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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

M. Denis Beauchamp dans l'Opinion : « La recette compliquée d’une agriculture idéale et durable »

17 Octobre 2020 , Rédigé par Seppi Publié dans #Agronomie, #critique de l'information

M. Denis Beauchamp dans l'Opinion : « La recette compliquée d’une agriculture idéale et durable »

 

Glané sur la toile 591

 

 

Ce fut à l'origine un fil Twitter. « La recette compliquée d’une agriculture idéale et durable » est devenu une tribune dans l'Opinion.

 

M. Denis Beauchamp est responsable du commerce des céréales dans une coopérative agricole et président de l’Association France Agri Twittos, qui veut « (re)créer du lien entre le monde agricole et la société en général ».

 

Il a produit une explication lumineuse.

 

En chapô, une citation de ses propos :

 

« Les consommateurs doivent avoir conscience que leurs attentes sociétales doivent être cohérentes avec les dépenses alimentaires et donc, le mode de production qu’il implique. Les agriculteurs produiront toujours ce que nous consommons, ce ne sera jamais l’inverse. »

 

La mise en route :

 

« Connaissez-vous l’équation qui conditionne la réussite de toute politique agricole ? C’est une équation qui s’articule invariablement autour de trois facteurs (l’ordre n’a pas d’importance) :

 

- Elle doit être durable pour le producteur : si l’agriculteur ne vit pas de son métier, ce n’est pas un modèle d’avenir.

 

- Elle doit être capable de fournir de la nourriture de qualité, en abondance et abordable : si on souffre de pénurie tous les ans, ou si la nourriture est hors de prix, ça n’est pas viable à long terme.

 

- Elle doit être durable au point de vue environnemental : une agriculture qui détruit le milieu dans lequel elle s’exerce n’a pas d’avenir.

 

Ces trois points sont totalement imbriqués les uns dans les autres : à progrès agronomique égal, quand on touche le curseur de l’un, on fait mécaniquement et obligatoirement bouger les deux autres. J’insiste, et il faut en être conscient, on n’a rien sans rien et l’équilibre est très fragile.

 

Pour résumer, on pourrait avoir une agriculture qui aurait zéro impact, mais elle ne nourrirait personne. On pourrait également avoir une agriculture hyperproductive mais qui détruirait tout, évidemment ça n’irait pas. On pourrait enfin avoir une agriculture haut de gamme, mais qui ne ferait vivre que 20 % de ses producteurs, ça ne serait pas souhaitable. Une politique agricole qui oublie un ou plusieurs de ces paramètres n’a donc aucune chance d’être durable. »

 

Pour la suite, allez sur site. Cela en vaut la peine.

 

J'ajouterais deux points liés :

 

D'une part, quand on évoque les « attentes sociétales », est-on bien sûr de leur réalité ? Ne seraient-ce pas, au moins pour partie, des attentes « fabriquées » par des faiseurs d'opinions ?

 

D'autre part, en temps normal, il y a 5,5 millions de personnes qui reçoivent ponctuellement ou régulièrement une aide alimentaire en France. Ce chiffre est susceptible de monter à 8 d'ici la fin de l'année. C'est juste une indication, mais cela devrait nous inciter à relativiser les « attentes sociétales » pour une agriculture « haut de gamme ».

 

Et la vérité qui sort du porte-monnaie est bien plus crédible que celle qui ressort de sondages souvent orientés.

 

 

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