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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

Les douze mensonges communément répandus par les lobbyistes du bio à propos des pesticides (première partie)

10 Novembre 2017 , Rédigé par Seppi Publié dans #Risk-monger, #Agriculture biologique

Les douze mensonges communément répandus par les lobbyistes du bio à propos des pesticides (première partie)

 

Risk-monger*

 

Combien de fois avons-nous entendu dire que pour avoir une vie saine, il faut passer aux produits bio ? Il n'y a pas un jour où les médias ne sortent pas un nouveau scandale, risque ou crise de la santé publique impliquant notre exposition potentielle aux produits chimiques de synthèse. L'autisme, le syndrome de l'intestin perméable, l'obésité, la maladie cœliaque, le cancer... tout cela est dû, apparemment, au fait que nous trouvons 7 parties par milliard de résidus de glyphosate dans notre pain. On nous assure que ces problèmes disparaîtront comme par magie si nous prenons le train du « J'achète Bio ».

 

Mais le lobby du biobusiness, un groupe diversifié de groupes d'intérêts, d'entreprises agroalimentaires, de fondations et de gourous, ne ment-il pas ?

 

 

Les mensonges, les satanés mensonges et le marketing !

 

Dans un article récent, j'ai essayé de montrer comment le label « bio » est simplement utilisé à des fins de marketing et n'a de valeur que pour mettre les personnes vulnérables et riches à l'aise au sujet de leur consommation. Pour cet article-ci, je vais ignorer certaines des conséquences quand on succombe au séisme du marketing du bio (l'augmentation des contraintes qu'exerce l'agriculture biologique sur la sécurité alimentaire mondiale, la dégradation de l'environnement et les pressions sur la santé publique) et poser une question simple :

 

Ne devrions-nous pas nous interroger – le marketing nous submergeant de plus en plus – si des opportunistes ne collent pas simplement le mot « bio » sur leurs produits alimentaires comme si cela signifiait quelque chose ?

 

Eh bien... dites que je suis vieux jeu, mais pour moi, la vérité importe et je ne pense pas que nous devrions tolérer les fanatiques qui racontent des mensonges.

 

Ce n'est pas que l'ensemble du modèle d'entreprise du bio repose sur une astuce de marketing, mais que le message pro-bio repose sur un mensonge... en fait douze mensonges... souvent répétés et répandus sans vergogne ni réflexion. Les militants du lobby du biobusiness ont réussi en mentant sur les avantages de leur étiquette (ou en mentant sur les risques des aliments conventionnels).

 

Les militants et les opérateurs du bio mentent le matin, ils mentent à midi, ils mentent dans l'après-midi et jusque dans la soirée. Ils mentent probablement aussi dans leur sommeil et le lendemain matin, quand ils se lèvent, ils racontent encore ces mensonges. Ils sont payés pour mentir et ne le savent probablement plus. Lorsqu'une cour de justice leur dit d'arrêter de mentir, ils s'en vont raconter leurs mensonges ailleurs.

 

Je trouve ce comportement moralement répréhensible parce que :

 

  • Les lobbyistes du biobusiness racontent ces mensonges pour effrayer les consommateurs (et leur faire dépenser de l'argent pour des aliments de qualité inférieure) ;

     

  • Ces mensonges font que les agriculteurs qui travaillent pour fournir une nourriture abondante et saine passent pour des malfaiteurs ;

     

  • Ces mensonges décrivent les biologistes des plantes universitaires qui s'engagent auprès du public comme des suppôts d'entreprises ;

     

  • Ces mensonges détruisent la confiance du public dans notre système de réglementation et la sécurité de la chaîne alimentaire.

 

Autrement dit, ces mensonges habituels nuisent à tout ce qui est bon en matière de science et aux progrès réalisés pour sauver des vies grâce à l'agro-technologie.

 

Cet été, plusieurs lecteurs sur les réseaux sociaux m'ont contacté pour exprimer leur ras-le-bol devant la propagation rampante de tant de mensonges sur l'agriculture conventionnelle. Des membres de leur famille et leurs amis partageaient sur les réseaux sociaux des messages fondés sur de purs mensonges. Ils se sont demandés s'il existait une bonne ressource, facile à lire, à soumettre à ces relayeurs naïfs afin de contrer les dommages causés par les campagnes pro-bio de dénigrement.

 

Considérez ces douze mensonges répandus au sujet des pesticides comme ma modeste contribution.

 

 

 

 

Mensonge N° 1 : Les agriculteurs conventionnels ne se soucient pas de leurs sols ; seuls les agriculteurs bio le font.

