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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

Rapport du Parti Vert européen sur le glyphosate : un autre tombereau d'ordures militantes

28 Mars 2023 Publié dans #Risk-monger, #Glyphosate (Roundup), #Activisme, #Union Européenne, #Politique

Rapport du Parti Vert européen sur le glyphosate : un autre tombereau d'ordures militantes

 

David Zaruk (Risk-monger)*

 

 

 

 

Le Parti Vert européen a publié le 9 mars 2023 un rapport sur les alternatives agricoles au glyphosate, un projet qu'il avait commandé à Pesticide Action Network (PAN) Europe. En termes simples, il s'agit d'un « feu de poubelle » d'affirmations trompeuses (de mensonges), d'hypothèses naïves, d'omissions révélatrices et d'une présentation de recherches douteuses et de parti pris. Il représente le point culminant de tout ce qui est lamentable dans la façon dont la communauté activiste des ONG pense pouvoir opérer : irrespectueuse de la méthodologie scientifique, de l'agronomie, des agriculteurs, des consommateurs et des contribuables européens. Les membres du Parlement Européen, qui sont censés avoir été élus pour représenter leurs électeurs de manière responsable, utiliseront ce document de campagne de PAN Europe pour dévoyer le débat et le dialogue à Bruxelles alors que des décisions importantes sur l'agriculture durable doivent être prises. Ridicule, honteux et pathétique sont les premiers mots qui me viennent à l'esprit.

 

Je crois savoir que le Parti Vert a l'ambition de s'éloigner de la marginalité et de jouer un rôle dans le courant politique dominant. Dans ce cas, ils feraient mieux d'arrêter de mentir, d'effrayer les gens, de s'appuyer sur des données scientifiques erronées et d'utiliser des affirmations éculées de charlatans qu'ils savent sans fondement, alarmistes et réfutées par la communauté des chercheurs. Ce rapport démontre simplement que le Parti Vert européen n'est pas prêt à changer son dogme de campagne basé sur un culte. Voici mon évaluation.

 

 

L'alarmisme hyperbolique

 

Le Parti Vert a eu recours à une rhétorique alarmiste pour faire valoir ses arguments, avec les habituelles hyperboles activistes qui émaillent son rapport. Ces militants affirment que des « tonnes de pesticides » sont utilisées chaque jour, ce qui donne au consommateur l'impression que l'utilisation est aveugle et incontrôlable. Ils déclarent que « les agriculteurs sont complètement dépendants des herbicides », les comparant à des toxicomanes dans une ruelle sombre, sans espoir pour l'avenir tant que ces diaboliques promoteurs de l'industrie sont autorisés à continuer à nourrir leur dépendance. Le Parti Vert tente de présenter les agriculteurs comme étant coincés dans un cercle vicieux de poisons sans espoir parce qu'ils « finissent par être piégés sur un tapis roulant de pesticides ». Disposer d'un outil qui offre une solution possible pour contrôler les mauvaises herbes lorsque les autres mesures échouent n'est pas du tout un cycle sans fin de futilité. Si le Parti Vert et ses confrères du Pesticide Action Network parviennent à leurs fins et font interdire tous les herbicides, les agriculteurs se retrouveront effectivement pris au piège avec beaucoup moins d'options.

 

Bien entendu, le principe de base de l'alarmisme veut que si l'on veut effrayer les gens ou susciter leur indignation, il faut s'assurer d'insister sur le mot « chimique ». La plupart des gens qui n'ont qu'une faible compréhension de la science (c'est-à-dire la plupart des personnes impliquées dans Pesticide Action Network) pensent que les produits chimiques sont intrinsèquement dangereux et fabriqués par l'homme (alors qu'en réalité, l'homme est fabriqué à partir de produits chimiques). C'est pourquoi le rapport du Parti Vert fait référence à plusieurs reprises à l'agriculture conventionnelle comme étant « l'agriculture chimique », « la protection chimique des plantes », « le labour chimique » et « l'agriculture chimique sans labour ». Pendant ce temps, leurs bons amis de l'agriculture biologique sont décrits comme développant des « systèmes agricoles respectueux de l'environnement ».

 

 

Bouh !

 

Un autre élément de rhétorique trompeur est l'utilisation continue du terme « pesticides de synthèse » dans le rapport. Ce terme suppose que les pesticides naturels sont moins dangereux ou moins toxiques pour la santé humaine et l'environnement. Cela fait près de huit ans que j'ai publié le rapport « Les douze salopards du Risk-monger », qui met en évidence douze pesticides approuvés pour l'agriculture biologique (basés sur la nature) qui sont plus toxiques pour la santé humaine et l'environnement que le glyphosate. Cela n'a pas mis fin aux mensonges des activistes. Ils se sont contentés d'adapter leur rhétorique de campagne pour nous effrayer au sujet des pesticides « de synthèse » ou « toxiques ». Ils n'ont pas abordé la question de la toxicité plus élevée de certains pesticides approuvés pour l'agriculture biologique, mais une fois que leur public cible est effrayé, les faits n'ont plus d'importance. Je suppose que si les pesticides biologiques ne sont pas toxiques, c'est qu'ils agissent par une certaine forme de magie.

