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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

« La femme au village » de Maurice Thorez

12 Juin 2020 , Rédigé par Seppi Publié dans #Divers

« La femme au village » de Maurice Thorez

 

 

Dans les années 1950-60, les agriculteurs étaient fiers de pouvoir clouer ce genre de pannonceau sur la porte de leur étable... car toutes les étables n'étaient pas « indemnes »...

 

 

La sortie du député François Ruffin sur « rompre avec la mécanique » en agriculture – voir sur ce site « Le député François Ruffin veut-il revenir à la binette ? Oups ! Pas lui personnellement... – que les gens qui nous nourrissent reviennent à la binette ? » – a suscité bien des réactions sur Twitter.

 

Parmi elles, un gazouillis d'AgriGenre, décrit comme « Carnet de recherche : sociologie du genre dans les mondes agricoles » :

 

« Quand Maurice Thorez publiait dans l'@humanite_fr (2 juillet 1939) son témoignage sur la condition des paysannes alors qu'il était un jeune valet de ferme âgé de 14 ans dans la Creuse #Archive #Paysanne ».

 

Le texte peut prêter à confusion. Maurice Thorez étant né en 1900, ce qu'il a relaté date de la Première Guerre Mondiale. Voici ce que dit sa fiche Wikipedia :

 

« Le 30 septembre 1914, Maurice doit fuir devant l'avance allemande avec son grand-père. Après un mois d'errance, ils sont finalement évacués vers la Creuse et envoyés à Clugnat. Ils y reçurent bon accueil. Maurice peut suivre des cours du soir mais décline la proposition de préparer l'École normale. Il préfère être embauché comme valet de ferme chez un cultivateur socialiste, le "père Ménager", mais s'adonne aussi à la lecture : Victor Hugo, Jules Verne, Eugène Le Roy, Jules Vallès et Alexandre Dumas. En mars 1917, Maurice et son grand-père quittent la Creuse pour Amiens. Ils travaillent dans une scierie et deviennent bateliers sur la Somme. »

 

Nous ne reviendrons pas à cette époque, mais il est utile de rappeler, d'une part, d'où nous venons et, d'autre part, que ce genre de conditions de vie a encore cours dans les campagnes de nombreux pays dits « en développement », campagnes auxquelles nos idéologues du (non-)développement veulent dénier l'accès à des technologies modernes.

 

 

 

 

