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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

Les douze salopards de Risk-monger – 12 pesticides hautement toxiques autorisés en agriculture biologique

26 Novembre 2015 , Rédigé par Seppi Publié dans #Risk-monger, #Agriculture biologique, #Pesticides

Les douze salopards de Risk-monger – 12 pesticides hautement toxiques autorisés en agriculture biologique

 

The Risk-monger*

 

 

Il est communément admis que les agriculteurs bio n'utilisent pas de pesticides et que les aliments bio sont par conséquent plus sûrs que les fruits et légumes issus de l'agriculture conventionnelle. Selon un sondage au Royaume-Uni, 95% des consommateurs achètent des produits bio parce qu'ils veulent éviter de consommer des pesticides. Cette croyance ne peut pas être plus éloignée de la vérité. Le secteur du bio américain a approuvé plus de 3000 pesticides toxiques pour une utilisation en agriculture biologique, dont beaucoup sont des neurotoxiques ou ont un profil toxique exigeant des étiquettes « danger » [en France, ce sont environ 330 spécialités].

 

Un agriculteur qui a un problème de ravageur, de maladie ou de mauvaises herbes doit traiter avec un agent toxique, ou bien en subir les conséquences. Les pesticides certifiés pour une utilisation par les agriculteurs bio, comme les conventionnels, sont conçus pour tuer (avec toutes les conséquences sur la santé de l'environnement que cela comporte) ; à l'évidence, ils ne seraient pas utilisés s'ils ne tuaient pas.

 

Les pesticides bio doivent provenir à l'origine d'une source naturelle, mais cela ne signifie pas que les produits chimiques naturels sont moins mortels (Ebola est naturel...). La seule différence entre les pesticides bio et ceux utilisés exclusivement en agriculture conventionnelle est que les toxines bio sont rarement testées du point de vue de la sécurité sanitaire et environnementale, et il n'y a pas de tests pour vérifier les niveaux de résidus toxiques dans les produits bio. Donc, nous savons beaucoup de choses sur le niveau des risques quand nous mangeons des produits issus de l'agriculture conventionnelle (et les risques sont minimes), mais presque rien sur les risques des produits bio.

 

 

Trois gros mensonges

 

Il n'y a pas de quoi faire un plat sur le fait que les agriculteurs bio utilisent des pesticides. On sait que consommer une année de résidus de pesticides de synthèse bien testés est beaucoup plus sûr que boire une tasse de café, et si jamais nous décidions de commencer à tester les pesticides autorisés en bio, nous aurions probablement des résultats similaires. Le problème est que le lobby du secteur des produits bio ment jour après jour sur la sécurité des produits issus de l'agriculture conventionnelle. Il semble que tout un chacun travaillant dans le secteur du bio ait simplement pris l'habitude de mentir aux autres tout le temps. Rappelez-vous cette jolie petite famille suédoise qui avait abandonné les produits conventionnels pendant une semaine : ils continuaient à absorber des pesticides, mais des pesticides approuvés pour le bio ; et on a juste omis de les tester pour ceux-ci. La chaîne de supermarchés suédoise Co-Op a menti !... Tout comme l'ont fait tous les lobbyistes du secteur du bio et les gourous des réseaux sociaux qui ont diffusé cette vidéo de fiction.

 

 

Il y a trois gros mensonges que les lobbyistes des produits bio profèrent à chaque instant de la journée et qui témoignent soit d'une stupidité issue d'un lavage de cerveau, soit d'un manque total d'intégrité (ou probablement des deux).

 

1. Que les produits bio coûtent plus cher parce qu'ils n'utilisent pas de pesticides. C'est une chose que de mentir en dissimulant l'utilisation généralisée de pesticides sur les produits bio, mais de le faire afin de demander plus d'argent aux consommateurs que vous venez juste d'effrayer est un charlatanisme digne d'emprisonnement.

 

2. Que les produits bio sont plus sûrs que les produits conventionnels parce qu'ils n'utilisent pas de pesticides. Ce n'est en fait pas seulement un mensonge grossier, mais aussi une mise en danger d'autrui. Nous avons des masses de données sur les pesticides de synthèse, et des mesures régulières de leurs résidus dans les aliments ; nous n'avons rien du tout à propos de la sécurité des pesticides utilisés sur les produits bio. Pire encore, les consommateurs ont été amenés à croire qu'ils ne doivent rincer que les produits conventionnels, et qu'il n'y a pas de résidus toxiques sur les produits bio. Tous les produits doivent être correctement rincés, non pas pour éliminer les traces de résidus de pesticides, mais pour prévenir la propagation des agents pathogènes comme E. coli (qui est beaucoup plus présent sur les produits bio).

