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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

Voyage d'étude au Brésil – le retour : Rio – Rommerskirchen

17 Février 2024 Publié dans #Brésil, #Willi l'Agriculteur

Voyage d'étude au Brésil – le retour : Rio – Rommerskirchen

 

Willi l'agriculteur*

 

 

 

 

Lundi matin, à 6 heures, j'ai pris ma serviette, j'ai traversé la rue et je me suis baigné dans l'Atlantique. Au bord de Copacabana, avec le Pain de Sucre en arrière-plan. Température de l'eau et de l'air : environ 25 degrés. À midi, il fait plus chaud, environ 35 degrés. L'avion a décollé à 14 heures pour Francfort, le vol de 11,5 heures a été calme, nous y sommes arrivés 10 minutes plus tôt que prévu (6h30). Avec l'ICE et le train régional, j'étais à Rommerskirchen à 9 heures. Il fait 5°C, il y a de l'orage, il y a de l'eau dans les champs.

 

Mercredi matin : il a plu 16 mm pendant la nuit, il fait 3°C, il y a encore plus d'eau dans les champs et il pleut toujours. Notre fils m'a rappelé qu'il fallait commander des granulés de bois, le stock s'épuise lentement, comme toujours en février. Je suis de retour en Allemagne.

 

Mon journal de voyage a été lu par de nombreuses personnes. Certains ont aussi écrit des commentaires. J'ai reçu un WhatsApp disant que certains paysans n'appréciaient pas mon éloge de l'agriculture au Brésil. Je ne comprends pas ce commentaire, car je n'ai fait que décrire ce que nous avons vu. Beaucoup de choses sont différentes de ce que nous avons entendu sur le Brésil avant le voyage. Prenons un exemple : je suis allé dans des favelas de Rio. Avec Malte, je suis monté sur la colline. À droite et à gauche, des maisons en briques avec des fenêtres, un toit en dur et parfois la climatisation. Les habitants allaient à la plage avec une charrette remplie de chaises longues pour les louer. Les petites ruelles sont propres, il n'y a pas de déchets, c'est parfois plus propre que dans la gare centrale de Cologne. À la gare centrale de Cologne, je vois des gens qui vivent dans la rue, à Rio aussi. Mais pas plus qu'à Cologne. Les gens des favelas gagnent leur vie en faisant de petits travaux, par exemple en vendant des choses aux touristes. Ils sont aussi pauvres que les habitants de Cologne-Chorweiler, une vilaine ville satellite de Cologne. Est-ce que je me suis senti en insécurité dans les favelas de Rio ? Ni plus ni moins qu'à Cologne-Chorweiler.

 

Ce que nous ne savions pas sur le Brésil : au Brésil, les soins médicaux sont gratuits. Pour tous et pour chacun, même pour les touristes. Mais il est possible de souscrire une assurance complémentaire, comme en Allemagne.

 

Le Brésil a également une assurance retraite. Mais le montant de la pension est plafonné, quelle que soit la somme versée. Et comme en Allemagne, la pension ne va pas bien loin et il vaut mieux se prémunir autrement pour la retraite.

 

Je pense qu'il faut le savoir quand on parle des normes sociales d'autres pays. Nous avons fait un voyage agricole parce que nous sommes allés voir l'agriculture dans le Mato Grosso. Cette agriculture est grande, très grande. Et elle est moderne, au moins aussi moderne qu'en Allemagne. Les agriculteurs et leurs collaborateurs sont motivés, ils sont très bien formés et ont autant de succès ou d'échecs dans et avec leur métier que n'importe quel agriculteur européen. Les agriculteurs d'ici sont fondamentalement positifs. Ce n'est pas un jugement, c'est une constatation.

 

Au Brésil, nous avons beaucoup vu à la télévision les protestations des agriculteurs en Europe (principalement en France). On en parle presque tous les jours. C'est aussi la seule chose que l'on sait sur l'Europe. Ici, on ne connaît pas le nom d'un homme politique. Peut-être Angela Merkel, mais personne, vraiment personne, ne connaît Olaf Scholz ou Robert Habeck. A part le président Lula (ou Bolsonaro), nous ne connaissons personne non plus du Brésil. D'ailleurs, dans les campagnes, on n'aime pas trop Lula, on préférait Bolsonaro. Quand on en parle avec les gens, on comprend. Mais les raisons ne sont pas rapportées en Europe.

 

Nous étions une belle troupe de 35 individus venus d'Allemagne et d'Autriche. D'accord, Josef, de la Styrie, du sud de la Styrie. Nous nous sommes tous entendus à merveille, mais nous avons tout de même échangé des interprétations et des opinions différentes sur ce que nous avons vu pendant le voyage. Notre maison d'habitation, dans laquelle je suis en train d'écrire ce texte, a été construite en 1742. À l'époque, le Brésil comptait moins de trois millions d'habitants. Aujourd'hui, ils sont plus de 200 millions. Le monde comptait alors environ 0,6 milliard d'habitants, contre plus de 8 milliards aujourd'hui. Le Mato Grosso était alors certainement à 100 % un cerrado, c'est-à-dire une brousse sans aucune exploitation. Aujourd'hui, cet État fédéral est important pour les exportations de soja et de maïs dans le monde entier. Aujourd'hui, le cerrado est protégé, alors qu'il y a 50 ans, on pouvait obtenir autant de terres que l'on voulait. Cela ne coûtait presque rien. Nous avons vu des villes qui n'existaient pas il y a 30 ans.

 

Est-ce que je trouve cela bien ou mal ? Je ne peux et ne veux pas en juger. L'Allemagne est considérée comme le pays des sachants et de la double morale, je n'aimerais pas en faire partie. Et encore une fois : je n'ai rapporté ce que nous avons vu. Je ne peux pas et ne vais pas faire un rapport sur ce que nous n'avons pas vu.

 

Je suis personnellement d'avis que mes contributions peuvent servir à donner une autre vision des choses que celle des médias en Allemagne. C'est une offre.

 

Mais il est bien mieux de se faire sa propre idée de la situation sur place. Les voyages forment.

 

______________

 

 

* Source : Rio - Rommerskirchen - Bauer Willi

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