Tous les agriculteurs se préoccupent de la qualité de leurs sols et travaillent à le préserver. Au cours d'un événement de Voice of Farmers (la voix des agriculteurs) que j'ai organisé l'année dernière, Olly Harrison, un agriculteur, a expliqué qu'il avait fallu mille ans pour que ses sols atteignent leur état actuel et qu'il ne prendrait pas le risque de les perdre avec de mauvaises pratiques culturales. C'est pourquoi Olly l'agriculteur et des millions d'autres agriculteurs conventionnels pratiquent une agriculture reposant sur des façons culturales simplifiées ou le sans-labour protéger les sols. L'agriculture de conservation [voir aussi ici en français] définit un mouvement dirigé par et pour les agriculteurs qui cherchent le meilleur moyen de non seulement protéger les sols de la dégradation, mais aussi de les améliorer.


 

Les techniques culturales simplifiées et l'utilisation de cultures de couverture complexes ont été permis par des herbicides comme le glyphosate, grâce auxquels les agriculteurs peuvent détruire les cultures de couverture et semer sans perturber le sol. Au cours de la visite d'une ferme en agriculture de conservation au Royaume-Uni, j'ai appris comment les cultures de couverture complexes peuvent fournir des éléments nutritifs et aérer le sol tout en préservant l'humidité et la flore et la faune du sol. Je sais de première main, de mon enfance, que les agriculteurs travaillent toujours à développer de meilleures techniques, et les outils agro-techniques disponibles aujourd'hui, comme le glyphosate, leur permettent de porter le souci de la préservation du sol à un niveau plus élevé.

 

Les agriculteurs biologiques, privés d'herbicides, subissent des restrictions quant à l'utilisation efficace de cultures de couverture et la gestion des éléments nutritifs du sol. Souvent, ils sont obligés de recourir à des façons culturales pour réduire les mauvaises herbes ou détruire les cultures de couverture. Cela entraîne non seulement une augmentation des émissions de CO2 (relargué par le sol et produit par les tracteurs), mais aussi une réduction de l'humidité, une perturbation de la faune et de la flore du sol et une augmentation de l'érosion (par le vent et le ruissellement). Beaucoup d'agriculteurs anciennement en bio m'ont contacté pour me dire qu'ils ont été forcés d'abandonner la certification bio de leur exploitation après avoir vu les conséquences de l'érosion de leurs terres. Ils ont essayé d'autres techniques non herbicides, comme le désherbage thermique ou le paillage continu, mais elles se sont révélées moins efficaces et tout sauf durables.

 

Je trouve obscène que le lobby du bio, non seulement répande le mensonge que seuls les agriculteurs bio s'inquiètent de leurs sols, mais qu'en outre ils réussissent à faire interdire le glyphosate et à rendre une véritable protection des sols grâce à des pratiques d'agriculture de conservation beaucoup plus difficiles.

 

 

Mensonge N° 2 : Les agriculteurs conventionnels aspergent leurs cultures de pesticides.

Nous devons être conscients du vocabulaire alarmiste utilisé par les militants et les lobbyistes pro-bio : leurs arguments sont chargés d'émotion plutôt que de faits, de sorte que des mots comme « contamination », « toxique » ou « poison » prennent une vie non scientifique propre. L'une des images les plus offensantes que les activistes présentent est que notre nourriture est imbibée ou gorgée de pesticides – que les produits chimiques dégoulinent littéralement de nos fruits et légumes dans les rayons.

 

Je suis vraiment impressionné par la faible quantité de pesticides maintenant appliqués dans nos fermes. Cette fiction selon laquelle nous nageons dans le glyphosate est étonnante. Pour traiter un hectare de terre agricole, vous auriez besoin de l'équivalent d'une bouteille de soda d'herbicide (ce qui est épandu, c'est en grande partie de l'eau). Mais quand les menteurs opportunistes utilisent des mots comme « asperger » ou « arroser », il est facile d'imaginer comment peuvent réagir les personnes vulnérables sans connaissance technique.

 

Les agriculteurs et les biologistes des plantes trouvent des moyens de réduire encore davantage les doses de pesticides grâce à de meilleures technologies de pulvérisation (dans notre ferme au Canada, dans les années 1970, nous avions un pulvérisateur à haute pression qui pouvait me renverser), une agriculture de précision et des traitements de semences qui permettent de nous dispenser de traitements foliaires. Les ONG tentent également d'interdire les traitements de semences !

 

Mais ce n'est pas encore assez ! Les activistes répandent encore des mensonges sur nos aliments prétendument aspergés, gorgés et dégoulinant de produits chimiques dans les fermes productivistes et l'agriculture industrielle. Utiliser un langage coloré qui trompe et crée de la peur est, dans mon esprit, mentir.

 

 

Mensonge N° 3 : Les régulateurs sont dans la poche de l'industrie et ne vérifient même pas si les pesticides sont sûrs.