 

Les auteurs ont ensuite repris leur habituel chant d'activistes : « Nous ne voulons pas de ça ! », affirmant que « les citoyens européens exigent également une réduction radicale de l'utilisation des pesticides ». Qui est ce « Nous » ? Ils ont cité leurs 1,3 million de signatures dans une initiative citoyenne européenne (ICE) contre les pesticides. Les ICE permettent à de vastes réseaux de petites gens de revendiquer le proverbial « Nous », mais leurs signatures ne représentent que 0,3 % de la population de l'UE. Si je disposais d'un tel éventail d'organisations à but non lucratif financées par des fonds publics, je pourrais facilement obtenir un million de signatures des 99,7 % restants de la population européenne, dans le cadre d'une ICE, pour exiger des denrées alimentaires à des prix abordables, mais ce n'est que du bon sens. Et à quoi cela servirait-il ? Pourquoi ces militants perdent-ils leur temps avec des déclarations rhétoriques qui semblent crédibles mais qui, au fond, ne sont que de la propagande creuse que la Commission Européenne range poliment dans un tiroir ?

 

De telles déclarations montrent comment ce rapport du Parti Vert européen, rédigé par PAN Europe, s'appuie sur la rhétorique plutôt que sur l'intellect. Nous devons nous demander s'il s'agit d'une approche responsable pour un parti politique qui prétend représenter légitimement la population européenne. Peut-on prendre le Parti Vert au sérieux en tant qu'acteur équitable dans le processus de dialogue ? Doivent-ils être autorisés à propager ces absurdités par le biais de tous les outils d'accès privilégiés que le système politique européen leur a accordés ?

 

 

Mal informé ou trompeur ?

 

En lisant ce rapport, j'ai trouvé les astuces habituelles des activistes qui consistent à omettre des informations importantes qu'ils connaissent certainement, à essayer de minimiser des avantages importants et à tromper les lecteurs sur les impacts de leurs solutions. J'appelle cela « mentir », mais la plupart des disciples de Machiavel considèrent que c'est un outil essentiel dans la bataille activiste du bien contre le mal.

 

 

Les cultures de couverture ne sont pas importantes

 

Le rapport commence par énumérer les situations où le glyphosate est utilisé dans l'agriculture. Curieusement, il ne mentionne pas l'avantage le plus important et écologiquement durable de l'herbicide.

 

La principale valeur des herbicides comme le glyphosate réside dans le fait qu'ils peuvent permettre des cultures de couverture complexes à espèces multiples et une agriculture sans labour (de conservation des sols) pour nourrir le sol, le protéger de l'érosion, stocker du carbone et l'humidité, décourager la propagation de certains ravageurs et encourager les insectes bénéfiques... Les activistes n'admettent pas les avantages écologiques de la culture de plantes de couverture riches pendant la morte-saison, en particulier la fourniture de nutriments précieux au biote du sol, aux insectes, aux pollinisateurs... Cela n'est possible que si les plantes de couverture peuvent être éliminées avec un herbicide comme le glyphosate (alors que les agriculteurs biologiques sont obligés de travailler leur sol ou de combiner beaucoup moins d'espèces). Il y a près de dix ans, j'ai écrit plusieurs articles sur les cultures de couverture et visité de nombreuses fermes lorsque j'ai commencé à voir le cauchemar écologique qui se produirait si ces élites urbaines réussissaient à faire interdire le glyphosate.

 

Afin de ne pas attirer l'attention sur ce développement important mené par les agriculteurs, les auteurs du rapport ont trompeusement qualifié les cultures de couverture de « cultures subsidiaires » et se sont ensuite limités à deux paragraphes sur certains types d'engrais verts. Enterré dans l'annexe (c'est-à-dire rédigé par quelqu'un d'autre), le rapport reconnaît que l'élimination des cultures de couverture est la première des huit utilisations du glyphosate et cite ensuite plusieurs alternatives pour traiter les cultures de couverture, comme le labour, le broyage et la destruction par le gel. Cela ne tient pas compte des avantages pour la biodiversité de la multiplication des espèces de plantes de couverture, ni de l'augmentation des coûts (pour l'environnement) du traitement mécanique et du temps perdu pendant lequel les cultures pourraient apporter une valeur ajoutée aux systèmes écologiques.

 

Le rapport tente d'attribuer un rôle aux mauvaises herbes dans l'agriculture en affirmant qu'« il est donc vital d'avoir une diversité de plantes pour maximiser la diversité des microbes, afin d'optimiser la santé du sol ». Mais n'est-ce pas là l'objectif des combinaisons complexes de plusieurs espèces de plantes de couverture, de l'agriculture sans labour et de la rotation des cultures ? Et le glyphosate n'est-il pas essentiel pour atteindre cet objectif ?

 

 

Les agriculteurs sont stupides

 

Malheureusement, le Parti Vert ne cache pas très bien son préjugé cosmopolite selon lequel les agriculteurs sont stupides. Ils partent du principe que les agriculteurs ne savent rien, qu'ils n'essaient pas d'autres mesures de lutte contre les mauvaises herbes et qu'ils se contentent de déverser des produits chimiques sur leurs terres. Il est évident que les auteurs de ce rapport, le Pesticide Action Network, n'ont interrogé aucun agriculteur conventionnel pour savoir ce qu'il fait pour protéger son sol, les différents outils qu'il utilise pour lutter contre les mauvaises herbes et les expériences qu'il pourrait partager. Ils supposent que ces « agriculteurs chimiques » s'en moquent.

