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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

La technologie moderne est un outil de durabilité pour chaque agriculteur

7 Août 2020 , Rédigé par Seppi Publié dans #Agronomie

La technologie moderne est un outil de durabilité pour chaque agriculteur

 

Terry Wanzek*

 

 

 

 

Où est mon jet pack ?

 

Cette question rhétorique est une vieille plaisanterie, habituellement utilisée pour exprimer une insatisfaction satirique devant le fait que nous ne vivons pas dans le futur que nous nous étions autrefois imaginé.

 

Nous avons vu des jet packs dans les Jetsons, dans les bandes dessinées Rocketeer, et au dos de Buzz Lightyear dans les films Toy Story. Ils ont nourri notre imagination. Et si aujourd'hui nous pouvons nous émerveiller devant les vidéoconférences, les achats en ligne et les ordinateurs de la taille d'une montre-bracelet, nous n'avons toujours pas de jet packs.

 

Quand j'étais enfant, je n'avais jamais pensé à la façon dont nous utiliserions les jet packs dans notre ferme familiale du Dakota du Nord – et je n'avais certainement pas prévu les équipements agricoles de l'ère spatiale que nous apprécions vraiment aujourd'hui.

 

J'étais simplement heureux quand quelqu'un a inventé la cabine de tracteur. Je suis assez âgé pour me souvenir de ce que c'était que de faire fonctionner une moissonneuse-batteuse en plein air. Si pour vous cela ressemble à l'équivalent agricole de conduire un cabriolet sportif sur l'autoroute, alors vous n'avez évidemment jamais affronté les éléments lorsque la poussière de grain vous frappe au visage et remplit votre chemise. Vous n'auriez jamais aussi désepérément envie d'une douche.

 

 

 

 

Les cabines de nos machines sont aujourd'hui des bureaux miniatures climatisés. Elles exploitent la puissance de l'informatique et des communications modernes, avec des connexions à des logiciels sophistiqués, des rapports de marché en temps réel et des images satellites des champs que nous cultivons. De plus en plus, nous ne les conduisons même pas nous-mêmes. Alors qu'une grande partie du monde attend l'avènement des voitures autonomes, les agriculteurs profitent depuis des années des véhicules autoguidés.

 

Ces nouveautés seraient visibles pour tous ceux qui me rejoigneraient lors d'une visite de ma ferme. Moins apparentes seraient certaines des innovations remarquables à l'extérieur de la cabine. Ces outils nous aident à planter intelligemment, à fertiliser de manière appropriée et à traiter judicieusement.

 

Au printemps de l'hémisphère nord, lorsque nous mettons les semences en terre, nous programmons nos machines pour qu'elles saisissent tout ce qu'il y a à savoir sur nos champs, des types de sol et des conditions du sol à l'historique de la production. En règle générale, il est préférable de semer le maïs à une distance de 15 à 20 cm les uns des autres, dans des rangées qui permettent d'obtenir une population finale d'environ 80.000 à 94.000 plantes par hectare. Mais chaque champ est différent. Parfois, vous réduisez ou augmentez les populations de plantes pour tenir compte des conditions particulières de chaque champ afin de maximiser l'efficacité de la production.

 

Ceci est le fameux effet papillon : de petits choix au printemps, au moment du semis, peuvent faire une énorme différence de rendement lorsque nous récoltons en automne.

 

Notre technologie moderne nous permet de prendre en compte des dizaines de variables, tout cela dans la poursuite de l'objectif durable qui consiste à cultiver plus de nourriture sur moins de terres.

 

Le pulvérisateur que nous avons acheté il y a deux ans est un autre appareil de pointe. Des dizaines de buses sont alignées sur la rampe, chacune étant soigneusement calibrée et contrôlée individuellement. Nous l'utilisons pour épandre des produits phytosanitaires et il nous aide à appliquer exactement la bonne quantité au bon endroit.

 

Notre pulvérisateur détecte tout, de la vitesse à laquelle nous roulons jusqu'au moment où nous sommes sur le point de franchir une bosse – et chaque buse peut décider individuellement de la pression à appliquer à un moment donné.

 

Lorsque nous tournons, par exemple, les buses en bout de rampe se déplacent beaucoup plus vite que celles situées près de la cabine, et les vannes s'ajustent en conséquence. Elles le font constamment, car aucun de nos champs n'est parfaitement rectangulaire et tous comportent des obstacles tels que des poteaux électriques et des bourbiers. Elles se ferment complètement si nous avons déjà traité une zone particulière.

 

C'est bon pour l'économie de notre ferme ainsi que pour l'environnement dans lequel nous vivons tous.

 

Un autre type de technologie de traitement qui trouve sa niche sur les marchés du monde entier est la pulvérisation par drones. Pour les petits exploitants agricoles qui se promènent actuellement dans les champs avec un pulvérisateur à dos, cette technologie permet de diriger la pulvérisation par le haut, en n'attaquant que les mauvaises herbes ciblées tout en protégeant l'agriculteur qui traitait auparavant les mauvaises herbes manuellement. De plus, cette technologie est neutre sur le plan de l'échelle – elle fonctionne bien dans les champs relativement petits, elle est adaptable aux champs plus vastes et peut se concentrer sur les points problématiques identifiés par l'imagerie des champs.

 

Et juste au moment où vous pensez que la technologie agricole ne peut pas être améliorée, les ingénieurs proposent quelque chose de nouveau : j'entends dire que bientôt nous aurons des rampes avec des caméras qui distingueront les cultures que nous voulons faire pousser et les mauvaises herbes que nous voulons détruire.

 

Je n'ai toujours pas mon jet pack, mais ce n'est pas grave, parce que les machines de haute technologie de ma ferme sont bien meilleures.

 

_____________

 

Terry Wanzek

Agriculteur, Dakota du Nord, USA

 

* Terry Wanzek est un agriculteur de la quatrième génération du Dakota du Nord. Le partenariat familial produit du blé de printemps, du maïs, du soja, de l'orge, des haricots secs de bouche et du tournesol. Terry a été élu sénateur de l'État du Dakota du Nord, assurant la présidence du comité de l'agriculture et occupant le poste de président du Sénat Pro Tempore. Terry fait du bénévolat à titre de membre du conseil d'administration du Global Farmer Network (réseau mondial d'agriculteurs) et continue d'assurer la présidence de l'Association Nationale des Producteurs de Blé et de la NoDak Mutual Insurance. Il est diplômé en administration des affaires et en comptabilité du Jamestown College et a suivi le Texas A & M Executive Program pour les producteurs agricoles.

 

Source : http://seppi.over-blog.com/2018/06/une-bonne-infrastructure-est-un-avantage-concurrentiel.html

 

 

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