 

3. Que l'agriculture biologique est plus sûre pour l'environnement parce qu'ils n'utilisent pas de pesticides. Beaucoup de pesticides homologués pour une utilisation en agriculture biologique et figurant sur la liste des douze salopards de Risk-monger ci-dessous se sont révélés être hautement toxiques pour les abeilles et la faune sauvage – bien plus que les néonicotinoïdes bien testés que le secteur du bio s'est efforcé de mettre en doute. Que quelque chose soit d'origine naturelle ne signifie pas qu'il n'a pas d'effet sur l'environnement (il suffit de penser aux déversements de pétrole !).

 

Quand une industrie est entièrement construite sur des mensonges, il est temps pour les régulateurs d'arrêter de regarder ailleurs. Le lobby du secteur des produits bio a fait la preuve de son manque de légitimité et d'intégrité et devrait faire face au purgatoire politique dont il a demandé qu'il soit appliqué aux autres. Je dirais que tant que le secteur des produits bio ne peut pas garantir que ses pesticides sont sans danger, ses produits doivent être retirés du marché.

 

 

 

Ainsi, alors que les lobbyistes du secteur des produits bio continuent à faire avancer le grand mensonge et à élargir ses parts de marché par des campagnes de peur (au fond, je suis sûr qu'ils doivent être moralement épuisés de porter un tel joug d'hypocrisie), j'ai décidé de me concentrer sur un groupe de pesticides toxiques approuvés pour l'agriculture biologique. Ceux-ci sont loin d'être les plus toxiques, mais font partie de ceux qui, me semble-t-il, ont été largement examinés. Tous les pesticides ci-dessous sont plus toxiques et cancérigènes que le glyphosate, parfois par plusieurs ordres de grandeur.

 

 

Méthodologie

 

Je me servirai de la mesure de la DL50 pour la toxicité aiguë. L'EPA états-unienne définit la DL50 comme une mesure standard de la toxicité aiguë qui est exprimée en milligrammes (mg) de pesticides par kilogramme (kg) de poids corporel. Comme l'explique l'EPA, une DL50 représente la dose unique requise pour tuer 50 pour cent d'une population d'animaux de laboratoire (par exemple, des rats, des poissons, des souris, des cafards). Ici, j'utiliserai des données provenant de rats exposés par voie orale (généralement par l'ingestion d'un liquide). Les DL50 sont des mesures standards afin que nous puissions comparer les toxicités des pesticides. Plus la DL50 est faible, plus le pesticide est toxique ; plus la dose est forte, moins le produit est toxique.

 

Comme point de repère, j'utiliserai le glyphosate (la matière active du Roundup) dont les activistes anti-pesticides et anti-OGM financés par le lobby du secteur des produits bio prétendent à cor et à cri qu'il est probablement cancérogène et qu'il est la cause de l'autisme, de l'obésité et de tout ce dont nous pouvons avoir peur. La DL50 du glyphosate est de 5600 mg/kg, ce qui signifie qu'il est légèrement toxique. Pour information, l'OMS (dont une branche, le CIRC, a récemment publié cette fameuse monographie sur le glyphosate), considère que toute mesure au-dessus de 2000 mg/kg dénote un produit légèrement toxique – « légèrement toxique » étant son plus bas niveau de toxicité mesurée. Par comparaison, le bicarbonate de soude que l'on trouve dans la plupart des biscuits (DL50 : 4220 mg/kg) et l'acétaminophène prise quotidiennement par de nombreuses personnes (DL50 : 1944 mg/kg) sont plus toxiques que le glyphosate. Voir un beau tableau comparatif de toxicités.

 

Tous les pesticides homologués pour une utilisation en agriculture biologique figurant dans la liste des douze salopards de Risk-monger ci-dessous ont une mesure de toxicité, une DL50 beaucoup plus faible que le glyphosate (ce qui signifie qu'ils sont plus toxiques).

 

 

Les douze salopards de Risk-monger

 

1.  Bore (DL50 : 560 mg/kg)

 

Le bore est utilisé par les agriculteurs bio comme engrais. L'ingestion prolongée ou répétée de résidus de bore peut affecter le cerveau, le foie et le cœur. L'intoxication chronique (par ingestion, absorption par voie cutanée, par les cavités du corps ou les muqueuses) provoque : anorexie, perte de poids, vomissements, diarrhée légère, éruptions cutanées, alopécie, convulsions (et autres troubles du système nerveux), anémie. Je ne pourrai jamais comprendre comment les lobbyistes du bio peuvent critiquer l'utilisation des engrais de synthèse et promouvoir dans le même temps le bore ou le fumier de vache.