 

« De nombreux agriculteurs ont abandonné plusieurs méthodes non chimiques de lutte contre les mauvaises herbes tout aussi efficaces », écrivent-ils. Ont-ils discuté des raisons pour lesquelles ces agriculteurs ont abandonné ces méthodes ? Ils n'ont posé que des hypothèses. Et quelles étaient ces « méthodes non chimiques de lutte contre les mauvaises herbes » ? Dans les années 1960 (et aujourd'hui dans de nombreuses petites exploitations agricoles des pays en développement), ces méthodes consistaient à utiliser des enfants et la binette à manche court – deux méthodes qui ont été interdites pour des raisons humanitaires (pour tous les agriculteurs, sauf les agriculteurs biologiques qui ont fait pression pour être exemptés de la législation en Californie). Consultez mon histoire (personnelle) du déclin de l'utilisation des enfants et des immigrants en Amérique du Nord avec l'introduction des herbicides dans les années 1960 et 1970 et demandez-vous pourquoi le Parti Vert tolérerait la violation de droits de l'homme aussi fondamentaux.

 

Le rapport revient régulièrement sur les slogans trompeurs habituels de la campagne sur les super mauvaises herbes, qui pourraient facilement être injectés dans un discours de Vandana Shiva sur le « cartel chimique », avec des expressions telles que : « ils sont également de plus en plus inefficaces en raison de l'évolution de la résistance ». S'ils ne fonctionnent pas, pourquoi les agriculteurs veulent-ils continuer à les utiliser ? Nous savons ce que ces élites urbaines pensent des agriculteurs.

 

 

L'élimination du glyphosate aura des retombées économiques

 

En ce qui concerne les conséquences économiques, les auteurs n'ont pas abordé la question de l'évolution et de la propagation des mauvaises herbes au fil des ans et le fait que l'élimination des herbicides au cours d'une saison de végétation peut avoir des conséquences mineures au début, mais que, comme pour l'accumulation de parasites, la situation ne fait qu'empirer avec le temps.

 

Le rapport admet que la suppression du glyphosate entraînera une augmentation des opérations mécaniques et donc de la charge de travail dans les champs. Les auteurs de ce rapport ont-ils la moindre idée des difficultés que rencontrent actuellement les agriculteurs pour trouver de la main-d'œuvre qualifiée ? Tous les agriculteurs ne sont pas comme Jeremy Clarkson, avec des Kaleb qui se présentent au hasard à la moindre sollicitation. Compte tenu de la dévotion des activistes aux enseignements de Lyssenko, je suggérerais que tous les auteurs de PAN Europe à l'origine de ce rapport soient envoyés dans les champs pour trois mois de durs travaux chaque été (c'est la saison où nous avions l'habitude de fermer les écoles primaires, la saison où les mauvaises herbes prospèrent). S'ils sont si déterminés à nous convaincre que l'interdiction du glyphosate ne posera aucun problème, je peux m'attendre à ce qu'ils amènent leurs familles pour travailler bénévolement lorsque cela sera nécessaire.

 

L'augmentation des opérations mécaniques entraînera également davantage d'émissions de CO2 (augmentation de la consommation de gazole des tracteurs et libération du carbone stocké dans le sol). Ces « écologistes » ont en quelque sorte ignoré les conséquences sur le climat de leur obsession anti-glyphosate (voir ci-dessous l'absurdité de leurs alternatives électrothermiques et thermiques pour la gestion des mauvaises herbes).

 

Et après tous leurs arguments selon lesquels l'interdiction du glyphosate n'aurait aucun impact économique (il n'y a rien à voir, braves gens, passez votre chemin !), ils ont conclu qu'il y avait suffisamment de fonds dans la politique agricole commune pour compenser les pertes anticipées des agriculteurs. En d'autres termes, pour obtenir ce que l'on veut, il faut baiser le contribuable européen ! Ce ne serait pas la première fois pour le Parti Vert.

 

 

Des normes de recherche peu exigeantes

 

Il a été pénible de lire toutes les recherches présentées dans ce rapport. Pesticide Action Network a enfreint presque toutes les règles d'une bonne méthode scientifique. Par exemple, il a utilisé un large éventail de données mondiales (ainsi, les quantités de glyphosate utilisées en combinaison avec des OGM tolérants aux herbicides) alors qu'il aurait dû se concentrer sur le contexte européen. Le rapport cite des données alarmantes sur les superficies où le glyphosate est utilisé, mais ne précise pas comment et quand il est utilisé (par exemple, il n'indique pas dans quelle mesure le glyphosate est utilisé pour éliminer les cultures de couverture dans le cadre de pratiques agricoles durables sans labour). Ils ont essayé de présenter l'utilisation du glyphosate comme dessiccant avant la récolte comme étant très répandue, alors qu'en réalité cette utilisation est interdite ou fortement restreinte dans la plupart des pays de l'UE. PAN Europe a littéralement taillé ses données en charpie et les a reconstituées pour les adapter à son agenda anti-pesticides (et le Parti Vert européen a approuvé cela).

 

Le rapport s'est plaint à plusieurs reprises de la difficulté d'obtenir des données détaillées sur les volumes et l'utilisation du glyphosate (cette vieille astuce consiste à dépeindre les acteurs de l'industrie et les agriculteurs conventionnels comme non transparents et indignes de confiance), mais il a ensuite semblé fournir de nombreux tableaux détaillés sur les volumes et les ventes.

