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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

Un calendrier de l'Avent postfactuel : (8) l'élimination des poussins mâles

18 Décembre 2016 , Rédigé par Seppi Publié dans #Schillipaeppa

Un calendrier de l'Avent postfactuel : (8) l'élimination des poussins mâles

 

Schillipaeppa*

 

 

 

 

Aujourd'hui aussi, nous parlerons de volaille : comme « Schnäbelschneiden » ou « -kupieren » (couper les becs), « Kükenschreddern » – broyer les poussins – est aussi une expression qui sert de support à des campagnes ; elle est souvent utilisée dans le débat public pour susciter des images fantasmagoriques dans l'esprit des auditeurs. Il est vrai que les poussins mâles de poules pondeuses sont tués immédiatement après leur éclosion parce que leur élevage ne peut pas se réaliser sur le plan économique. Mais avec un broyeur ?

 

Sur la photo : « Le broyage des poussins est une activité barbare, inacceptable sur le plan éthique et moral. Le gouvernement fédéral doit par conséquent interdire la mise à mort des poussins d'un jour.

 

Le gazouillis : « Également en politique la résistance se lève. Interdire enfin le broyage des poussins. »

 

 

 

La revue « FOOD & FARM » a voulu aller au fond des choses et a organisé un débat entre un consommateur et le gestionnaire d'un accouvoir. Interpellé sur le thème du « broyage des poussins », Werner Hockenberger, le gérant de l'accouvoir répond :

 

« Dans votre question, il y a déjà, sous-entendu, le premier malentendu entre le public et notre travail dans l'accouvoir. Si vous visitez mon entreprise, vous ne verrez pas de déchiqueteuse. Vous ne trouverez pas non plus de poussins déchiquetés dans un autre accouvoir produisant des poussins de poules pondeuses en Allemagne. Le mot : « broyage » est incorrectement utilisé pour désigner l'élimination des poussins mâles. En Allemagne, c'est une pratique courante d'étourdir les poussins avec du dioxyde de carbone – ce qui conduit à une mort par asphyxie ».

 

Les poussins tués ne sont pas non plus jetés, comme cela est souvent affirmé, mais récupérés. Hockenberger explique :

 

« Les poussins ne finissent pas à la poubelle, mais dans un frigo. Nous avons de nombreuses demandes de fauconniers, de parcs animaliers et de zoos. [...] Pour ma société, c'est un important débouché. Il en est de même pour les autres accouvoirs. En Allemagne, personne ne broie parce que tout le monde exploite la possibilité de valoriser les carcasses. »

 

Le ministre fédéral de l'agriculture Christian Schmidt a financé des projets de recherche pour faire une reconnaissance du sexe déjà dans l'œuf. Les premières installations devraient être prêtes pour le marché l'année prochaine. Werner Hockenberger est sceptique :

 

« Un tel système est, d'une part, cher et, d'autre part, ne permet pas d'éviter un mauvais diagnostic. Un autre problème est que je ne pourrais pas continuer à utiliser les œufs écartés – un facteur de coût supplémentaire. »

 

Et il souligne :

 

« Si le politique interdisait à plus longue échéance l'élimination des poussins mâles, il faudrait élever au moins 50 millions de souris et de rats pour l'alimentation animale. Je doute même que cela améliore la situation. »

 

Eh bien, les souris et les rats ne sont pas aussi mignons que ces petites peluches jaune. Peut-être est-ce plus facile de le communiquer au public…

 

 

_________________

 

*L'auteure a fait des études de philosophie, est éditrice et a atterri il y a déjà plus de dix ans à la campagne. Sur son blog, elle (d)écrit – miracle ! La traduction peut être fidèle – ce qui la préoccupe, lorsqu'elle n'est pas en train de curer l'écurie des poneys, de chercher des gants de gardien de but, de s'occuper de quantités de denrées alimentaires ou de linge, ou encore de tenter d'arracher les mauvaises herbes plus vite qu'elles ne poussent.

 

Source : https://schillipaeppa.net/2016/12/07/postfaktischer-adventskalender-teil-8kuekenschreddern/

 

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