Sélection du sarrasin : une culture résistante au climat deviendra-t-elle bientôt une culture principale ?

Sélection du sarrasin : une culture résistante au climat deviendra-t-elle bientôt une culture principale ?

Karl Bockholt, AGRARHEUTE*

© agrarfoto

Le sarrasin est rustique et considéré comme résistant au climat. Ses fleurs sont une bénédiction pour les insectes. Pour l'alimentation, cette pseudo-céréale marque des points grâce à ses nombreuses substances nutritives et son goût de noisette. De plus, le sarrasin est sans gluten. Sa culture est désormais encouragée.

Une agriculture résistante au climat a besoin de nombreuses cultures. Désormais, l'attention se porte également sur des espèces négligées par la sélection. Le sarrasin est mis en avant dans les recettes des consommateurs comme une plante saine, sans gluten et riche en protéines. Cette plante polyvalente a le potentiel de passer du statut de culture intermédiaire à celui de culture principale si la sélection fournit les variétés adéquates.

Ma note : Mais ne rêvons pas...

Le sarrasin est rustique. La plante n'est pas très exigeante en matière de culture et est considérée comme résistante au climat. Les fleurs du sarrasin fournissent beaucoup de nectar aux insectes. Dans l'assiette, cette pseudo-céréale saine marque des points grâce à ses nombreuses substances nutritives et ses protéines. De plus, il ne contient pas de gluten, un avantage pour les personnes souffrant de la maladie cœliaque, une intolérance au gluten, ce qui explique le nombre croissant de recettes à base de sarrasin.

La recherche sur la sélection du sarrasin est désormais financée à hauteur de 1,28 million d'euros. Un projet soutenu par le Ministère Fédéral de l'Alimentation et de l'Agriculture (BMEL) encourage la culture locale du sarrasin.

Ce qu'apporte la promotion de la sélection du sarrasin

Le projet de recherche est officiellement intitulé : « Examen du matériel de sélection et développement de variétés de sarrasin commun (Fagopyrum esculentum Moench) à l'aide d'analyses de diversité et d'association à l'échelle du génome (FagoBreed) ». Il s'agit de mettre en place un programme ciblé de sélection du sarrasin.

Il s'agit d'un élément important pour la mise en place d'une chaîne de création de valeur durable pour cette culture. Chez nous, le sarrasin est utilisé comme culture intermédiaire ou comme sous-semis, mais pas comme culture principale.

Voici comment doit se dérouler la sélection du sarrasin

Il faut des variétés candidates performantes. Pour cela, le projet étudie la diversité génétique dans un assortiment test. Des marqueurs moléculaires sont ainsi mis à disposition pour la sélection ultérieure.

Des caractéristiques agronomiques et nutritionnelles importantes (p. ex. absence de gluten et richesse en protéines) seront identifiées à partir d'un vaste assortiment de ressources génétiques, de variétés de sarrasin existantes et de matériel de sélection. De plus, de nouvelles méthodes doivent être établies afin de pouvoir déterminer les propriétés du sarrasin.

Cultiver du sarrasin : qui participe au projet de sélection ?

© Mühlhausen/landpixel

La sélection ciblée du sarrasin doit permettre d'augmenter le potentiel de la culture locale. Ce qui compte ici, c'est l'adaptation à la crise climatique, une forte biodiversité et une alimentation saine.

La subvention pour le projet de sélection du sarrasin provient des fonds de la stratégie des cultures agricoles du BMEL. L'organisme responsable est l'Institut Fédéral pour l'Agriculture et l'Alimentation (BLE – Bundesanstalt für Landwirtschaft und Ernährung) avec le Programme de Promotion de l'Innovation. La coordination est assurée par l'Institut pour la Production Végétale et la Sélection Végétale de l'Institut du Land de Bavière d'Agriculture (LfL – Bayerische Landesanstalt für Landwirtschaft). Les autres partenaires du groupement sont :

• la Landessaatzuchtanstalt de l'Université de Hohenheim,

• l'École Polytechnique Fédérale de Zurich,

• l'Institut Julius-Kühn,

• la Saatzucht Streng-Engelen GmbH & Co KG,

• la Saatzucht Steinach GmbH & Co KG.

Pourquoi le sarrasin, en tant que culture résistante au climat, est un mille-pattes

« La diversité génétique et les variétés adaptées sont des clés importantes pour une agriculture tournée vers l'avenir », déclare le Dr Ophelia Nick, secrétaire d'État parlementaire au BMEL. Le sarrasin, cette plante aux mille talents, recèle un grand potentiel – il fait l'objet d'un véritable engouement en tant que plante saine, riche en protéines et sans gluten.

Mme Nick : « Le fait que nous mettions en valeur ce potentiel pour la culture locale grâce à la sélection du sarrasin a du sens à plusieurs égards : en vue de l'adaptation nécessaire aux conditions climatiques changeantes, d'une forte biodiversité, d'une alimentation saine et de la mise en place de chaînes de valeur durables. »

Avec du matériel du BMEL

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* Karl Bockholt est rédacteur cross-média chez AGRARHEUTE, responsable des grandes cultures et des prairies. Il travaille depuis plus de 30 ans au Deutscher Landwirtschaftsverlag (dlv), après avoir travaillé pour Feld & Wald (Girardet) et agrar-praxis (Konradin). Agriculteur et ingénieur diplômé, il gère sa ferme dans le Münsterland en tant qu'activité secondaire. Il est cavalier, chasseur et amoureux de la nature.

Source : Züchtung Buchweizen: Macht klimafester Anbau ihn bald zur Hauptfrucht? | agrarheute.com

Comments

[hbsc xris]

Considéré comme très symbolique de la Bretagne et ancestrale comme le pommier, la culture du sarrasin, comme celle du pommier ne date que du XVIème siècle Breton pourtant. Au coeur du moyen âge, on fait du blé et de la vigne, en Bretagne comme en Normandie d'ailleurs, puis le climat se dégrade, il fait plus frais, pleut davantage... Mais hein, ça c'est pas vrai bien sûr, officiellement l'optimum climatique médiéval a été rayé des récit et des graphiques...