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B
Quand on lit ici que la valeur d'un témoignage est proportionnelle au renforcement des préjugés de celui qui en prend connaissance, et que c'est à cette aulne - et seulement à cette aulne - qu'il faut en juger, on comprend mieux une certaine forme d'universalité du communisme.
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U
Les communistes ont beaucoup pratiqué la réécriture de l'histoire. Mais quand on lit comme ici que la misère des paysans ou celle des ouvriers à la fin du 19e siècle relèverait d'une telle réécriture, on voit qu'ils ne sont pas les seuls.
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I
Cela rappelle qu'à force d'oublier l'Histoire et d'où on vient on fini par ne plus savoir où on va et par foncer droit dans un mur de béton qui va finir par nous tuer.
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I
Bugul Noz<br /> <br /> Je vous remercie pour votre réponse détaillée<br /> <br /> Quelques remarques <br /> 1) Je ne suis pas historien professionnel, j'ai une formation d'historien mais j'ai bifurqué, vous ne pouvez donc pas appeler les autres historiens "mes collègues"<br /> 2) En effet l'historiographie marxiste, rongée par l'idéologie du même nom, a souvent produite de fausses analyses. Vous soulignez le souci de cette historiographie pour l'histoire médiévae et vous avez raison. Par exemple, les historiens marxistes ont souvent vu dans les mouvements communaux du Xème au XIIIème siècle une révolte précommuniste contre le féodalisme, la recherche récente a montré que ce n'était pas vraiment le cas. Il est vrai aussi que l'analyse sociale des communistes les pousse souvent à penser que la société et l'histoire se base sur la lutte des gentils exploités contre les méchants exploiteurs alors que les phénomène sociaux et historiques sont un peu plus complexes que cela. Cependant on ne peut tout rejeter d'eux : l'historiographie communiste a inventé des outils pour étudier l'histoire économique et sociale encore employés par les historiens de ces disciplines. <br /> 3) D'accord je comprends mieux vos réserves envers ce texte de Maurice Thorez. En effet, comme Thorez l'a écrit en 1939 (soit au moment où il est très actif en politique) on peut en effet se demander s'il est totalement honnête et impartial ou s'il ne cherche pas à noircir le tableau pour justifier sa propagande électorale. Votre questionnement est légitime. Cependant <br /> 4) Comme vous le signalez, la vie dans les campagnes a cette époque était loin d'être idyllique. Du coup si son témoignage est exagéré, il y a certainement un grand fond de vérité. Après oui il va être difficile de savoir où est la vérité et où est la propagande exagérée. <br /> 5) Amusante votre pique sur Lychenko. Après je pense que personne ne dit que des conneries et que lorsque qq'un qui dit beaucoup de conneries dit des choses justes, il y a rien de mal à le souligner ;)<br /> 6) Plus personnel cette fois, du coup, vous vous situez où en politique ? Je sais que Seppi et plusieurs de ses lecteurs (Max par exemple) sont libéraux, moi-même je pense que je suis plus une sorte de social démocrate ou de partisan d'une droite sociale (je suis sceptique envers une économie libérale) et je ne suis pas opposé à une monarchie constitutionnelle (je vais me faire lyncher). Vous vous situez où vous ?
B
Le problème des communistes ne se limite pas à leur rapport avec l'URSS. Leur lecture "bas du front" de Marx les conduit par exemple à une vision téléologique de l'histoire et à déformer sans vergogne les connaissances historiques pour qu'elles collent avec leurs théories (vos collègues médiévistes vous en parleraient bien mieux que moi par exemple). Ce texte de Thorez peut sans problème s'inscrire dans cette logique et est donc, ne serait-ce qu'à ce titre, suspicieux.<br /> <br /> Enfin, même s'il n'est pas fait mention de l'URSS, ce pays était lui même engagé sur la voir de la mécanisation et de "l'industrialisation" de l'agriculture. J'imagine mal le dirigeant du PCF exposer des souvenirs qui ne soutiendraient pas cette évolution.<br /> <br /> Ajoutons à cela que ce "témoignage vécu" est propre à renforcer l'image d'homme du peuple qui n'est pas propre à le desservir.<br /> <br /> Bref, ce "témoignage" est peut-être véridique (je n'ai apporté aucun élément prouvant le contraire) mais il n'y a aucune raison, bien au contraire, de lui accorder du crédit. Surtout, bien évidemment, loin de moi l'idée de soutenir que la vie dans les campagnes était idyllique et qu'il faudrait revenir à cette époque bénie. <br /> <br /> PS : Thorez était un partisan de Lyssenko. C'est assez piquant de voir un de ses textes promu sur ce blog. Mais après tout, Lyssenko a peut-être lui aussi écrit des témoignages sur la dureté de le condition paysanne, allez savoir.
I
Ah d'accord. <br /> <br /> Je ne sais pas si vous le savez mais je suis historiens de formation et féru, notamment, d'histoire politique. Du coup si vous voulez qu'on parle un peu plus de ce qui vous semble être des mensonges et manipulations des communistes cela m'intéresse. <br /> <br /> Sinon ce témoignage là porte sur ses conditions de travail dans une ferme, pas sur l'URSS, si ce qu'il disait sur l'URSS était critiquable et contestable, ce qu'il disait sur la vie à la ferme en son temps peut être véridique.
B
Oui et, d'une manière générale, aux mensonges et manipulations éhontés des communistes.
I
Comme Maurice Thorez à eu un parcours de vie riche et tumultueux, vous faîtes référence à quoi Bugul Noz ? A sa foi aveugle dans le modèle stalinien ?