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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

Moins de ravageurs dans les cultures associées : semer le colza en bandes avec le blé ?

10 Septembre 2023 Publié dans #Agronomie

Moins de ravageurs dans les cultures associées : semer le colza en bandes avec le blé ?

 

Karl Bockholt, AGRARHEUTE*

 

© Philipp von Rössing, AGRARHEUTE

Culture en bandes de colza et de blé en automne : dans les champs où poussent simultanément différentes plantes cultivées, on trouve plus d'insectes et d'arachnidess utiles que dans les cultures mono-espèces. En fin de compte, on trouve moins de ravageurs. C'est la raison pour laquelle la diversité des espèces est plus grande que dans les cultures mono-espèces, selon les scientifiques.

 

 

Les cultures mixtes ont des avantages par rapport aux cultures mono-espèces. On y trouve moins de ravageurs. Cela favorise la diversité. La culture de colza et de blé en bandes ou la culture mixte de céréales et de légumineuses sont des exemples courants. Combien d'insectes utiles de plus y trouvent-ils leur compte ?

 

 

Dans les champs où poussent simultanément différentes plantes cultivées, il y a plus d'insectes et d'arachnidess utiles que dans les cultures mono-espèces. En même temps, il y a moins de ravageurs. C'est ce que montrent des études de l'Université de Göttingen.

 

 

Les cultures en bandes et les cultures mixtes ont un avantage en termes de diversité

 

La culture à grande échelle d'espèces individuelles est très répandue. L'utilisation actuelle des surfaces contribue à la régression de la biodiversité. Les cultures mixtes ou les cultures en bandes permettent de contrecarrer ce phénomène.

 

C'est ce que montre une analyse systématique de la littérature et une méta-analyse statistique. Les chercheurs y ont évalué 63 articles spécialisés comparant les cultures mixtes et les cultures mono-espèces de 18 pays. Ils ont comparé la diversité des espèces d'insectes utiles et nuisibles, à savoir :

 

  • le nombre d'individus, c'est-à-dire la fréquence, et

     

  • la densité par plante.

 

Les scientifiques ont également pris en compte certains groupes d'auxiliaires :

 

  • les pollinisateurs et

     

  • les décomposeurs ainsi que

     

  • les prédateurs et les parasitoïdes qui tuent les ravageurs.

 

Ils ont aussi examiné comment les différentes combinaisons et dispositions spatiales des plantes cultivées influencent la présence des animaux. Les résultats détaillés se trouvent ici.

 

 

Plus d'insectes utiles, moins de ravageurs

 

La diversité des espèces d'auxiliaires montre une plus grande diversité dans les cultures mixtes par rapport aux cultures mono-espèces : elle était :

 

  • plus élevée de 27 pour cent,

     

  • plus fréquente de 36 pour cent et

     

  • de 94 pour cent plus dense par plante.

 

Différents groupes d'auxiliaires ont profité différemment des cultures mixtes : la diversité des espèces et la fréquence des pollinisateurs, des prédateurs et des parasitoïdes étaient plus élevées. Il n'y avait en revanche aucune différence pour les décomposeurs.

 

Les ravageurs indésirables étaient moins présents dans les cultures mixtes : ils étaient :

 

  • 38 pour cent moins fréquents,

     

  • de 41 pour cent moins denses par plante.

 

Leur diversité d'espèces ne différait pas entre les formes de culture.

 

 

Culture en bandes ou en rangs : combiner les céréales avec d'autres espèces

 

La culture en rangs ou en bandes est particulièrement intéressante. Il est également particulièrement avantageux de combiner les céréales et les légumineuses. La culture simultanée surpasse par exemple la combinaison de différentes sortes de céréales afin de favoriser les insectes utiles et de réduire les parasites.

 

En outre, selon les chercheurs, il est plus efficace de cultiver les grandes cultures en bandes ou en rangées plutôt que de les semer en mélange désordonné ou en échelonnement, comme le soja dans le maïs.

 

 

Créer des incitations pour les cultures mixtes au lieu de miser sur les « monocultures »

 

Selon les chercheurs, les résultats montrent comment la culture durable peut favoriser la biodiversité et les services écosystémiques. La culture mixte est efficace « pour atténuer les effets néfastes de l'agriculture intensive sur les arthropodes utiles dans les agro-écosystèmes », explique le Dr Anjaharinony Rakotomalala, de l'Université de Marburg.

 

« Ces résultats devraient encourager les politiques à mettre en place des incitations dans les programmes agro-environnementaux pour passer de la "monoculture" à la "polyculture" », estiment le Dr Anoush Ficiciyan et le professeur Teja Tscharntke de l'Université de Göttingen.

 

_____________

 

Karl Bockholt est rédacteur cross-média chez AGRARHEUTE, responsable des grandes cultures et des prairies. Il travaille depuis plus de 30 ans au Deutscher Landwirtschaftsverlag (dlv), après avoir travaillé pour Feld & Wald (Girardet) et agrar-praxis (Konradin). Agriculteur et ingénieur diplômé, il gère sa ferme dans le Münsterland en tant qu'activité secondaire. Il est cavalier, chasseur et amoureux de la nature.

 

Source : Weniger Schädlinge in Mischkulturen: Raps in Streifen mit Weizen säen? | agrarheute.com

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