 

Pesticide Action Network s'est excessivement concentré sur l'impact sur la santé et l'environnement d'un additif ou co-formulant, les amines de suif polyéthoxylées (POEA). Les POEA sont des agents tensioactifs d'origine naturelle (qui pourraient donc être utilisées dans l'agriculture biologique). Après une rhétorique péniblement détaillée, le rapport a finalement noté que les POEA ont été interdites dans l'UE en 2016 (mais a continué à parler des risques pour renforcer le point de vue selon lequel les co-formulants peuvent également être dangereux... même si le glyphosate ne l'est pas). Ils ont omis de reconnaître que Monsanto avait retiré les POEA de ses formulations de Roundup en 2000... mais à ce stade du rapport, seules les personnes sérieusement biaisées lisent encore.

 

Ce document officiel du Parti Vert contient de nombreuses erreurs embarrassantes. Par exemple, on affirme que « l'Espagne est le pays où l'on cultive le plus de plantes résistantes au glyphosate dans l'UE ». Comment est-ce possible alors que les OGM résistants à l'herbicide ne sont pas cultivés dans l'UE ? Plus tôt dans le texte, les auteurs ont admis que le MON 810 n'était pas résistant aux herbicides et que seulement 0,1 % des plantes cultivées dans l'UE étaient des OGM. Voulaient-ils dire « tolérant aux herbicides » ? Ou peut-être faisaient-ils référence à ces méchantes super-mauvaises herbes.

 

La figure 9 de la page 18 montre que le glyphosate n'est même pas le principal herbicide utilisé dans l'UE, ce qui amène le lecteur à se demander quel est l'intérêt d'un rapport aussi long... sur le glyphosate. Mais qu'en est-il des autres herbicides ? Le rapport cite 515 cas de résistance des mauvaises herbes, mais admet ensuite que seuls 56 sont résistantes au glyphosate (et qu'il existe 165 herbicides différents). La plupart des mauvaises herbes résistantes peuvent être gérées par des applications combinées d'herbicides (leurs données en témoignent) ou en combinaison avec d'autres mesures. Alors que la plupart des agriculteurs s'inquiètent d'une dépendance et d'une utilisation excessives d'un petit nombre de matières actives, le retrait d'une classe d'herbicides du marché n'améliorera certainement pas la situation.

 

 

Reconnaissons à Zen Honeycutt le mérite qui lui revient

 

Dans le chapitre 4, consacré à l'impact du glyphosate sur les écosystèmes, les auteurs s'appuient sur de nombreuses études douteuses, tissent des insinuations à l'aide de formules astucieuses telles que : « il peut causer... », « peut, en cas d'utilisation répétée, être... », « il y a des indications... » ; ils utilisent aussi d'innombrables sources suspectes et non académiques. Nombre des scientifiques cités sont loin d'être crédibles, comme les quatre références à Chuck Benbrook, un scientifique à la solde du lobby américain de l'industrie alimentaire biologique.

 

Il est rare de voir un rapport scientifique s'appuyer sur autant de sources médiatiques populaires telles que Independent, EurActiv, Orf, RTL, Reuters et Stern. Mais les auteurs rendent également hommage à leurs frères activistes, en citant les excellents (ironie) documents de campagne d'IPBES, Foodwatch, IFOAM, Beyond Pesticides, Greenpeace (à plusieurs reprises), SumOfUs, le Center for Food Safety, HEAL et, mon préféré, Moms Across America (qu'ils n'ont pas correctement cité dans la note de bas de page 22). Dans des courriels publiés dans le cadre de demandes d'accès à l'information (FOIA aux États-Unis d'Amérique), des scientifiques activistes ont averti leurs tribus d'ONG de se tenir à l'écart d'activistes « complètement fous » comme Stephanie Seneff, et Zen Honeycutt de Moms Across America. Les auteurs du rapport du Parti Vert en ont été bien conscients, mais ils n'ont pas pu s'empêcher de les citer (en prenant soin de cacher leurs noms et en supposant que personne ne prendra leurs références suffisamment au sérieux pour les vérifier).

 

 

C'est ainsi que le rapport du Parti Vert a choisi de citer une étude réalisée pour le compte de Moms Across America. Intégrité ?

 

 

Mais pour être juste, selon les normes de la science militante, la qualité de la recherche en cause ici est meilleure que la plupart des autres. L'auteur, Pesticide Action Network Europe, ne cite son propre travail que dix fois. C'est sans compter les longues sections où il utilise les affirmations de deux de ses initiatives citoyennes européennes comme s'il s'agissait de faits et de preuves.

 

 

Où étaient les agriculteurs ?

 

Les auteurs du rapport n'ont pas consulté les agriculteurs ; ils ont présenté une compréhension très naïve de ce que font réellement les agriculteurs et de la manière dont ils gèrent les risques dans leurs champs. Mais comme ces militants sont bien meilleurs que les agriculteurs pour propager leur discours naïf dans le débat politique, je suppose que ce n'était pas nécessaire.

