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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

Les négociateurs africains à la COP28 affirment que les pays développés ne font que parler et n'agissent pas

27 Décembre 2023 Publié dans #Climat

Les négociateurs africains à la COP28 affirment que les pays développés ne font que parler et n'agissent pas

 

Isaiah Esipisu, Alliance pour la Science*

 

 

 

 

Ma note : Le texte d'origine a été mis en ligne le 11 décembre 2023 ; la COP était encore en cours. Mais nombre de ses éléments sont d'une actualité durable.

 

 

Les négociateurs des pays africains présents à la COP28 s'inquiètent de la lenteur des négociations, notamment sur le financement et l'adaptation, sous l'impulsion des pays occidentaux.

 

« Nous notons un début historique et positif de cette conférence où le Fonds pour les Pertes et Dommages a été rendu opérationnel et les premiers engagements financiers d'une valeur de plusieurs millions de dollars ont été pris en quelques minutes, mais nous sommes préoccupés par le manque de progrès sur diverses questions importantes pour notre groupe, en particulier sur le financement et l'adaptation », a déclaré M. Collins Nzovu, ministre zambien de l'Économie Verte et de l'Environnement, lors d'une conférence de presse du Groupe africain de négociateurs (GAN).

 

« Nous réaffirmons que l'adaptation est une priorité clé pour l'Afrique et un élément essentiel de la mise en œuvre de l'Accord de Paris », a déclaré le ministre au nom d'Ephraim Mwepya Shitima, le président du GAN. « L'adaptation est une question de survie pour nous en Afrique. »

 

Cette déclaration intervient après que différents groupes participant à la COP28 ont exprimé leur mécontentement à l'égard des engagements pris par les Nations développées en matière de financement de l'adaptation lors des négociations, les qualifiant de « bien en deçà de ce qui est nécessaire ».

 

 

Il faut engager beaucoup plus d'argent

 

« Les promesses de financement pour aider les pays à s'adapter au changement climatique représentent à peine la moitié de ce qu'elles devraient être, et on craint que certains de ces fonds ne soient des promesses faites au nouveau Fonds pour les Pertes et Dommages qui sont comptabilisées deux fois », a déclaré Mme Ebony Holland, responsable politique pour la nature et le climat à l'Institut International pour l'Environnement et le Développement (IIED).

 

« Les dirigeants de la COP28 doivent s'engager à verser beaucoup plus d'argent sous forme de subventions, et non de prêts, afin d'aider les pays vulnérables à s'adapter aux effets du changement climatique », a déclaré Mme Holland dans un communiqué de presse publié au cours de la première semaine des négociations.

 

Le mois dernier, le Programme des Nations Unies pour l'Environnement a publié son rapport sur le déficit d'adaptation, qui révèle l'ampleur du problème : un écart croissant entre les besoins d'adaptation des pays vulnérables et les fonds disponibles.

 

Le rapport a révélé que l'écart est 50 % plus important qu'on ne le pensait et que les besoins d'adaptation sont désormais dix à dix-huit fois plus importants que les flux de financement public international.

 

« Nous sommes d'accord avec le secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, qui a déclaré : "Des vies et des moyens de subsistance sont perdus et détruits, et ce sont les plus vulnérables qui souffrent le plus. Nous sommes dans une situation d'urgence en matière d'adaptation. Nous devons agir en conséquence. Et prendre des mesures pour combler le déficit d'adaptation" », a déclaré M. Nzovu.

 

L'Alliance pour la Souveraineté Alimentaire en Afrique (AFSA), qui représente 37 réseaux et organisations africains et 200 millions de petits exploitants agricoles en Afrique, a également fait part de ses préoccupations quant à la lenteur des négociations.

