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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

Le Kenya ouvre le premier laboratoire de recherche sur les cellules souches d'Afrique subsaharienne pour lutter contre les maladies non transmissibles

23 Août 2023 Publié dans #Afrique, #Kenya, #Santé publique

Le Kenya ouvre le premier laboratoire de recherche sur les cellules souches d'Afrique subsaharienne pour lutter contre les maladies non transmissibles

 

Godfrey Ombogo, Alliance pour la Science*

 

 

 

 

Le Kenya a mis en service le premier laboratoire de recherche sur les cellules souches en Afrique subsaharienne afin de renforcer la lutte contre les maladies non transmissibles (MNT) telles que le cancer, l'arthrite et le diabète.

 

 

Le siège du KEMRI [KEMRI/ Facebook]

 

 

Le Centre d'Excellence en Recherche sur les Cellules Souches a été créé par l'Institut de Recherche Médicale du Kenya (KEMRI) le 27 juillet 2023, grâce à un financement local de 542.000 dollars provenant du Fonds National de Recherche (NRF) du Kenya.

 

Le Kenya s'est concentré sur la prévention des maladies non transmissibles et l'installation de recherche sur les cellules souches complétera les efforts de prévention en réduisant la mortalité.

 

Le NRF Kenya a été créé en 2015 en vertu de la loi de 2013 sur la science, la technologie et l'innovation, et son mandat principal est de faciliter la recherche pour faire progresser la science, la technologie et l'innovation.

 

Selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), les maladies non transmissibles sont à l'origine de plus de 50 % des hospitalisations, de 40 % des décès à l'hôpital et de 27 % de l'ensemble des décès dont souffrent les Kényans chaque année.

 

 

Le Pr Dickson Andala, directeur général du National Research Fund Kenya. [Godfrey Ombogo]

 

 

Le Pr Dickson Andala, le directeur général du NRF, a déclaré que l'unité de cellules souches est dotée d'équipements modernes, notamment un séquenceur de nouvelle génération, un trieur de cellules BD FACS Melody™, un imageur de cellules, une chambre de biosécurité, un incubateur à dioxyde de carbone, un congélateur, des réservoirs d'azote liquide, un réfrigérateur médical, une centrifugeuse réfrigérée, une machine de réaction en chaîne de la polymérase (PCR) en temps réel, et un compteur de cellules.

 

En 2017, les maladies non transmissibles ont causé 111.000 décès au Kenya, dont près de 62 % sont survenus chez des personnes âgées de moins de 70 ans.

 

« L'augmentation de la prévalence des maladies non transmissibles à l'échelle mondiale nous est rappelée, avec une augmentation disproportionnée frappante de la prévalence et de la mortalité associée dans les pays à revenu faible et intermédiaire, ce qui constitue une menace majeure pour le développement durable », a déclaré le Pr Andala.

 

 

[Robert Owen-Wahl/ Pixabay]

 

 

En 2017, les MNT ont causé 111.000 décès au Kenya, dont près de 62 % chez des personnes âgées de moins de 70 ans, indique le Groupe de la Banque Mondiale.

 

Le ministère kényan de la santé prévoit que les décès dus aux MNT augmenteront de 55 % d'ici 2030, alors même que ceux causés par les maladies transmissibles diminueront de 48 %.

 

 

Le Dr Dorcas Wachira, chef de la division d'immunologie du KEMRI, lors de la mise en service du laboratoire de recherche sur les cellules souches à Nairobi, au Kenya, le 27 juillet 2023. [Godfrey Ombogo]

 

 

Le Dr Dorcas Wachira, chercheuse principale du projet de recherche sur les cellules souches du KEMRI, a déclaré qu'outre les maladies non transmissibles, le laboratoire se concentrerait aussi sur le traitement des brûlures et des blessures causées par les accidents de la route.

 

« Les cellules souches reconstituent les cellules, tissus et organes vieux, morts ou blessés. Elles sont programmées pour se transformer en cellules et tissus spécifiques en cas de blessures ou de circonstances connexes », a déclaré le Dr Wachira.

 

Les maladies non transmissibles sont à l'origine de plus de 50 % des hospitalisations, de 40 % des décès à l'hôpital et de 27 % de l'ensemble des décès enregistrés chaque année au Kenya.

 

Les cellules souches peuvent être guidées pour devenir des cellules spécifiques qui peuvent être utilisées pour régénérer et réparer les tissus endommagés par des maladies ou des accidents.

 

Elle a déclaré que l'obtention de cellules souches pour la thérapie régénérative ne poserait pas de problème avec le laboratoire en place. Cependant, il faudra « un peu de temps et de ressources pour passer à l'application clinique » et au traitement effectif des maladies.

 

« Les questions relatives à la découverte de produits, à la science fondamentale de l'identification de la cellule et de ce qu'elle peut faire peuvent prendre jusqu'à dix ans. »

 

« Il est facile d'obtenir des cellules souches, de les caractériser et de les modéliser. Donc, une fois que nous aurons le soutien nécessaire en termes de financement, il sera plus facile d'accélérer le processus de transition du laboratoire au lit d'hôpital », a déclaré le Dr Wachira.

 

 

Le Pr Nelly Mugo, responsable de la recherche et du développement au KEMRI. [Godfrey Ombogo]

 

 

« Les questions relatives à la découverte de produits, à la science fondamentale de l'identification de la cellule et de ce qu'elle peut faire peuvent prendre jusqu'à dix ans », a ajouté le Pr Nelly Mugo, directrice de la recherche et du développement au KEMRI.