 

Les agriculteurs ne veulent pas utiliser de pesticides s'ils n'y sont pas obligés – cela coûte cher, prend du temps et comporte des risques. Ils chercheront d'abord des alternatives, et si ces alternatives fonctionnent et sont plus durables, ils les utilisent. Il n'y a pas de tapis roulant des herbicides qui empêche les agriculteurs d'utiliser d'autres options. Les agriculteurs s'efforcent constamment de trouver des solutions pour protéger leurs sols, leurs cultures et leurs moyens de subsistance. Ils sont les ultimes gestionnaires de risques, confrontés à un nombre considérable d'expositions à d'innombrables dangers souvent imprévus. Il est idiot de retirer au hasard un élément de leur boîte à outils de gestion des risques en raison d'une idéologie « anti-synthèse » et anti-entreprises. Je suppose que c'est la raison pour laquelle les agriculteurs n'ont pas non plus le temps de s'embarrasser de conversations inutiles avec des activistes aussi mal informés et trompeurs. C'est probablement la raison pour laquelle les auteurs de ce document sur un outil agricole important n'ont pas pris la peine de consulter les agriculteurs.

 

Un agriculteur qui a vu ce rapport m'a par exemple informé qu'un projet était actuellement à l'essai au Royaume-Uni pour tenter de lutter contre les mauvaises herbes par des méthodes non chimiques (broyage des semences via une unité de contrôle des semences attachée aux moissonneuses-batteuses). Ce projet n'a pas été mentionné dans le coûteux rapport du Parti Vert parce que les auteurs étaient trop arrogants pour prendre le temps de faire des recherches, de s'engager dans des dialogues et d'écouter les agriculteurs.

 

Les agriculteurs se soucient de leur sol, de leurs cultures, de la qualité des aliments qu'ils produisent – ils travaillent dur et méritent notre respect. Les insulter en les qualifiant d'« agriculteurs chimiques » est vulgaire, insensible et totalement non professionnel pour des politiciens qui prétendent représenter la voix des citoyens européens. Le Parti Vert veut-il être perçu comme un groupe ouvert au dialogue et au compromis ou comme une secte d'activistes bornés prêts à mentir, à insulter et à créer de la souffrance afin d'imposer aveuglément son dogme ?

 

La plupart des solutions proposées dans le rapport du Parti Vert sont déjà appliquées. Les agriculteurs pourraient-ils faire mieux ? Bien sûr, et ils ne cessent de s'améliorer. Mais les politiciens qui attaquent le glyphosate prennent des études de la taille d'une plate-bande de potager et extrapolent leurs solutions à des champs de 100 hectares. Les activistes à l'origine de ce rapport semblent également supposer que leurs alternatives sont possibles et fonctionnent bien parce que « certains agriculteurs biologiques » les ont utilisées et qu'elles ne posent aucun problème. Aucun détail n'a été fourni quant à l'identité de ces agriculteurs et à la signification de l'expression « bien ».

 

 

Redéfinir les « mauvaises herbes »

 

Dans l'adaptation par Disney en 1951 des aventures d'Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll, les fleurs ne pouvaient classer Alice dans aucun genre, si bien qu'elles ont déterminé qu'il s'agissait d'une mauvaise herbe. Dans le pays des merveilles du Parti Vert, les mauvaises herbes n'existent pas.

 

Dans ce que les auteurs du rapport considèrent comme un moment particulièrement instructif, ils tentent de définir ce que sont les mauvaises herbes. « Les mauvaises herbes ne sont pas un concept scientifique : il n'existe pas, par exemple, de catégorie botanique des "mauvaises herbes". Les mauvaises herbes sont entièrement des jugements de valeur sur la "bonté" ou la "méchanceté" de certaines plantes ». Il est très philosophique de supposer que les mauvaises herbes sont simplement des plantes qui se trouvent au mauvais endroit au mauvais moment. Mais dans les situations de gestion des risques, une réalité constante dans les exploitations agricoles, les mauvaises herbes sont définies comme un danger et des mesures doivent être prises pour réduire l'exposition qui pourrait détruire les cultures, le sol et la sécurité alimentaire.

 

Si nous jouons le jeu du jugement de valeur, les mauvaises herbes peuvent alors être définies comme des tueurs en série sans cœur. Prenons l'exemple de la brutale amarante de Palmer : une plante moyenne peut produire 250.000 graines et atteindre rapidement plus de deux mètres de haut. Comment un épi de blé à tige courte de 22 grains peut-il rivaliser avec cette plante ? Seule une personne ayant le culot d'une Vandana Shiva défendrait un tel prédateur agronomique (bien que Vandana l'ait peut-être confondue avec d'autres espèces d'amarante, comme elle a confondu des mauvaises herbes avec du riz, elle n'admettra jamais une telle erreur).

 

 

Autres plantes

 

Le Parti Vert veut cependant définir trois types de plantes : les plantes cultivées, les plantes nuisibles et les autres plantes. Nous avons donc maintenant une catégorie d'Aliae Plantae (autres plantes) « qui ne sont pas nuisibles à la culture mais plutôt bénignes pour elle ou même bénéfiques pour l'agro-écosystème ». Laissons la nature suivre son cours dans l'exploitation agricole et, comme les aliae plantae « ne causent tout compte fait pas de dommages significatifs [elles] peuvent donc être laissées tranquilles ».

 

Cela correspond à l'esprit de gauche du Parti Vert : les agriculteurs doivent être plus ouverts et plus tolérants à l'égard des mauvaises herbes.