 

 

2.  Acide acétique (DL50 3310 mg/kg)

 

L'évaluation des risques de l'acide acétique par l'EFSA en 2013 a conclu à de nombreuses lacunes dans les données et à la nécessité de plus amples renseignements, de la même manière que pour les néonicotinoïdes, mais on n'a pas interdit l'utilisation de l'acide acétique en agriculture biologique parce que, à plus faible dilution, ce produit chimique est connu comme le vinaigre... et les humains le consomment.

 

L'acide acétique à une concentration supérieure ou égale à 90 % utilisé en agriculture biologique est classé, aux États-Unis, « 1A » pour la corrosion de la peau et doit porter la mention de danger H314 « Provoque des brûlures de la peau et des lésions oculaires graves ». Des études ont identifié des risques à long terme élevés pour les mammifères, un risque élevé pour les abeilles et pour les arthropodes non cibles. Souvent, les militants pro-bio promeuvent un cocktail d'acide acétique, de sel et de savon comme une alternative herbicide au glyphosate. Voir une analyse de la toxicité de ce mélange [lien mis à jour le 19 septembre 2018] pour l'homme et l'environnement, bien supérieure à celle du glyphosate.

 

 

3.  Sulfate de cuivre (DL50 : 300 mg/kg)

 

 

Le sulfate de cuivre est utilisé en tant que fongicide par les agriculteurs bio en plus de 100 usages malgré sa toxicité beaucoup plus élevée que celle des alternatives de synthèse. Voir une comparaison entre le sulfate de cuivre utilisé en bio et le mancozèbe beaucoup moins toxique (DL50 11.200 mg/kg), l'équivalent de synthèse utilisé par les agriculteurs conventionnels.

 

Il est bien connu que le sulfate de cuivre est un produit dangereux pour les humains, les animaux et l'environnement. Voici une citation d'un document de référence (guide) pour le bio produit par l'Université Cornell :

 

« Le sulfate de cuivre est hautement toxique pour les poissons. Même aux doses d'application recommandées, cette substance peut être toxique pour les truites et autres poissons, en particulier dans les eaux douces ou acides. [...] L'empoisonnement par le sulfate de cuivre peut provoquer des dommages au cerveau, au foie, aux reins, à l'estomac et aux muqueuses intestinales. Le sulfate de cuivre peut être corrosif pour la peau et les yeux. [...] Des travailleurs de la vigne chargés de la pulvérisation ont eu des maladies du foie après 3 à 15 années d'exposition à la solution de sulfate de cuivre dans la bouillie bordelaise.

 

Ce produit chimique toxique est approuvé pour l'agriculture biologique dans le monde entier.

 

La citation suivante illustre la « fatigue de l'hypocrite » que les acteurs du lobby du bio doivent ressentir en promouvant sans relâche l'utilisation du sulfate de cuivre sur les produits biologiques :

 

« Il cause des problèmes de reproduction chez les oiseaux, les hamsters et les rats. Il a été démontré qu'il provoque des maladies cardiaques dans la progéniture de hamsters qui y ont été exposées en cours de gestation. Il a provoqué des tumeurs endocrines chez les poulets. Le sulfate de cuivre et les fongicides similaires ont été toxiques pour les moutons et les poulets dans les fermes à des doses d'application normales. [...] Ils sont très toxiques pour les poissons et les invertébrés aquatiques, comme les crabes, les crevettes et les huîtres. Il y a des cas où la plupart de la vie animale dans le sol, y compris les grands vers de terre, a été éliminée par l'utilisation intensive de fongicides contenant du cuivre dans les vergers. Il est fortement bioaccumulateur et est très persistant. Lorsqu'un sol a été contaminé par du cuivre, il n'y a pas moyen pratique pour l'éliminer. »

 

La Commission européenne suggère que l'utilisation du cuivre en tant que pesticide bio devrait être « minimisée »... Devrait être minimisée ? La Commission pourrait au moins dire : « S'il vous plaît bien »... On ne peut s'empêcher de remarquer la douce hypocrisie des régulateurs de l'UE, qui se sentent forcés par les activistes écologistes de frapper fort sur les pesticides de synthèse moins toxiques, bien testés, et qui détournent le regard quand ils sont confrontés aux preuves claires de la haute toxicité de l'un des pires pesticides (bio) connus. Il se passe là des choses bien stupides !

 

 

4.  Pyréthrines (DL50 comprise entre 200 mg/kg et 2600 mg/kg)

 

 

Source : http://fr.slideshare.net/IPM4ALABAMA/botanical-insecticides-version-2013

 

Les pyréthrines (sous différentes formes et désignations) sont issues de substances chimiques extraites de fleurs, mais celles ayant des propriétés toxiques ont maintenant été identifiées et sont fabriquées par voie de synthèse (tout en restant toujours autorisées pour le bio). C'est une bonne chose que les pyréthrines soient produites par synthèse compte tenu de l'impact environnemental des centaines de milliers de tonnes de fleurs produites uniquement pour la production de pesticides bio.