 

 

L'action climatique dans l'agriculture et la sécurité alimentaire

 

« Nous reconnaissons les premiers pas positifs accomplis lors de la COP28, mais alors que nous entrons dans la phase de prise de décision, nous exprimons notre profonde déception et notre inquiétude quant au blocage des négociations sur le travail conjoint de Charm el-Cheikh sur la mise en œuvre de l'action climatique dans l'agriculture et la sécurité alimentaire », a déclaré M. Kirubel Teshome, de l'AFSA.

 

Le travail conjoint de Charm el-Cheikh (SSJW) sur la mise en œuvre de l'agriculture et de la sécurité alimentaire, d'une durée de quatre ans, a été adopté lors de la COP27, prenant le relais du travail conjoint de Koronivia sur l'agriculture (KJWA), établi en 2017 lors de la COP23 qui s'est tenue à Bonn, en Allemagnee.

 

Le SSJW reconnaît la priorité fondamentale de préserver la sécurité alimentaire et de mettre fin à la faim, ainsi que les vulnérabilités particulières des systèmes de production alimentaire aux effets néfastes du changement climatique. Il souligne le rôle des agriculteurs, y compris les petits exploitants et les éleveurs, en tant qu'agents clés du changement, tout en reconnaissant que les solutions sont spécifiques au contexte et tiennent compte des circonstances nationales.

 

 

Une composante essentielle des négociations

 

« Malgré l'importance cruciale de ces questions, les négociations sur le SSJW à la COP28 sont dans l'impasse, poursuivant l'absence de progrès constatée lors de la réunion de l'Organe Subsidiaire SB58 à Bonn en juin de cette année », a déclaré M. Teshome.

 

Le GAN a noté que le financement est la composante la plus critique des négociations pour la mise en œuvre de la convention et de l'Accord de Paris. « L'Afrique a subi et continue de subir les effets néfastes du changement climatique et n'a pas reçu le soutien multilatéral requis pour relever le défi climatique », a déclaré M. Nzovu, notant que de nombreux pays africains ont besoin d'accéder à des niveaux accrus de subventions et de financements concessionnels nouveaux, additionnels et prévisibles pour l'action climatique.

 

Jusqu'à présent, depuis la promulgation de l'Accord de Paris en 2015, les pays développés n'ont pas atteint l'objectif de mobilisation de 100 milliards de dollars par an à l'horizon 2020. Selon le GAN, l'objectif de doubler le financement de l'adaptation par rapport aux niveaux de 2019 d'ici 2025 n'est un engagement que sur le papier.

 

« Nous avons maintenant atteint la dernière étape de l'examen de la phase de sortie, et il est important que le résultat [de la COP 28] soit pratique et que toutes les parties puissent le mettre en œuvre efficacement », a déclaré M. Nzovu.

 

_____________

 

Isaiah Esipisu est un journaliste indépendant et un consultant en médias. Il est le coordinateur continental de l'Alliance Panafricaine des Médias pour le Changement Climatique (PAMACC).

 

* Source : African negotiators at COP28 climate talks say developed countries is all talk and no action - Alliance for Science

 

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H
Le climat responsable des difficultés en Afrique, laissez moi rire ! <br /> De 400 millions d'habitants en 1975 à 1,4 milliards aujourd'hui et une natalité qui ne faiblit pas. <br /> Des gouvernements corrompus et pléthoriques qui se partagent entre eux tout l'argent tombé des vilains pays riches. <br /> Bien sûr ces pays ont envoyé de massives délégations tous frais payés à la COP 28, mais comme à Paris en 2015 pour faire leurs courses dans les magasins de luxe. <br /> La COP de Paris, je m'en souviens bien, j'ai participé à l'organisationnel. Les problèmes n'étaient pas au Bourget mais dans les rues des quartiers commerçants chics de Paris où il y a eu des embouteillages d'officiels de la COP (quasi tous de pays dit en voie de développement) venus acheter bijoux, montres, fringues et sacs de luxe.<br /> Les COP ! Une magnifique bouffonnerie Onuesque pour piller officiellement l'argent des pays développés.
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