 

Cela correspond également au faible niveau de capacité de recherche dont dispose l'auteur du rapport, Pesticide Action Network : donner à sa redéfinition des autres plantes un nom latin pour qu'elle ait l'air plus intellectuelle et académique, et le tour est joué ! S'ils peuvent prononcer Aliae Plantae de manière crédible lors d'une conférence ou au Parlement Européen, cela fera bonne impression et les gens penseront qu'ils savent de quoi ils parlent. C'est mignon !

 

Mais leur idée que certaines plantes peuvent être bénéfiques pour l'agro-écosystème n'est pas nouvelle. C'est déjà le cas avec l'utilisation accrue des bandes de biodiversité, la mise en jachère des champs, la rotation des cultures et les cultures de couverture multi-espèces. La seule différence est que les agriculteurs choisissent les meilleures aliae plantae (vous voyez, le Risk-monger est aussi un intellectuel !) pour leur écosystème plutôt que de s'en remettre à la survie aléatoire du plus fort.

 

 

Alternatives au glyphosate : c'est élémentaire

 

Une fois que les mauvaises herbes ont été redéfinies et que les agriculteurs conventionnels, avec leur tolérance zéro aux mauvaises herbes, ont été dépeints comme des écoterroristes déversant des tonnes de glyphosate dans la gorge de Mère Nature, le rapport est prêt à présenter ses alternatives à l'« agriculture chimique », en décrivant les étapes simples vers un système agricole de gestion intégrée des mauvaises herbes (IWM – integrated weed management) sans produits chimiques.

 

« Le cœur de la gestion durable des mauvaises herbes consiste à intégrer un large éventail de méthodes différentes pour lutter contre les mauvaises herbes, chacune étant adaptée au type de mauvaise herbe et au type de culture et généralement appliquée en combinaison, à des moments spécifiques du cycle de vie de la culture. »

 

Si vous pensez que la seule chose que font les agriculteurs est d'empoisonner leur sol avec des herbicides, alors ceci semble être une pensée révolutionnaire dont le temps est enfin venu. Mais où ai-je lu un texte similaire et entendu ces idées auparavant ? Peut-être sur le site web de Bayer ? Peut-être dans la bouche de tous les agriculteurs que j'ai visités et avec lesquels j'ai discuté ? La question est donc la suivante : le glyphosate doit-il faire partie de l'IWM ? Si vous faites campagne pour l'interdiction du glyphosate, je suppose que la réponse est « non ». Si vous vous intéressez à l'agriculture durable pour répondre aux besoins de populations croissantes, la réponse est « bien sûr ».

 

Le rapport du Parti Vert énumère une série d'études sur la gestion intégrée des mauvaises herbes au stade de projet (probablement le fruit d'une recherche Google de « IWM ») en passant sous silence le fait que presque toutes ces études utilisent les herbicides comme outil (marteau) dans la boîte de contrôle des mauvaises herbes. Le rapport passe également sous silence le fait que la plupart des agriculteurs utilisent déjà bon nombre de ces outils d'IWM (cultures de couverture, rotation des cultures, pâturage, paillage...). D'autres outils d'IWM proposés, comme le désherbage manuel (avec les doigts), le binage et le travail mécanique, devraient être évités pour des raisons socio-économiques et humanitaires.

 

Puis le rapport s'est enfoncé dans le trou du lapin. Les solutions électrothermiques et thermiques de lutte intégrée contre les mauvaises herbes, telles que l'électrochoc, le brûlage au lance-flammes, l'ébouillantage à l'eau chaude ou l'élimination à la vapeur, sont toutes présentées comme de meilleures alternatives au glyphosate. À un moment donné, il faut se poser la question : sur quelle planète vivent ces gens ? Quelles sont les conséquences pour le climat de l'utilisation de solutions qui émettent autant de CO2 ? Si ces activistes s'inquiètent réellement du biote du sol, comment diable, littéralement, le fait de soumettre le sol à des températures ultra-élevées pourrait-il être utile ? Qu'en est-il des nids, des insectes bénéfiques, des vers de terre ? Que quelqu'un m'aide à comprendre les coûts par hectare de telles solutions et leur efficacité si les systèmes racinaires des mauvaises herbes restent intacts. C'est peut-être la partie la plus ridicule du rapport du Parti Vert (mais si vous êtes obsédé par l'interdiction du glyphosate, vous pouvez vous raccrocher à cette paille brûlée).

 

 

Charrue, bébé, charrue

 

Le rapport contient 14 pages de photos de catalogues de différentes machines de désherbage (dont beaucoup remontent aux années 1960 et dont plusieurs ont été utilisées pendant mon enfance dans une ferme au Canada). Il est curieux de constater que ces machines et techniques de travail du sol sont également utilisées par les agriculteurs conventionnels et qu'on leur conseille de travailler moins le sol pour améliorer les écosystèmes du sol. Il est également curieux de constater que de nombreuses photos de la brochure montrent des outils travaillant dans des champs parfaitement entretenus et bien travaillés.

 

Le Parti Vert est à juste titre mal à l'aise à l'idée d'entrer dans le débat sur le semis direct et l'agriculture durable avec les agriculteurs conventionnels et tente donc, comme pour l'utilisation des pesticides dans l'agriculture biologique, d'adopter l'approche des catholiques romains : ça passe, mais juste un peu. Le rapport préconise le labour réduit – ou labour superficiel – qui ne perturbe le sol que jusqu'à 15 cm. Désolé, mais c'est plutôt profond ! J'appellerais cela une réflexion superficielle.