 

Plutôt que d'appeler ces produits chimiques hautement toxiques « pesticides », de nombreux lobbyistes du secteur des produits bio ont choisi de se référer aux pyréthrines avec un terme plus anodin : savon insecticide. Je suis désolé, mais les pyréthrines, bien que de source naturelle, sont connues pour être des neurotoxines. Si je prenais une douche avec des neurotoxines, je voudrais que les autorités me préviennent, et je ne les appellerais pas « savon » ! Qui essaient-ils de berner ?

 

Quelques citations effrayantes une fois de plus du guide pour le bio de Cornell :

 

« Le pyrèthre est hautement toxique pour les abeilles. La dose létale moyenne (DL50) pour les abeilles a été mesurée à 0,022 microgrammes par abeille (Casida & Quistad, 1995). Les applications directes sur les abeilles et les guêpes utiles sont susceptibles d'être mortelles [...] Cox (2002) cite plusieurs études indiquant la possibilité d'un lien entre les pyréthrines et le cancer, y compris une étude montrant une augmentation de 3,7 fois de la leucémie chez les agriculteurs qui ont manipulé des pyréthrines par rapport à ceux qui ne l'avaient pas fait. En 1999, un mémo de l'EPA a classé les pyréthrines comme "susceptibles d'être cancérogènes pour l'homme par voie orale" ».

 

Il convient de noter que lorsque les agriculteurs européens se sont vu refuser l'accès aux néonicotinoïdes par un Groupe de travail de l'EFSA pour la détermination des risques pour les abeilles – un groupe bien démarché par les lobbies et influencé par les activistes –, les agriculteurs ont dû se tourner vers cette classe de pyréthrines, beaucoup moins efficaces et hautement toxiques pour les abeilles, pour protéger leur colza. Je ne peux pas trouver les mots pour exprimer l'absurdité de tout cela !

5.  Peroxyde d'hydrogène (eau oxygénée) [pas d'usage autorisé en France en protection des cultures]

 

La mesure de la toxicité HD50 dépend de la concentration, mais le peroxyde d'hydrogène est utilisé par les agriculteurs bio comme désinfectant généraliste pour tuer les microorganismes par contact (de sorte que plus il est concentré, meilleur c'est).

 

Il est souvent utilisée pour contrôler des agents pathogènes bactériens et fongiques. Une fois de plus, le guide de Cornell pour le bio met en garde :

 

« Les semences traitées et exposées aux oiseaux et autres animaux sauvages peuvent être dangereuses pour eux. Il est également très toxique pour les abeilles et d'autres insectes utiles exposés à un contact direct ; il ne faut pas l'appliquer ou le laisser dériver sur les plantes cultivées ou adventices en fleur lorsque les abeilles butinent activement. De même, il ne faut pas l'appliquer ou le laisser dériver sur les cultures sur lesquelles les auxiliaires font partie d'une stratégie de gestion intégrée des ravageurs. »

 

Les lobbyistes du secteur du bio et les ONG qui militent pour « sauver les abeilles » disent exactement les mêmes choses pour les néonicotinoïdes. Mais la différence est que l'industrie des produits phytosanitaires a travaillé dur pour réduire les expositions à partir des traitements des semences aux neonics ou des dérives, tandis que le lobby du bio semble se moquer de la question.

 

 

6.  Polysulfure de calcium (DL50 : 820 mg/kg) [pas d'usage autorisé en France en protection des cultures]

 

Le polysulfure de calcium est produit en faisant bouillir ensemble de la chaux et du soufre. Il est pulvérisé sur les arbres fruitiers pour contrôler les maladies telles que l'anthracnose, l'oïdium et certains insectes, y compris les cochenilles, les thrips et les acariens ériophyides. Le guide de Cornell affirme :

 

« Le polysulfure de calcium peut être mortel en cas d'inhalation, d'ingestion ou d'absorption par voie cutanée. Il est extrêmement caustique et peut causer des dommages irréversibles aux yeux et des brûlures cutanées. S'il est mélangé avec un acide, il peut dégager des gaz de sulfure d'hydrogène extrêmement toxiques et inflammables (Meister et Sine, 2009). »

 

Il est extrêmement toxique pour les vers de terre qui jouent un rôle important dans la remédiation et la régénération des sols. Pour les humains, il peut brûler la peau exposée et les yeux. Aux États-Unis, le polysulfure de calcium doit être marqué « DANGER ».