Les organisations qui « existent pour discréditer », comme Corporate Europe Observatory ou US Right to Know, n'ont aucune crédibilité scientifique ou de recherche ; elle tentent donc de saper la confiance dans les autorités par des attaques ad hominem contre des scientifiques ou des administrateurs qui ont participé, à un moment ou un autre de leur carrière, à des projets ayant impliqué l'industrie. Ces loups ne lisent pas les documents des demandes d'enregistrement et n'évaluent pas la qualité de la science qui sous-tend les autorisations gouvernementales (c'est bien trop long et trop ardu, trop « scientifique » ou « scientiste »), mais se jettent sur Google pour une pêche aux preuves de liens entre les scientifiques et l'industrie. Mais qu'un scientifique ait conseillé une entreprise ou ait même été employé par une entreprise il y a une décennie ne discrédite pas son travail actuel et n'implique pas que les régulateurs soient dans la poche des sociétés (peu importe combien de fois vous le répétez).

 

L'affirmation selon laquelle les organismes de réglementation ne vérifient pas si les pesticides sont sûrs – une agression contre la confiance du public dans les autorités – est aussi malveillante que naïve. Les entreprises de protection des cultures doivent soumettre des milliers de pages de données (généralement sur une période d'environ dix ans) afin d'obtenir une autorisation de mise en marché pour un nouveau pesticide ; elles doivent aussi répondre à des exigences de conformité strictes et à des demandes de données complémentaires pour pouvoir maintenir les produits sur le marché.

 

Corporate Europe Observatory, qui se délecte de propager l'affirmation que les entreprises ne fournissent pas les données, a pourtant eu accès à des milliers de pages de recherches sur le glyphosate soumises à l'EFSA ; pour quel résultat ? Crier misère... c'est trop ! Et ils ne peuvent pas lire les documents électroniquement ou utiliser Google pour trouver les quelques « vous êtes pris ». Ces hypocrites ne sont jamais revenus avec leur propre évaluation du respect des règles par l'industrie, mais ils continuent d'alimenter le mensonge du « nous n'avons pas les données ».

 

 

Mensonge N° 4 : Les agriculteurs biologiques n'utilisent pas de pesticides ; s'ils le font, ce sont des produits doux et anodins (...et ils n'en utilisent pas beaucoup).

 

Il y a plusieurs années, j'ai publié un article qui a attiré l'attention sur les réseaux sociaux. J'ai été choqué de voir combien de personnes refusaient d'admettre que les produits organiques contenaient également des résidus de pesticides. Une étude du Royaume-Uni a montré que 95% des consommateurs qui ont acheté des produits bio l'ont fait parce qu'ils croyaient qu'ils n'allaient pas ingérer de pesticides. Le lobby du bio a fait du bon travail dans son entreprise de manipulation, en suscitant chez les consommateurs la crainte des produits conventionnels, mais n'a rien dit de l'utilisation par ses propres agriculteurs de substances toxiques pour protéger les produits bio contre les insectes, les mauvaises herbes et les moisissures.

 

J'ai décrit le dilemme moral de l'industrie des pesticides : si elle répond et se bat comme le fait le lobby du biobusiness, elle ne ferait qu'effrayer encore davantage les personnes qui se soucient de la sécurité de notre approvisionnement alimentaire ; si, cependant, elle adhère à son code de conduite éthique et reste silencieuse et respectueuse de sa concurrence, alors la capacité des réseaux sociaux de répandre les mensonges du lobby du bio finira par l'étrangler et créer un chaos dans la sécurité alimentaire mondiale. En voyant l'agressivité du lobby du bio – de la campagne « Organic Effect » de la Coop suédoise, maintenant interdite, à l'escroquerie de la vidéo de marketing des épouvantails de Chipotle, en passant par l'utilisation d'enfants dans le clip NewMacDonald d'Only Organic – j'ai décidé de faire éclater cette bulle de naïveté. L'article sur les Douze Salopards a ouvert le débat sur les pesticides qu'utilisent les agriculteurs biologiques, la façon dont ils sont testés et leur toxicité.

 

Ce que j'ai remarqué, c'est que le lobby du bio a été forcé de se confronter à la réalité de l'utilisation de pesticides, mais, comme tous les menteurs pathologiques, les conneries sont simplement répandues avec plus de finesse. Pour commencer, ils prétendent que les pesticides bio ne sont pas aussi toxiques que les pesticides de synthèse. C'est ridicule à bien des égards – si un agriculteur est confronté à une infestation par un parasite ou un champignon, alors il a besoin de quelque chose de toxique, au niveau suffisant (ou bien il augmente la dose). Certains toxiques approuvés pour le bio comme le sulfate de cuivre ou l'azadirachtine sont beaucoup plus nocifs pour la santé humaine et l'environnement que les substances de synthèse qui ont une efficacité similaire, voire bien supérieure.