 

« La raison en est la sécurité humaine : on prend le produit, on évalue s'il contient les ingrédients nécessaires pour gérer l'intervention souhaitée, puis on le soumet à des essais sur l'homme en au moins quatre phases pour en vérifier la sécurité et l'efficacité. »

 

 

Le Dr Abdullahi Ali, président du conseil d'administration du KEMRI, lors de la mise en service du laboratoire de recherche sur les cellules souches à Nairobi, au Kenya, le 27 juillet 2023. [Godfrey Ombogo]

 

 

Le Kenya s'est concentré sur la prévention des maladies non transmissibles. Le Centre de Recherche sur les Cellules Souches viendra compléter les efforts de prévention en réduisant la mortalité, a déclaré le Dr Abdullahi Ali, président du conseil d'administration du KEMRI.

 

« En tant que chercheurs, nous pensons que la recherche sur les cellules souches permettra de mieux comprendre comment les maladies apparaissent et comment les combattre au mieux. »

 

« La mise en service de ce centre d'excellence en recherche sur les cellules souches permettra non seulement de faire progresser la biologie cellulaire, mais aussi de proposer de meilleurs traitements pour certaines des maladies les plus dévastatrices au monde », a-t-il ajouté.

 

« En tant que chercheurs, nous pensons que la recherche sur les cellules souches permettra de mieux comprendre comment les maladies apparaissent et comment les combattre au mieux. »

 

L'installation créera une base de données pour le partage d'informations sur la recherche sur les cellules souches et la médecine régénérative entre les institutions participantes.

 

Le Dr Ali a ajouté que grâce à cette recherche, il pourrait bientôt être possible de générer des cellules saines pour remplacer celles qui sont affectées par le cancer, les accidents de la route et d'autres maladies, par le biais de la médecine régénérative.

 

 

[Mbotela Moses/ Pixabay]

 

 

« La question qui se pose aujourd'hui est celle de l'argent. Nos scientifiques sont prêts à faire des essais et à mettre en œuvre ce projet dès que nous aurons l'argent nécessaire à tous les processus », a-t-il déclaré.

 

Le KEMRI est entièrement financé par le gouvernement du Kenya et ses partenaires.

 

De nombreux Kényans se rendent dans d'autres pays pour se faire soigner de maladies telles que le cancer. Le Dr Wachira a déclaré qu'une fois les essais lancés, les Kényans et, par extension, les Africains n'auront plus à se rendre sur d'autres continents pour bénéficier d'une thérapie à base de cellules souches.

 

« L'unité sera le fer de lance de la formation des étudiants en maîtrise et en doctorat et des chercheurs dans le domaine des cellules souches et de la médecine régénérative, et établira également un dépôt de cellules souches au Kenya. »

 

« Cela réduira considérablement les coûts, car il suffira de se rendre à la clinique la plus proche pour recevoir le traitement », a déclaré le chef du laboratoire de cellules souches et de la Division d'Immunologie de l'Institut de Recherche sur les Maladies Infectieuses et Immunitaires (KEMRI).

 

Le Pr Andala a déclaré que le principal objectif de l'unité de recherche sur les cellules souches serait d'établir une biobanque qui servirait de source continue de cellules souches hématopoïétiques et mésenchymateuses et de mener des recherches sur les cellules souches et la médecine régénérative dans le cadre de la gestion des maladies.

 

 

Scientifiques dans le laboratoire de recherche sur les cellules souches au KEMRI à Nairobi, Kenya. [Godfrey Ombogo]

 

 

L'installation permettra également de créer une base de données pour le partage d'informations sur la recherche sur les cellules souches et la médecine régénérative entre les institutions participantes, et de développer et renforcer les capacités grâce à des collaborations locales, régionales et internationales.

 

« L'augmentation du financement nous permettra de continuer à améliorer les infrastructures ou les centres de recherche afin d'aider nos scientifiques à mener des recherches de pointe. »

 

« L'unité sera également le fer de lance de la formation des étudiants en maîtrise et en doctorat et des chercheurs dans le domaine des cellules souches et de la médecine régénérative, et établira un dépôt de cellules souches au Kenya », a déclaré le professeur de chimie inorganique.

 

 

Le président du NRF Kenya, le Pr Ratemo Michieka, s'adresse aux médias lors de la mise en service du laboratoire de recherche sur les cellules souches à Nairobi, au Kenya, le 27 juillet 2023. [Godfrey Ombogo]

 

 

Le centre a été officiellement inauguré par le Pr Ratemo Michieka, président du NRF, qui a appelé le gouvernement à augmenter le financement de la recherche pour qu'il atteigne au moins deux pour cent du produit intérieur brut.

 

« La recherche crée des emplois. Un financement accru nous permettra de continuer à améliorer les infrastructures ou les centres de recherche afin d'aider nos scientifiques à mener des recherches de pointe », a déclaré le Pr Michieka.

 

_____________

 

Godfrey Ombogo est consultant éditorial et rédacteur scientifique consultant pour Media for Environment, Science, Health and Agriculture (MESHA) au Kenya.

 

Source : Kenya opens sub-Saharan Africa's first stem cell research lab to help fight non-communicable diseases - Alliance for Science

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