 

7.  Roténone (DL50 : 132 mg/kg) [pas d'usage autorisé en France en protection des cultures]

 

 

 

Une petite quantité de roténone va tuer tous les poissons dans votre étang. Cette substance mortelle, hautement toxique, est toujours disponible pour une utilisation par les agriculteurs bio dans des produits combinés avec des pyréthrines (également très toxique – voir ci-dessus) comme Red Arrow. Le Risk-monger a été choqué d'apprendre non seulement que ce tueur d'abeilles n'a pas été interdit, mais que PAN a même détourné son regard face aux conséquences environnementales et humaines désastreuses de cette substance toxique (naturelle). Les promoteurs du bio aiment affirmer que la roténone a été retirée du marché (également dans les commentaires sur mes blogs), mais ils refusent de reconnaître qu'il a été ré-autorisé récemment aux États-Unis d'Amérique.

 

Consommer des aliments bio avec des résidus de roténone peut favoriser l'apparition de la maladie de Parkinson. Il est dommage que les produits bio ne soient pas testés pour la présence de résidus de produits chimiques (naturels) pour que les consommateurs puissent prendre conscience des risques pour leur santé.

 

 

8.  Sulfate de nicotine (DL50 : 50 à 60 mg/kg) [pas d'usage autorisé en France en protection des cultures, mais pour le trafic de contrebande et, partant, les utilisations illicites, voir ici]

 

La nicotine est naturelle, et donc approuvée pour l'agriculture biologique contre les pucerons, les thrips, les acariens et autres insectes. Il est amusant de voir tant de militants pro-bio argumenter contre l'utilisation des néonicotinoïdes en disant que ces pesticides de synthèse utilisent la nicotine. Oui... et alors ? C'est comme pour le Bt, qui est aussi utilisé par les agriculteurs bio. Mais quelle est la toxicité de cette neurotoxine naturelle autorisée en bio ? Très haute ! Aux États-Unis, le sulfate de nicotine requiert une étiquette d'avertissement de danger. C'est une neurotoxine organique qui interfère avec la substance transmettrice entre les nerfs et les muscles. Des tests ont montré que le sulfate de nicotine a provoqué des anomalies dans la descendance d'animaux de laboratoire et une étude de l'État du New Jersey a révélé que l'empoisonnement par le sulfate de nicotine de jardiniers bio peut entraîner une augmentation de la pression artérielle, des rythmes cardiaques irréguliers, et, dans certains cas, la mort.

 

Que dit le Pesticide Action Network au sujet de ce pesticide bio toxique ? Eh bien, PAN reconnaît que ce pesticide est probablement une mauvaise nouvelle, mais, dans la plupart des cas, il souligne qu'il n'y a pas suffisamment de données, et reconnaît qu'il est encore vendu pour l'agriculture biologique (mea culpa !). Le sulfate de nicotine ne semble pas s'être qualifié pour leur liste des douze salopards !

 

 

9.  Azadirachtine (DL50 : 3540 mg/kg)

 

Aussi connu comme l'huile de neem, ce pesticide toxique approuvé pour l'agriculture biologique (en particulier pour les pommes) en remontre à tous les pesticides de synthèse pour sa capacité de massacrer les populations d'abeilles butineuses. Le Risk-monger a appelé à une interdiction de cet horrible produit chimique naturel dont des études de l'UE ont reconnu qu'il cause la mort de 50% des populations d'abeilles lorsque celles-ci sont exposées à un niveau 50 fois inférieur à la dose recommandée pour l'agriculture biologique. Ma demande va à l'encontre de la campagne du principal lobby du bio, l'IFOAM, qui, lui, implore l'UE de ne pas imposer des exigences de sécurité ou des demandes de données à l'azidirachtine qui restreindraient l'usage de ce pesticide tueur d'abeilles parce que, prétendent-ils, il n'y a pas d'alternatives pour les producteurs de pommes bio. Hep ! IFOAM ! Pourquoi ne pas utiliser des pesticides de synthèse moins toxiques afin de protéger les abeilles ? Incroyable !

 

Voici pour d'autres risques pour la santé de l'azadirachtine :

 

« Un des pesticides bio les plus populaires, le neem, est toxique pour les espèces non-cibles, y compris les crustacés et les têtards. Il a été montré que le neem provoque une maladie du cerveau, l'encéphalopathie toxique, chez les enfants. Chez la souris, il provoque des anomalies chromosomiques dans les cellules de moelle osseuse et des dommages de l'ADN des spermatozoïdes. »

 

J'ai mis les scientifiques biaisés, les activistes anti-industrie, du Groupe de travail de l'UICN sur les pesticides systémiques au défi de réfuter la corrélation entre le déclin des populations d'abeilles et la montée de l'agriculture biologique (une corrélation beaucoup plus étroite que celle qu'ils ont faite avec les néonicotinoïdes). Ces chercheurs ont refusé de regarder les données (mais peut-être n'ont-ils pas trouvé de financement auprès de leurs papas gâteaux du secteur du bio), mais l'azadirachtine est peut-être le meilleur indicateur du fait que l'agriculture biologique est aussi dangereuse pour la biodiversité, sinon plus, que les pesticides de synthèse bien testés que le secteur du bio cherche à faire interdire.