 

Ensuite, le lobby du bio tente de faire croire que les agriculteurs biologiques ne peuvent appliquer que certaines quantités de produits chimiques dans une saison et à certains moments, mais il n'y a pas contrôles efficaces et les exceptions sont si énormes que cela constitue une promesse de gascon. Incidemment, les agriculteurs conventionnels ont également des limites (les limites maximales de résidus, ainsi que les délais avant récolte) qui sont régulièrement contrôlées.

 

Enfin, le lobby du bio applique une forme d'ambiguïté catégorique : de nombreux activistes nient que des produits chimiques parmi les plus nocifs (roténone, sulfate de nicotine) sont autorisés, mais le lobby n'a pas de liste internationale claire. Ils préféreront soutenir que telle ou telle substance n'est pas autorisée pour l'agriculture biologique à moins que vous ne produisiez tel ou tel produit dans telle ou telle région.

 

En créant de l'ambiguïté, je suppose que vous ne mentez pas vraiment... vous ne faites qu'éviter intentionnellement d'être honnête ! Au bout du compte, le lobby du biobusiness a fait de son mieux pour bloquer les règlements sur les produits biologiques. L'IFOAM a tenté de faire échouer la révision de la réglementation européenne sur les produits biologiques – il est préférable de ne pas parler de la manière dont le bio devrait être réglementé.

 

 

Mensonge N°5 : La production d'aliments selon des méthodes naturelles est toujours meilleure et plus durable

Tout ce qui est naturel n'est pas forcément bon. Ebola est naturel. E. coli aussi.

 

Une étude récente du BfR allemand sur les perceptions du public sur les risques conclut que les gens sont beaucoup plus préoccupés par les risques liés aux substances de synthèse que par les substances naturelles. Notre perception d'aujourd'hui repose sur l'hypothèse que la nature fait bien les choses (par conception ?) et que l'humanité, dans toutes ses imperfections, crée un désordre total avec toute intervention qu'elle peut tenter sur la nature (bon, peu importe qu'il y ait des choses comme la médecine, les vaccins, les abris, la transformation des aliments, les transports...). Donc, seule devrait être autorisée l'agriculture selon le plan de la nature. On m'a dit à maintes reprises sur les réseaux sociaux que nous avons beaucoup de choses à apprendre des Amish !

 

Bien sûr, c'est de la religion et non de la science (les agroécologues peuvent prétendre autant qu'ils veulent qu'ils portent des blouses blanches, cela ne changera rien). Un scientifique examinera toutes les solutions possibles à un problème et arrivera aux solutions les plus pratiques et les plus efficaces. Une personne animée par la religion travaille à partir d'une loi ou d'un ensemble de restrictions. Donc, quiconque dit que tous les aliments doivent être cultivés en utilisant uniquement des intrants naturels (fertilisants, pesticides, semences...) limite les options pour une agriculture plus efficace et plus durable.

 

Des millions d'hectares de terres agricoles sont gaspillés pour produire des produits biologiques, « naturels ».

 

 

Il y a tant de mesures ridiculement insoutenables que le lobby du bio prescrit afin d'honorer ce tabou religieux, cet dévotion à la nature :

 

  • Les conséquences pour la santé et l'environnement du sulfate de cuivre, préféré aux alternatives de synthèse bien moins nocives ;

     

  • Les innombrables hectares de terres productives gaspillés pour cultiver des pyrèthres pour produire des pesticides d'origine « naturelle » [mon addition : avec le concours de fongicides de synthèse...] lorsque les équivalents de synthèse suffiraient et seraient plus performants ;

 

  • Les occasions gaspillées par le lobby du bio qui rejette les avantages des nouvelles techniques génétiques qui pourraient augmenter les rendements alimentaires sans recours à des pesticides [mon addition : et améliorer la qualité nutritionnelle de nos aliments] ;

 

  • L'érosion des sols et l'augmentation des émissions de CO2 du fait des labours répétés pour le contrôle des mauvaises herbes en agriculture biologique lorsqu'il est évident que l'agriculture de conservation avec des herbicides protège les sols beaucoup plus efficacement.

 

Je pourrais continuer ainsi, et je le fais habituellement, mais on peut dire sans ambages que la religiosité de ces naturophiles est loin d'être durable. Qu'ils répandent des mensonges et la peur des pratiques « non naturelles » est regrettable ; cela devrait être traité de la même manière que nous considérons d'autres cultes dangereux et manipulateurs qui mentent pour maintenir la pureté dogmatique.

 

_______________

 

* David pense que la faim, le SIDA et des maladies comme le paludisme sont les vraies menaces pour l'humanité – et non les matières plastiques, les OGM et les pesticides. Vous pouvez le suivre à plus petites doses (moins de poison) sur la page Facebook de Risk-Monger.

 

Source : https://risk-monger.com/2017/09/28/twelve-lies-organic-lobbyists-commonly-spread-about-pesticides/

 

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