Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

Le glyphosate et M. Olivier De Schutter... dure est la chute

5 Janvier 2018 , Rédigé par Seppi Publié dans #Glyphosate (Roundup), #Activisme

Le glyphosate et M. Olivier De Schutter... dure est la chute

 

 

 

 

Le glyphosate, on connaît maintenant...

 

M. Olivier De Schutter ? Il est – ou faut-il écrire fut ? – un juriste d'envergure. Il fut entre 2008 et 2014 Rapporteur Spécial pour le Droit à l'Alimentation du Conseil des Droits de l'Homme, à l'Organisation des Nations Unies. Un rapporteur actif qui a utilisé ses deux mandats pour promouvoir, notamment, l'« agroécologie » et, quasiment, l'idée que l'agriculture biologique peut nourrir le monde.

 

Puis, on l'a retrouvé dans le comité d'organisation de la pantalonnade du Tribunal International Monsanto. Le 22 décembre 2016, dans « La mascarade du "Tribunal Monsanto" », nous avions écrit :

 

« L'inquiétante dérive de juristes de haut niveau

 

On peut prendre ce "tribunal Monsanto" avec flegme pour ce qu'il est : une extraordinaire guignolade. Il s'ajoutera à l'anthologie de l'activisme anti-pesticides, anti-OGM, anti-capitaliste sous couvert d'altermondialisme et de bien-pensance prétendument humaniste, anti-Monsanto et bientôt anti-Bayer (si l'acquisition se réalise). L'arsenal de désinformation sera enrichi, mais il est déjà tellement garni...

 

Non, nous nous faisons du souci pour une autre dérive, peut-être plus inquiétante : celle des juristes qui ont exercé des responsabilités importantes, en particulier au sein des Nations Unies, à la Cour Européenne des Droits de l'Homme...

 

Nous ferons une mention spéciale de M. Olivier De Schutter. Comment a-t-il pu se laisser aller à cette mascarade qui fleure de manière particulièrement nauséabonde les "procès" publics des régimes totalitaires. Nous estimons que M. De Schutter a non seulement souillé sa propre réputation (c'est son problème), mais aussi celle des Nations Unies dont il fut de 2008 à 2014 le Rapporteur Spécial sur le Droit à l'Alimentation (c'est notre problème).

 

On peut aussi estimer que cette démarche met l'éclairage qui convient sur son activité – son activisme – en tant que rapporteur spécial. Mais c'est malheureusement long à expliquer. »

 

On pourrait expliquer... on peut aussi lire tout simplement la dernière déclaration de M. De Schutter sur CIEL-FM, une station de radio canadienne de langue française, rapportée dans « Olivier De Schutter (UCL) sur le glyphosate: "La santé des Européens est en danger" ».

 

Grands dieux ! La santé est en danger. Pour une substance qui est maintenant en service depuis quarante ans et qu'on pouvait se procurer il y a peu encore dans des supermarchés. À lui seul, le titre illustre la dérive intellectuelle et, soyons francs, morale d'un personnage passé au militantisme aveugle et à l'aveuglement militant.

 

Voici les moments forts de cette interview :

 

« D’abord ce règlement viole le droit à la santé, le droit à l’environnement, il viole le principe de précaution : en l’absence de certitudes scientifiques quant à l’impact du glyphosate, il faut s’abstenir de le réautoriser c’est aussi simple que ça. »

 

« Il y a une mise en danger très claire de la santé des Européens. »

 

 

À propos de l'Initiative Citoyenne Européenne : « Si un million au moins de citoyens et Européens sur sept Etats membres au moins, signent une demande que la Commission européenne avance telle ou telle proposition, la Commission européenne doit répondre. Et la Commission européenne a reçu cette initiative citoyenne européenne ‘Stop glyphosate‘ qui a recueillie, à ce jour, 1,3 million signatures et la Commission européenne au lieu de répondre sur le fond, va de l’avant avec une proposition qui va à rebours de ce que cette initiative demande. Donc pour moi, il y a une véritable mise en cause du principe de démocratie dans l’Union européenne. »

 

« En tout cas, c’est un des arguments importants que le Parlement européen, les Etats membres qui veulent annuler cette décision, peuvent mettre en avant. Très clairement, le traité sur l’Union européenne donne au citoyen le droit d’introduire une initiative citoyenne européenne. C’est priver ce droit de tout effet utile, de toute effectivité que de prendre une décision sans même répondre sur le fond aux arguments que cette initiative met en avant . »

 

« Il y a quand même huit Etats, dont la Belgique, qui ont voté contre le renouvellement du glyphosate et j’espère que ceux qui ont déclaré leur opposition vont agir devant la justice européenne. J’espère aussi qu’au Parlement européen, une majorité va se trouver pour attaquer cette décision devant la justice européenne. »