 

 

10.  Bromure de méthyle (DL50 : 214 mg/kg) [pas d'usage autorisé en France en protection des cultures]

 

Le bromure de méthyle est un fumigant utilisé par les agriculteurs bio pour lutter contre les araignées, les acariens, les champignons, les plantes, les insectes, les nématodes et les rongeurs. Les études animales montrent que le bromure de méthyle peut affecter les reins, le cerveau, le nez, le cœur, les glandes surrénales, le foie, les testicules et les poumons. Le bromure de méthyle contribue également à la destruction de la couche d'ozone. En raison du risque élevé d'intoxication, il est fortement conseillé que les agriculteurs bio recourent à des professionnels pour l'application de bromure de méthyle.

 

 

11.  Mixtures maison (DL50 : ?)

 

Une des choses les plus effrayantes de l'explosion de la pratique agricole bio par des amateurs est la grande disponibilité de recettes permettant à ces agriculteurs amateurs de faire leurs propres pesticides dans les éviers de cuisine. Nous avons fourni précédemment sur ce blog, un lien vers un site qui montre qu'un mélange maison de sel, de vinaigre et de savon était plus toxique comme herbicide que le glyphosate. Mother Earth News propose une large sélection de mixtures maison avec des produits chimiques de base qui ne sont pas destinés à être consommés ou épandus directement dans l'environnement. La plupart des petits agriculteurs bio ne possèdent pas une connaissance suffisante de la chimie de base pour concocter leurs propres pesticides.

 

Si les militants des ONG font campagne contre les produits chimiques en raison des risques inconnus des cocktails chimiques, pourquoi cautionnent-ils tous ces cocktails de pesticides bio qui sont déversés sur le sol et sur les denrées alimentaires non testées des gens ?

 

 

12.  Huile de citronnelle, huile d'eucalyptus, extrait d'ail

 

Une étude récente publiée dans l'Oxford Journal of Insect Science a montré que lorsqu'elles ingérèrent de l'huile de citronnelle, de l'huile d'eucalyptus, des extraits d'ail, de l'huile de neem, ou de la roténone, les abeilles ouvrières subissent un taux de mortalité de 42 % à 60 % plus élevé que les ouvrières nourries avec des régimes témoins non contaminés.

 

Le Risk-monger a remis en question dans le passé la valeur des tests de laboratoire dans lesquels on a nourri les abeilles avec des contaminants chimiques ; nous devons cependant nous rappeler que les agriculteurs ont été privés des avantages de la protection des cultures par trois néonicotinoïdes sur la base des seules données de tests de laboratoire (sanctionnées par l'EFSA). Si ces types de tests d'alimentation de laboratoire montrent aussi que les abeilles ont un taux de mortalité de 42% à 62% plus élevé du fait de l'exposition aux pesticides bio, alors l'EFSA et la Commission européenne doivent décider si elles veulent interdire tous les pesticides, approuvés pour l'agriculture biologique ou conventionnelle, ou devenir un peu plus raisonnables et cohérents dans la façon de réguler ce que les agriculteurs peuvent ou ne peuvent pas utiliser sur leurs cultures. Qu'un tas de militants tapageurs aient de l'argent à dépenser pour mener des campagnes stupides, ne signifie pas que les régulateurs doivent écouter leurs bêtises.

 

Les mêmes, mais différents ?

 

La seule différence entre les pesticides classiques de synthèse et les pesticides autorisée en bio est que les produits phytopharmaceutiques de synthèse font l'objet de montagnes de données de sécurité et d'une surveillance régulière des résidus, alors que pour les pesticides autorisés en bio, vous payez très cher pour obtenir de belles histoires qui flattent vos sentiments et qui sont construites sur des mensonges bien conçus selon lesquels ils sont plus sûrs pour la consommation humaine, les abeilles et l'environnement.

 

Je suis pleinement conscient que les faits ne comptent pas et que vous voulez vous sentir bien à propos de la nourriture que vous consommez ; mais êtes-vous vraiment d'accord pour donner votre argent à ce groupe de menteurs bien financés du lobby du secteur du bio ?

