L'injustice économique de l'écologisme
Risk-monger*
Cet article est une reprise de mon ancien site dans le cadre du processus de mise à jour depuis la fermeture de cette page. C’était l’un de mes premiers articles, publié le 30 avril 2010 ; il décrivait avec une bonne précision la vague d’élitisme vert arrogant et suffisant qui, au cours de la dernière décennie, a étranglé les masses (le « peuple »), alors que la petite classe des écologistes riches a fait très fort pour écrire les règles à son profit.
Ce qui se passe aujourd'hui en France, en Belgique et ailleurs avec le mouvement des « gilets jaunes » était prévisible et parfaitement compréhensible. Les pauvres ont été contraints de payer pour que les riches puissent afficher leur vertu et montrer à quel point ils sont verts. Les riches roulent en voitures électriques subventionnées, alimentent leurs maisons en électricité avec des panneaux solaires et dégustent du chou kale biologique. Tout va bien pour eux. Les pauvres paient pour leurs privilèges avec des taxes sur le carburant plus élevées, des nuits froides du fait d'un réseau électrique inabordable et des factures alimentaires coûteuses. Les usines délocalisent – les riches n’ont pas besoin de travailler pour payer leur loyer. Les agriculteurs se débattent tandis qu'une classe politique urbaine et obscène leur enlève les outils nécessaires pour réussir. Il n’est pas étonnant que ceux qui galèrent aient revêtu un gilet jaune et se soient levés pour revendiquer les droits du peuple.
Mais les fanatiques dogmatiques qui sont derrière ces oppressions vertes ne s’intéressent pas au peuple – les écologistes pensent que les humains sont la cause du problème et que ce serait mieux pour la planète que les humains souffrent. Les articles arrogants du journal Le Monde dissimulent à peine leur mépris des paysans et semblent applaudir devant plus de sacrifices au profit de la Terre Nourricière. Une petite minorité de fanatiques dogmatiques imposent leur volonté et obligent les populations les plus pauvres à payer pour les grandes idées de leur fondamentalisme vert mal conçu. Par des pressions politiques, des campagnes de communication et des astuces de marketing, ces militants ont lésé des consommateurs, des familles nombreuses, des agriculteurs et des navetteurs en difficulté. Sont-ils allés trop loin ?
En 2010, j'ai appelé cette folie environnementale : « injustice économique ».
L'écologisme n'est pas la voix du peuple, c'est la volonté d'une bande arrogante de pharisiens élitistes qui affichent leur vertu, méprisent le peuple et n'ont aucun scrupule lorsque les «manants » souffrent. Qu'ils mangent de la brioche !
Il y a presque neuf ans, j'ai produit, je pense, une analyse pertinente.
L'injustice économique de l'écologisme
30 avril 2010
L'écologisme est un luxe pour les riches et un fardeau pour les pauvres. Ce n’est pas un fardeau au sens de l’injustice globale des effets sur l’environnement dont les participants à la Conférence de Copenhague de 2009 sur les changements climatiques avaient débattu. Non, l'injustice est que les pauvres ne peuvent pas se permettre les avantages des solutions environnementales mais doivent en payer le prix.
La plupart des écologistes des pays développés appartiennent résolument à la classe supérieure, prétendent être éduqués sur ces questions et n'hésitent pas à faire la leçon à d'autres sur ce que devraient être les choses. Ils peuvent se permettre d'acheter des produits biologiques et affirmer que nous devrions tous en acheter (sans réaliser que les 20 % les plus pauvres de la population n'ont déjà pas les moyens d'acheter les cinq portions quotidiennes de fruits et légumes nécessaires pour protéger leur corps contre le cancer). Ils appellent à fermer les usines et les industries car ils ne comprennent pas ce que cela signifie pour un ouvrier de la classe ouvrière d'avoir un travail. Ils plaident pour la fin de l’économie basée sur le carbone parce qu’ils peuvent se permettre d’acheter des voitures électriques.
L'injustice économique la plus obscène est les énergies renouvelables. Par exemple, le principal fournisseur d’électricité belge, Eandis, vient d’annoncer qu’il doit augmenter ses factures d’électricité de 20 % en moyenne afin de couvrir le coût des éco-crédits accordés aux personnes pour installer des panneaux solaires (et les primes dont ces personnes bénéficieront lors de la vente de l’électricité sur le réseau). Oui, des panneaux solaires… EN BELGIQUE ! Ironiquement, la Belgique dispose de suffisamment d’électricité nucléaire qui fournit un approvisionnement sûr et peu coûteux... si seulement les gens pouvaient penser rationnellement.
Qui a les moyens d'acheter des panneaux solaires et de bénéficier des généreuses subventions ? La frange riche et soucieuse de l'environnement de la population. Leur facture énergétique diminuera (ils pourraient même gagner de l’argent en revendant de l’électricité sur le réseau s'ils n’avaient pas autant de gadgets). Ainsi, la fraction la plus pauvre de la population belge est obligée de payer 20 % de plus pour son électricité afin que ses voisins aisés (d'accord, ils ne vivent pas côte à côte) puissent profiter d’une électricité gratuite, prendre une attitude moralisatrice et afficher leur suffisance de couleur verte. Que quelqu'un me tape dans la main !
J'ai écrit ailleurs que quelque chose n'allait pas du tout dans le plan de General Electric et Jeremy Rifkin visant à introduire un réseau électrique intelligent pour un monde basé sur les énergies renouvelables. Un tel réseau permettrait de rationner et de tarifier l'électricité en fonction de l'offre produite par les micro-générateurs des toits des maisons. Cela impliquerait que l’électricité devienne un article de luxe (et non un droit) à un prix établi en fonction des disponibilités. Les quartiers riches (avec leurs éco-bidules subventionnés) disposeraient alors d'une électricité abondante tandis que les quartiers pauvres seraient confrontés à des baisses de tension programmées et aux désavantages économiques qu'elles imposeraient. Ces intentions peuvent être pures, mais un tel raisonnement est très imparfait et plutôt obscène.
Il faut que cela cesse. Si nous subventionnons notre bonne conscience avec des solutions écologiques qui taxent les pauvres, nous ferions mieux de trouver un moyen d'équilibrer l'injustice économique que nous leur causons. La réponse est évidente : imposer une taxe aux environnementalistes.
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* David pense que la faim, le SIDA et des maladies comme le paludisme sont les vraies menaces pour l'humanité – et non les matières plastiques, les OGM et les pesticides. Vous pouvez le suivre à plus petites doses (moins de poison) sur Twitter et la page Facebook de Risk-monger.
Source : https://risk-monger.com/2018/12/02/the-economic-injustice-of-environmentalism/