 

Certains des robots désherbeurs présentés dans les brochures analysées sont assez complexes et coûteux. À l'heure où les agriculteurs doivent relever de nombreux défis pour commercialiser leurs produits à un prix compétitif, nous ferions mieux d'avoir une bonne raison de leur dire qu'ils doivent investir des centaines de milliers d'euros pour trouver une alternative à l'utilisation de quelques litres de glyphosate une ou deux fois par an. (NB : l'obsession anti-chimie et anti-industrie du Parti Vert n'est pas une bonne raison).

 

L'idée d'utiliser des agents de biocontrôle par inondation (pulvérisation de grandes quantités de micro-organismes envahissants dans les champs pour attaquer les mauvaises herbes) soulève de nombreuses questions (notamment les coûts, l'équipement et la formation), mais nous devons simplement poser la question suivante : avons-nous peur d'un herbicide bénin au point d'être prêts, comme alternative, à libérer des agents de biocontrôle microbiens dans l'environnement sans avoir la moindre idée des conséquences à long terme sur le biote du sol ? Comment écrire « stupide » ?

 

Si vous pensez que le glyphosate peut affecter notre système digestif, attendez la prochaine campagne des ONG pour souligner les risques de ces micro-organismes inconnus dans notre approvisionnement alimentaire. Passez-moi le pop-corn bio...

 

 

Le bio d'abord, et rien que le bio

 

Sur les herbicides biologiques : « Une gamme de matériaux pour les herbicides biologiques a été testée, y compris des huiles végétales telles que le pin, le cyprès, le cèdre, le manuka, l'eucalyptus, le trèfle rouge, le clou de girofle, la citronnelle, la cannelle, la menthe, le romarin et la sauge ». Ils ont été essayés... oui... et si ces herbicides biologiques étaient efficaces et sûrs, ils seraient largement utilisés. Manifestement, ce n'est pas le cas ! Mais les auteurs de ce rapport ne souhaitent pas partager cette information. Au lieu de cela, ils terminent par leur affirmation habituelle et prévisible : « Néanmoins, il est nécessaire de poursuivre les recherches afin d'accélérer le développement et la mise en œuvre d'herbicides biologiques efficaces, sans danger pour l'environnement et qui aident les producteurs à répondre à la demande croissante de produits biologiques de la part des consommateurs ». C'est vrai... parce qu'au cours des dernières décennies, il n'y a pas eu le moindre financement de la recherche sur les alternatives biologiques.

 

Je ne vais pas m'étendre sur l'absurdité des objectifs de Farm2Fork de la Commission Européenne, mais il est inutile de dire que le rapport du Parti Vert adore cet agenda et pense qu'une interdiction du glyphosate est cruciale pour atteindre ses objectifs arbitraires de réduction des pesticides.

 

L'absurdité de cet argument du « bio d'abord » met en évidence le problème : il n'existe pas d'herbicides efficaces approuvés pour l'agriculture biologique. C'est ce qui rend l'agriculture biologique moins compétitive et moins durable, et c'est la raison pour laquelle le lobby de l'industrie alimentaire biologique a financé avec tant d'ardeur des campagnes visant à interdire les herbicides (et, par là même, à rendre les OGM moins rentables). Si mes pratiques sont désavantagées, la solution scientifique consisterait à adopter les technologies qui fonctionnent. La solution militante consiste à détruire l'avantage dont bénéficie l'agriculture conventionnelle. La plupart des enfants ont un sens plus aigu du bien et du mal que ces lamentables fondamentalistes dogmatiques. Mais la cour de récréation de Bruxelles n'a jamais été équitable et ces brutes sont libres de faire ce qu'elles veulent.

 

 

Un aveu d'inutilité

 

Après avoir présenté toutes les merveilleuses alternatives au glyphosate, les auteurs ont pris le temps de réfléchir aux conséquences de certaines d'entre elles.

 

« L'une des principales préoccupations concernant l'utilisation du désherbage à la flamme et à la vapeur est la grande quantité de combustibles fossiles utilisés, principalement le GPL (gaz de pétrole liquéfié) et le propane, ce qui est inacceptable à l'ère du changement climatique (Bond et al., 2003). Tout d'abord, en raison de son coût élevé et de son faible rendement, l'utilisation de la flamme et de la vapeur est limitée aux cultures de grande valeur, telles que les légumes et les plantes vivaces, et n'est donc pas très répandue ; il s'agit en effet d'une technique hautement spécialisée, qui n'est généralement utilisée que lorsqu'aucune autre option n'est disponible. »

 

Mais si le glyphosate est rarement utilisé pour les légumes et les plantes vivaces, quel est l'intérêt de cette alternative ? Cet aveu reflète l'inutilité pure et simple du rapport (et de toute la campagne anti-glyphosate).

 

 

Des fanatiques en mal d'éthique

 

Le Parti Vert européen reçoit un budget du contribuable européen pour mener des recherches. Ils ont donné cet argent à leurs collaborateurs du Pesticide Action Network pour qu'ils rédigent un rapport interminable et non professionnel. L'objectif est que cette littérature de campagne militante soit ensuite largement diffusée et utilisée dans les commissions, les groupes de travail et les débats du Parlement Européen.