 

Avertissement : Bien que ces pesticides approuvés pour l'agriculture biologique soient beaucoup plus toxiques que le glyphosate (ou que presque tout autre pesticide classique bien testé), le but de cet exercice est de mettre en évidence la stupidité et le manque d'intégrité des alarmistes qui attaquent les produits conventionnels de protection des cultures afin d'essayer de gagner des parts de marché pour les produits bio. Le risque des pesticides bien testés est très faible par rapport à d'autres expositions à des toxiques naturels ; les campagnes de peur des activistes n'en sont que plus ridicules et infondées.

 

Il y a plus de toxines dans cette tasse de café que vous avez bue en lisant cet article que dans une année entière d'absorption de résidus de pesticides conventionnels présents dans les fruits et légumes que vous consommez (et probablement aussi de pesticides bio, mais je crains que là, nous ne savons tout simplement pas, parce qu'il n'y a pas de pression de la part d'ONG comme PAN pour les faire tester). Mon intention n'était pas de faire encore plus peur aux gens, mais de leur faire réaliser combien nous sommes devenus crédules face à ces personnes mal intentionnées et payées par le lobby du secteur du bio.

 

Comment faire face à la stupidité ?

 

Alors, que devons-nous faire de tout cela ? Deux points : le premier est que le lobby du bio (des associations commerciales du bio aux Food Babes et autres Mamavation du monde) ont sciemment menti en faisant peur aux gens à propos de notre chaîne alimentaire, sûre et bien 

contrôlée. Le deuxième est que ces gens sont soit très stupides pour penser que leurs pesticides ne sont pas aussi toxiques, soit pensent que nous autres sommes suffisamment stupides pour croire leurs balivernes (c'est probablement une combinaison des deux).

 

Et, cela étant, le Risk-monger va lancer une série d'articles d'ici la fin de l'année intitulée : « Comment faire face à la stupidité ? ». Parce que, d'une façon ou d'une autre, nous avons besoin de mettre un peu de bon sens dans le niveau incroyable de stupidité qui se répand, hors de tout contrôle, dans les débats sur la politique alimentaire.

 

Auteur : David Zaruk

 

_______________

 

* David pense que la faim, le SIDA et des maladies comme le paludisme sont les vraies menaces pour l'humanité – et non les matières plastiques, les OGM et les pesticides. Vous pouvez le suivre à plus petites doses (moins de poison) sur la page Facebook de Risk-Monger  :

www.facebook.com/riskmonger.

 

Source : http://risk-monger.blogactiv.eu/2015/11/12/the-risk-mongers-dirty-dozen-12-highly-toxic-pesticides-approved-for-use-in-organic-farming/

