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Fongicides SHDI : Le SNTRS-CGT ne sait pas lire !
Enfin... on peut penser que la direction du Syndicat National des Travailleurs de la Recherche Scientifique CGT a passé avec succès le stade de l'école primaire. Ce qui implique qu'il est aussi resté aux grandes heures du manichéisme de la lutte des classes, désormais mutée en anticapitalisme, ou, à l'inverse, qu'il a franchi avec succès le cap du post-modernisme et du relativisme.
« Le SNTRS-CGT demande la suspension immédiate de la vente de tous les pesticides de la classe des SDHI en France, tel est le titre d'un communiqué de ce syndicat.
Les syndicats sont évidemment libres de s'exprimer sur tous les sujets, mais on peut tout de même trouver curieux qu'ils portent une revendication sans aucun lien avec les droits et aspirations des travailleurs.
Plus grave, il a une lecture très partielle – et donc partiale – de l'avis du 19 novembre 2019 de la Commission Nationale de la Déontologie et des Alertes en Matière de Santé Publique et d'Environnement (cnDAspe). Il écrit :
« La cnDAspe considère que : "Après un examen attentif de ce signalement, la situation est constitutive d’une alerte et restera en conséquence attentive aux développements du dossier. Les ministres en charge de la santé, de l’environnement, de l’agriculture, de la recherche, des sports, compétents à différents titres sur le sujet, ont été saisis de cette alerte." »
Ce qui est cité, ce n'est pas l'avis, mais le communiqué de presse – lequel ne saurait se substituer à l'avis lui-même. En outre, les deux phrases ont été télescopée, ce qui a permis d'occulter un élément gênant la manœuvre :
« Dans son avis la cnDAspe recommande la poursuite des travaux de recherche et en conséquence des financements dédiés, pour améliorer les connaissances sur les dangers identifiés et réduire les incertitudes sur les risques qui seraient induits chez l’homme lors de son exposition à cette famille de fongicides. Elle suivra particulièrement les travaux et actions de l’Anses, qui a engagé des financements importants pour améliorer les connaissances sur ces dangers identifiés. »
Difficile, en effet, de demander la suspension immédiate de la vente des fongicides SDHI quand l'autorité dont on se prévaut se limite à recommander la poursuite des travaux... de recherche. Alors on prend des raccourcis, en d'autres termes, on triche.
On pourrait penser qu'un syndicat de travailleurs de la recherche se plie à la rigueur scientifique.
En sens inverse, constatant que tel n'est pas le cas, on ne peut que s'inquiéter de la décadence de nos institutions de recherche publiques.
Aucune réaction à ce gazouillis... ça ne vous interpelle pas, SNTRS-CGT ? (Source)
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