Maïs : pourquoi des tiges courtes doivent aider en cas de crise climatique
Karl Bockholt, AGRARHEUTE*
© Mühlhausen/landpixel
Cette année, on trouve en de nombreux endroits des tiges de maïs pliées ou emportées par le vent et les fortes pluies. Afin de garantir une récolte de maïs sûre, le groupe Bayer et l'entreprise agricole américaine Pairwise sélectionnent des variétés génétiquement éditées avec des tiges courtes. Elles devraient présenter des avantages face au changement climatique.
Le maïs renversé par les intempéries entraîne rapidement des pertes de récolte. Le maïs à tige courte et robuste est censé être plus résistant aux tempêtes et aux vents forts. Ce maïs génétiquement édité a été créé à l'aide des ciseaux génétiques CRISPR.
Selon les producteurs, le maïs à tige courte est 30 à 40 pour cent plus petit que le maïs traditionnel. Il est censé mieux protéger contre les pertes de récolte qui menacent après les tempêtes et les intempéries, d'autant plus que les vents violents provoquent souvent le « greensnapping », la rupture des tiges au niveau des nœuds des plantes de maïs, ou que des intempéries dévastent les cultures de maïs.
En cas de conditions météorologiques extrêmes avec le changement climatique, le maïs à tige courte devrait être plus stable, et permettre par ailleurs une utilisation plus précise des engrais et des produits phytosanitaires. Selon les producteurs, les principaux avantages sont :
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une croissance plus limitée ;
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des racines plus profondes ;
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une meilleure stabilité en cas de tempête ;
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plus de plantes par mètre carré ;
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moins de pertes de rendement.
Afin d'atteindre plus rapidement ces objectifs de sélection, deux groupes sélectionnent désormais du maïs à tige courte génétiquement édité : Bayer AG à Monheim et l'entreprise agroalimentaire américaine Pairwise en Caroline du Nord ont conclu à cet effet un contrat d'une durée de cinq ans.
© Bayer AG
Le maïs à tige courte est sélectionné à l'aide des ciseaux génétiques CRISPR et doit faire ses preuves face au changement climatique. Les variétés sont moins hautes, de sorte qu'il faut s'attendre à moins de pertes de rendement après des tempêtes et des intempéries.
Le maïs est l'une des cultures les plus importantes au monde. On estime qu'il est cultivé sur plus de 200 millions d'hectares dans le monde et qu'il produit plus d'un milliard de tonnes par an. Selon Bayer, le maïs à tige courte, une « nouveauté dans le secteur », a le potentiel de modifier fondamentalement la culture du maïs. La pensée traditionnelle selon laquelle les plantes plus grandes sont forcément meilleures est ainsi remise en question.
Les hybrides de maïs doivent être plus petits et plus robustes. Le maïs à tige courte a le potentiel d'être cultivé sur près de 90 millions d'hectares dans le monde. Pairwise a développé à cet effet ses propres outils d'édition de gènes. Ils sont fondés sur les ciseaux génétiques CRISPR et sont appelés
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Redraw, pour un échange d'ADN (acide désoxy-ribonucléique) codé par un acide ribonucléique (ARN) de variants de gènes (allèles) à l'aide de CRISPR ;
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Sharc, pour une enzyme adaptée à la coupure et à l'édition.
Il est ainsi possible de procéder à des modifications spécifiques à n'importe quel endroit du génome. Celles-ci sont nécessaires de toute urgence pour améliorer la sélection du maïs et offrir aux producteurs des solutions plus rapides face au changement climatique.
Pour la première coopération de cinq ans entre Bayer et Pairwise, l'accent a été mis sur le soja, le blé, le cotonnier et le colza, en plus du maïs. L'objectif était de produire plus sur la même surface avec moins de moyens, ce à quoi Climate FieldView doit également contribuer.
La collaboration a permis d'obtenir 27 nouvelles propriétés végétales, appelées traits, qui ont toutes été reprises dans des programmes expérimentaux. Il s'agissait par exemple de phénotypes de maïs génétiquement édités avec 20 pour cent de rangées de grains en plus. Ils promettent des rendements à l'hectare nettement plus élevés.
Avec du matériel de Bayer, Paiwise
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* Karl Bockholt est rédacteur cross-média chez AGRARHEUTE, responsable des grandes cultures et des prairies. Il travaille depuis plus de 30 ans au Deutscher Landwirtschaftsverlag (dlv), après avoir travaillé pour Feld & Wald (Girardet) et agrar-praxis (Konradin). Agriculteur et ingénieur diplômé, il gère sa ferme dans le Münsterland en tant qu'activité secondaire. Il est cavalier, chasseur et amoureux de la nature.
Source : Mais Pflanzenzucht: Warum kurze Halme in der Klimakrise helfen sollen | agrarheute.com
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