 

« Et ce qui est tout à fait choquant, c’est que les agences européennes qui sont censées veiller sur la santé des Européens, l‘Autorité européenne de la sécurité des aliments (EFSA), et l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA), ont toutes les deux conclu à l’absence de nocivité du glyphosate. »

 

« Il est dans l’intérêt de Bayer que Monsanto puisse continuer d’écouler ses produits. » Il n’est donc « pas étonnant » que le ministre allemand de l’Agriculture, Christian Schmidt (CSU) ait voté en faveur du renouvellement du glyphosate. « C’est l’intérêt de Bayer que de ne pas racheter une coquille vide. Donc le Roundup, le produit phare de Monsanto, est à base de glyphosate. Et bien entendu, il est dans l’intérêt de Bayer que Monsanto puisse continuer d’écouler ses produits. »

 

« Donc ce vote du ministre allemand de l’Agriculture, contre le vœux de la coalition allemande actuellement au pouvoir – ce qui dans n’importe quelle démocratie fonctionnant normalement aurait dû amener Christian Schmidt à démissionner – peut s’expliquer sans doute par la défense d’intérêts stratégiques allemands. »

 

A la question de savoir comment on en est arrivé là, Olivier De Schutter répond : « Le problème, c’est que l’on raisonne toujours dans le court terme. Comme s’il n’y avait pas d’alternatives à explorer, pour que dans le long terme, on aille vers des systèmes alimentaires plus durables. C’est choquant et cela montre une certaine myopie des gouvernements, comme d’ailleurs des entreprises. On ne peut pas continuer d’investir dans un système agroalimentaire qui dépend autant des énergies fossiles, qui émet autant de gaz à effet de serre, et qui, en plus, porte atteinte à la santé des hommes et des femmes. »

 

On en est là « parce qu’on n’explore pas les véritables alternatives qui pourtant existent et qui ont montré leur efficacité. » […] « On peut très facilement réduire de manière significative l’usage de pesticides et d’engrais chimiques par des méthodes culturales, des cultures associées, des légumineuses, de l’agroforesterie, des méthodes de contrôle biologique qui permettent d’utiliser moins de pesticides en s’assurant que les cultures se protègent les unes des autres. » Mais pour cela, « il faut un changement de mentalité chez les agriculteurs. »

 

Tout y est :

  • l'hystérie sur les dangers du glyphosate ;

  • les grandes accusations ;

  • la contestation des conclusions des institutions européennes d'évaluation des risques et des dangers ;

  • la mise en cause de la Commission Européenne (on notera que la Commission a dûment répondu à l'ICE, certes pas dans le sens espéré par les activistes, mais M. De Schutter ne le savait peut-être pas au moment de l'interview)

  • le rejet – époustouflant pour un juriste – des principes de la démocratie, s'agissant tant du respect du choix de la majorité des États membres que de la signification des ICE et des suites à leur donner ;

  • les théories du complot (Ah... Baysanto...) ;

  • les douces illusions de l'« agro-écologie » (de l'idéologie, pas des principes que nous considérons faire partie d'une science vénérable, l'agronomie, qui n'a pas besoin d'être rebaptisée).

 

M. De Schutter a cependant raison quand il affirme qu'il y a aujourd’hui « une véritable mise en cause du principe de démocratie dans l’Union européenne. » Mais il n'a pas conscience que le danger vient de gens comme lui.

 

Ce que nous devons dénoncer avec la plus extrême vigueur.

 

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
A
C'est une dérive conspirationiste.<br /> <br /> Je me souvient avoir entendu parler d'une étude sur le problème du lock and track en aéronautique.<br /> c'est quand on trouve une cause possible à un incicdent, mais qu'on le verrouille et qu'on tente de le maintenir en déformant tout les nouveaux éléments reçus. on devien immune aux faits nouveaux.<br /> <br /> Ca se rapproche du Groupthink tel que expliqué par Roland Benabou.<br /> <br /> On avait analysé les variations de sensibilité à ce phénomène selon les professions.<br /> les pires étaient, les professions juridiques (avocats, juges).<br /> les ingénieurs étaient parmi les meilleurs.<br /> <br /> Certains juges ou avocats prennent aussi la grosse têet à se craoire justiciers, comme les aides sociales (une amie psychologue dénonçait ce syndrome du Zoro qui ruinait des familles).<br /> <br /> Le conspirationisme, de Schutter, mais aussi de Foucart, de Boiron, est une protection contre les faits.
Répondre
S
Bonjour,<br /> <br /> Merci pour votre commentaire.<br /> <br /> Je ne sais pas quels sont les ressorts psychologiques, mais je constate que M. De Schutter a fait ce qui, en matière de circulation, constitue un dérapage incontrôlé suivi d'une série de tonneaux.<br />