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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

La technologie au service de l'agriculture durable dans le désert

24 Juin 2023 Publié dans #Agronomie

La technologie au service de l'agriculture durable dans le désert

 

Aaron Moore, Réseau Mondial d'Agriculteurs*

 

 

 

 

Je produis des légumes verts à feuilles dans le désert.

 

Ici, aux Émirats Arabes Unis, nous vivons non loin du berceau de l'agriculture, mais malgré cela, nous nous retrouvons entourés de sable, avec le défi de l'accès aux terres arables. Les Émirats Arabes Unis sont tellement chauds que les températures estivales peuvent atteindre 50 degrés Celsius (120 degrés Fahrenheit). L'eau douce est rare et s'évapore rapidement.

 

L'agriculture dans la région était auparavant limitée, la plupart des terres cultivées étant consacrées aux palmiers dattiers, mais des investissements importants ont été réalisés récemment dans des projets d'agriculture durable.

 

Cette Nation de plus de 9 millions d'habitants a besoin d'eau douce et d'aliments sains. Une grande partie de l'eau provient d'usines de dessalement. Quant à la nourriture, les Émirats Arabes Unis en importent une grande partie, dont 90 % des produits consommés par les Émiratis et les autres habitants du pays.

 

En tant qu'agriculteur, j'ai la possibilité d'améliorer cette situation. Depuis un an et demi, je me consacre à la construction et à l'exploitation d'une ferme étonnamment efficace et durable qui permet aux habitants des Émirats Arabes Unis de faire quelque chose qu'ils ont rarement eu l'occasion de faire par le passé : manger des produits frais cultivés près de chez eux tout au long de l'année.

 

Je suis originaire d'Australie, où les agriculteurs ont toujours été confrontés à un climat sec et à la menace constante de la sécheresse. Quiconque a passé du temps dans l'agriculture australienne sait que l'eau est une ressource précieuse et rare. Cette réalité est gravée dans les esprits dès le plus jeune âge.

 

La dure réalité australienne m'a encouragé à réfléchir à la façon dont la technologie peut créer de nouvelles méthodes de culture. C'est ainsi que j'ai commencé à m'intéresser à l'hydroponie, une méthode qui consiste à cultiver des plantes sans terre et qui permet une conservation radicale de l'eau.

 

Ma première expérience professionnelle significative dans le domaine de l'hydroponie s'est déroulée au Viêt Nam, où j'ai participé au développement d'une entreprise agricole engagée dans la production durable de produits locaux, frais et sains. Nous avions une grande serre et des vergers. Nous avions également plusieurs fermes en conteneurs dans lesquelles on pratiquait l'hydroponie, avec des cultures dont les racines ne touchent pas le sol mais pendent dans une eau riche en nutriments.

 

Le Viêt Nam dispose d'une eau abondante, mais de qualité médiocre, en raison de la pollution, des déchets plastiques et des métaux lourds qui s'échappent des vieilles canalisations. Nous étions également confrontés à l'intrusion d'eau salée dans le Mékong, une source d'eau sur laquelle de nombreux agriculteurs comptent depuis des générations. La culture hydroponique offre un moyen de relever ce défi.

 

Avec le temps, je me suis lancé dans la création de ma propre entreprise, ce qui m'a permis d'aider les restaurants et les écoles à mettre au point des systèmes hydroponiques adaptés à leurs activités et à leurs besoins. Je me suis également efforcé d'informer les gens sur la valeur et le potentiel de la culture hydroponique et de cette pratique de production alimentaire durable.

 

C'est ce qui m'a attiré aux Émirats Arabes Unis – et la construction de la plus grande ferme verticale intérieure du monde.

 

De l'extérieur, on dirait un entrepôt. À l'intérieur, nous avons inauguré une nouvelle approche de la production alimentaire. Alors qu'une ferme traditionnelle s'étend horizontalement sur des hectares de champs, notre ferme hydroponique s'élève verticalement, en une série de niveaux comme une tour. Nous cultivons des légumes verts à feuilles et des microgreens sans terre ni additifs, ce qui nous permet de fournir des produits de haute qualité tout au long de l'année plutôt que de manière saisonnière. Nous pouvons les emballer et les expédier rapidement. Dans la journée qui suit la récolte – et parfois le jour même – les consommateurs peuvent déguster notre laitue, nos épinards, notre chou frisé, notre roquette et notre persil.

 

C'est à ce moment-là que les aliments sont les plus savoureux. Nos légumes sont à la fois sains et délicieux.

 

Dans l'environnement aride des Émirats Arabes Unis, la clé de notre succès est la conservation de l'eau grâce à la culture hydroponique. Nous utilisons 95 % d'eau en moins que les méthodes agricoles traditionnelles. Nous donnons aux cultures exactement ce dont elles ont besoin pour pousser et nous recyclons ce qu'elles n'utilisent pas.

 

 

 

 

Nous captons même l'eau de l'air. Comme nos cultures transpirent et génèrent de l'humidité, l'atmosphère même de notre ferme verticale est une ressource. Notre système CVC perfectionné convertit cette humidité en eau de condensation et l'achemine vers notre installation d'osmose inverse, qui traite l'eau et nous permet de la réintégrer dans notre mission agricole.

 

Dans notre ferme hydroponique, chaque goutte d'eau est directement utilisée pour la production alimentaire. En faisant plus avec moins, les Émirats Arabes Unis gagnent en autosuffisance et en sécurité alimentaire.

 

Avec la technologie hydroponique appliquée comme pratique agricole pour améliorer la durabilité et la qualité de l'eau, nous présentons un autre exemple d'agriculture durable à l'œuvre qui améliore la sécurité alimentaire.

 

____________

 

Aaron Moore

 

Aaron Moore a combiné ses passions pour l'agriculture et les affaires en devenant analyste pour John Deere. D'abord à Brisbane, puis en Nouvelle-Zélande, il est devenu responsable du personnel de terrain, travaillant avec les concessionnaires et les agriculteurs pour leur fournir une technologie leur permettant d'être plus efficaces et d'améliorer leurs opérations.

 

Son voyage suivant l'a conduit à Ho Chi Minh-Ville, au Viêt Nam, où il a mis en place une exploitation hydroponique en intérieur à partir de zéro. Il a ensuite créé sa propre entreprise de conseil en hydroponie et supervise aujourd'hui toutes les activités liées à la production qui se déroulent dans les unités de culture modulaires Bustanica.

 

Source : Technology Supports Sustainable Agriculture in the Desert – Global Farmer Network

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F
Joli. Qu’est ce que ça donne du point de vue des coûts de production?
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