 

Le Parti Vert sert simplement de caniche à PAN Europe et lui donne volontiers des fonds. De l'argent facile sans aucun doute, mais il s'agit essentiellement d'un don illicite d'un parti politique militant à une ONG sœur (où de nombreux députés européens ont probablement travaillé avant d'être élus). Dans n'importe quel autre monde, cette pratique serait interdite, car il s'agit d'un don déguisé. Que penserait-on si un parti politique donnait des fonds européens à une entreprise comme ExxonMobil pour mener une étude sur les risques des énergies renouvelables ? Dans un monde construit sur l'intégrité et l'honnêteté, PAN Europe devrait rembourser l'argent et le Parti Vert devrait s'excuser. Mais de qui je me moque ? Ces fanatiques feront tout ce qu'il faut pour gagner, quelles que soient les conséquences pour les agriculteurs, les consommateurs, l'environnement et l'économie. Ils n'ont aucune intégrité.

 

Avec ce rapport, le Parti Vert européen en a-t-il eu pour son argent ? Bien sûr que non, mais cela n'a jamais été le but. Il s'agissait de financer Pesticide Action Network, une ONG intégrée dans le tissu du mouvement vert, et de promouvoir la campagne du groupe au sein du Parlement Européen. PAN s'est contenté de sortir quelques documents de ses dossiers de campagne et de les rassembler dans un rapport mal écrit et mal conçu. Ce rapport aura-t-il une influence sur le débat sur le glyphosate ? La plupart des gens à Bruxelles veulent entendre de mauvaises nouvelles sur les produits chimiques, l'industrie et l'agriculture et s'en servir pour justifier leur parti pris. Il est dommage qu'il n'y ait pas d'organisation scientifique à Bruxelles qui puisse attirer l'attention sur le manque de preuves, la mauvaise méthodologie et l'abondance d'erreurs factuelles et d'omissions.

 

Les solutions proposées sont soit déjà utilisées, soit non durables, soit irréalisables. Comme me l'a dit un agriculteur, elles n'offrent rien de nouveau aux agriculteurs. Les agriculteurs utilisent le glyphosate pour une raison précise et l'arrogance de ces zélotes cosmopolites témoigne du fait qu'ils pensent pouvoir débouler sans aucune connaissance en agronomie et dicter aux agriculteurs ce qu'ils doivent faire. C'est une honte.

 

Il s'agit là d'un problème grave. Lorsqu'un groupe de fondamentalistes dogmatiques convaincus exerce une telle influence sur le débat politique, utilise la rhétorique au détriment de la raison et attaque sans pitié l'industrie et l'agriculture conventionnelle, tout dialogue rationnel devient pratiquement impossible. Comme je l'ai déjà dit, cela nous ramène à l'environnement de 1933. Nous voyons aujourd'hui des foules en colère, radicalisées par des ONG militantes, passer à l'action pour attaquer des agriculteurs (Sainte-Soline n'était que le premier champ de bataille et, à l'heure où j'écris ces lignes, plus de dix mille agitateurs d'extrême gauche se rassemblent dans la région des Deux-Sèvres en France pour attaquer des agriculteurs qui veulent construire des bassins d'irrigation pour faire face aux risques élevés de sécheresse). Lorsque des gendarmes sont blessés ou même tués par des militants écologistes, le Parti Vert peut faire semblant d'être choqué, mais son rapport examiné ici montre comment ils contribuent à la rhétorique.

 

Les zélotes sont bornés ; ils diront par exemple : « Il faut arrêter tous les pesticides de synthèse ! » Aveuglés par leurs objectifs, ils cherchent d'autres solutions, n'importe lesquelles, pour atteindre leurs buts. Ils ne prennent pas en compte les conséquences de leurs alternatives (pour les agriculteurs, les consommateurs, la santé humaine ou l'environnement) ni les avantages perdus de l'interdiction de produits qui, au fil du temps et de la pratique, se sont avérés être les meilleures solutions. Un scientifique examine toutes les alternatives et choisit la meilleure. Dans le cas de la lutte contre les mauvaises herbes, il existe de nombreuses options, y compris les herbicides. Un fanatique est bloqué par certaines mises en garde qui restreignent son processus de prise de décision (par exemple, uniquement des substances naturelles), ce qui limite considérablement les options restantes.

 

Ce n'est pas rationnel. Ils ne sont pas rationnels.

 

À Bruxelles aujourd'hui, les fanatiques ont plus d'influence sur les débats politiques et, avec la durabilité affichée comme vertu, ils se sentent moralement habilités à mentir, à tromper et à agir selon un autre ensemble de règles. Avec ce rapport pathétique, le Parti Vert a montré où il veut maîtriser le processus politique. Quelqu'un se lèvera-t-il pour s'opposer à eux ?

 

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* David pense que la faim, le SIDA et des maladies comme le paludisme sont les vraies menaces pour l'humanité – et non les matières plastiques, les OGM et les pesticides. Vous pouvez le suivre à plus petites doses (moins de poison) sur Twitter ou la page Facebook de Risk-Monger.

 

Source : EU Green Party Report on Glyphosate: Another Activist Dumpster Fire – The Risk-Monger

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