journal de 19 h 30 du 6 septembre 2017 qui se rapporte au « Plan d'action suisse visant à la réduction des risques et à l’utilisation durable des produits phytosanitaires ».
La séquence une caractéristique qui la distingue de ce que l'on s'attendrait à trouver en France : on y donne la parole à une représentante de l'Union Suisse des Paysans, pas aux manipulateurs d'opinions de la mouvance environnementaliste.
La séquence d'information est suivie par une interview du Pr Raphaël Arlettaz, de l'Université de Berne. Il lance « un cri d'alarme plus général ». Le propos de presque trois minutes tourne autour de la disparition de « la vraie prairie fleurie ».
Les deux séquences sont à voir. C'est peut-être involontaire, mais cette présentation illustre de manière éclatante l'aveuglement sociétal et politique qui fait des produits phytosanitaires l'alpha et l'oméga des problèmes de biodiversité (et de santé).
Réduire l'usage des pesticides est certes un objectif hautement souhaitable, mais nous négligeons des facteurs beaucoup plus importants comme la destruction et le morcellement des habitats et la pertes de sources de nourriture.
Et, dans la mesure où il est admis – sauf par les opposants aux technologies modernes autres que l'internet, les smartphones, etc. – que la protection phytosanitaire est nécessaire pour produire en qualité et en quantité, il convient d'analyser le problème non pas simplement en termes de risques, mais de rapport coût-bénéfice. Vaut-il mieux une agriculture économe en produits phytosanitaires (et engrais de synthèse), suboptimale en termes de capacité de production, ou une agriculture utilisant de manière optimale les intrants et capable de dégager des surfaces pour la biodiversité ?
On peut poser la même question en remplaçant « agriculture » par « production alimentaire ».
C'est là la réflexion que devrait susciter l'enchaînement des deux séquences de cette édition du journal télévisé de la RTS.
On peut bien sûr vouloir les deux... mais ce sera au détriment de la souveraineté alimentaire. À ce propos, les Suisses voteront le 24 septembre 2017 sur un projet d'arrêté fédéral sur la sécurité alimentaire.
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