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A
J'aimerais bien savoir si votre article sur les pesticides bio ne concernent que le bio venant de l'étranger et non pas de France car vous m'inquiétez, comment le bio pourrait être pire puisqu'on évite les marques Mansoto justement
Répondre
A
Merci de m'avoir répondu
S
Bonjour,<br /> <br /> Merci pour votre question.<br /> <br /> Le bio, qu'il soit français ou étranger, utilise des pesticides, dont certains sont hautement toxiques. Mais le fait d'être "hautement toxique" n'est que le début d'un processus intellectuel et de décision. Toxique pour qui et quoi ? Dans quelles conditions ? Quelles mesures à prendre pour éliminer les risques ou les réduire à un niveau acceptable ? Quel effet pour les consommateurs (je suppose que vous en êtes un ou une et que vous n'êtes pas utilisateur).<br /> <br /> Les aliments, qu'ils soient d'origine conventionnelle ou biologiques, sont sains et sans danger pour le consommateur -- s'agissant de la présence de résidus de pesticides -- sauf accident ou comportement (vraiment) irresponsable de la part du producteur.<br /> <br /> Vous devriez prendre du recul par rapport au matraquage idéologique et publicitaire qui vous fait craindre des "marques Mansoto" imaginaires.<br /> <br /> Rappel: l'auteur a écrit:<br /> <br /> "Avertissement : Bien que ces pesticides approuvés pour l'agriculture biologique soient beaucoup plus toxiques que le glyphosate (ou que presque tout autre pesticide classique bien testé), le but de cet exercice est de mettre en évidence la stupidité et le manque d'intégrité des alarmistes qui attaquent les produits conventionnels de protection des cultures afin d'essayer de gagner des parts de marché pour les produits bio. Le risque des pesticides bien testés est très faible par rapport à d'autres expositions à des toxiques naturels ; les campagnes de peur des activistes n'en sont que plus ridicules et infondées.<br /> <br /> Il y a plus de toxines dans cette tasse de café que vous avez bue en lisant cet article que dans une année entière d'absorption de résidus de pesticides conventionnels présents dans les fruits et légumes que vous consommez (et probablement aussi de pesticides bio, mais je crains que là, nous ne savons tout simplement pas, parce qu'il n'y a pas de pression de la part d'ONG comme PAN pour les faire tester). Mon intention n'était pas de faire encore plus peur aux gens, mais de leur faire réaliser combien nous sommes devenus crédules face à ces personnes mal intentionnées et payées par le lobby du secteur du bio."<br /> <br /> Et pour répondre à votre commentaire suivant, non, David Zaruk n'est pas "un gars de Mansoto". Ce genre d'allégation fait partie de la désinformation dont nous sommes matraqués sur Internet.
A
Et en plus i risk-monger est un gars de Mansoto d'après mes recherches sur google
A
sur l'acide acétique le domaine à changé<br /> http://pesticidetruths.com/wp-content/uploads/2016/05/Reference-glyphosate-2014-06-05-Home-Made-Concoctions-Less-Effective-More-Toxic-Than-Roundup.pdf
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S
Bonjour,<br /> <br /> Merci pour votre commentaire.<br /> <br /> Jai mis le lien à jour.
A
la très grande différence entre les produits utilisés en bio et en conventionnel est le comportement des produits au sol: leur dégradation. C'est cette attention qui est portée en bio au moment des choix de molécule. un autre aspect est l'attention portée aux bestioles qui aide à la santé des végétaux ... là il y a 3 possibilités: la première concerne l'huile de neem: la faune auxiliaire sera touchée sauf en hiver. L'huile de neem n'est pas autorisée comme pesticide en France. La seconde, un mode d'application permet d'éviter de toucher la faune auxiliaire (cela peut exister aussi en conventionnel), ainsi le cuivre n'est pas utilisable dans les vergers bordés d'un ruisseau par exemple. La troisième solution concerne d'autres produits tel l'huile essentielle d'ail, qui n'est pas autorisée non plus, et qui nécessite une protection. elle est réputée avoir peu d'impact sur la faune auxiliaire dans mes souvenirs ... sa dégradation est relativement rapide au sol. les huiles horticoles sont aussi assez efficaces. Quant à la pyrethrines elles sont plus utilisées en conventionnel qu'en bio actuellement ... étant donnés les soupçons de dangerosité pour l'applicateur dont elles font l'objet. Quand on veut faire un article soigné on se renseigne ... bisou
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A
Le classique peut faire pareile, et doi même le faire.<br /> <br /> Il n'y a pas de qualité intrinsèque aux produi naturels, bio, ou anciens.<br /> <br /> chaque produit doit être étudi et par exemple il n'y a pas de doue que le glyphosate est moins toxique que les alternative bio (acide acétique, sel, torche à gas, labour).<br /> Je dis pas de doute parec qu'il n'y a pas de doute...<br /> <br /> l'ambiance est telle que même les gens compétent commencent à douter que le soleil se lève le matin.
P
Faut il être clown ou salopard pour écrire de telle conneries ! Outre le fait que vous citez des substances non autorisés en France , vous citez l'acide acétique !!! Le vinaigre en quelques sorte ! Ainsi selon vous ignares , le vinaigre est dangereux ???!!! Sale lobbyiste de merde , vous utilisez juste le manque d'information des gens pour les tromper
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S
Bonjour,<br /> <br /> Merci pour votre message, auquel je réponds un peu tardivement.<br /> <br /> Il n'est pas totalement déplaisant de recevoir une bordée d'injures... elle démontre qu'on est lu, certes par quelqu'un qui ne partage pas vos opinions (c'est le moins que l'on puisse dire).<br /> <br /> « Ainsi selon vous ignares , le vinaigre est dangereux ???!!! » Ben oui ! Essayez – mais je ne vous le conseille pas – d'en boire quelques décis.<br /> <br /> La DL50 orale (la dose qui tue 50 % des animaux de laboratoire dans un test) est de 3,3 grammes par kilogramme de poids vif. Soit, pour l'humain de référence de 60 kg, en gros 200 grammes ou deux décis.<br /> <br /> Cette DL50 est inférieure – ce qui signifie que le produit est plus dangereux – à celle du glyphosate (5,1 g/kg PV).
P
Lu sur cette page:<br /> http://www.natura-sciences.com/agriculture/pesticides-bio-pratiques-agricoles-bio.html<br /> "Ces pesticides bio ne sont pas forcément anodins. Il ne faut pas confondre « naturel » et « sans danger ». C’est d’ailleurs bien pour leur efficacité qu’ils sont utilisés ! Cependant, il faut remettre en perspective le décalage de dangerosité entre les produits utilisables en bio et les pesticides chimiques. Les pesticides bio naturels se dégradent plus rapidement que les produits de synthèse, à l’exception du soufre et du cuivre. De fait, on trouve moins de résidus dans la nature et donc, indirectement, dans les aliments."<br /> Est-ce exact que les pesticides bio naturels se dégradent plus rapidement que les produits de synthèse?
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