/image%2F1635744%2F20150606%2Fob_b8319b_2015-06-06-les-champs-de-l-au-dela-tom.jpg)
Norovirus inside, une nouvelle saison bientôt !
Albert Amgar*
Avec les premiers frimas, voici que norovirus, l’agent principal des gastro-entérites aiguës virales, devrait bientôt faire son apparition…
Selon un article du BEH de janvier 2018 publié par l’InVS on apprend :
Les norovirus apparaissent responsables du plus grand nombre de cas (517 593 cas*, soit 34% du nombre total de cas d’origine alimentaire) ; ils sont au 3e rang en nombre d’hospitalisations (3 447 hospitalisations, 20% du nombre total d’hospitalisations pour infection d’origine alimentaire) et au 7e en nombre de décès (8 cas décédés, 3% du nombre total de cas décédés d’origine alimentaire).
Pour les norovirus, une transmission alimentaire est possible, notamment via les aliments qui peuvent être contaminés soit directement (coquillages), soit lors de leur manipulation sans précautions d’hygiène par une personne infectée. Au vu des estimations pour cet agent pathogène, il faut continuer à sensibiliser le personnel de cuisine sur le risque fécal-oral et sur le respect des bonnes pratiques d’hygiène lors de la manipulation des aliments. Au niveau familial, les règles d’hygiène doivent être respectées scrupuleusement en cas de présence d’un malade au sein du foyer.
Par ailleurs, « Une étude de l’Institut de veille sanitaire en population générale réalisée de mai 2009 à avril 2010 en France métropolitaine a estimé que plus de 21 millions d’épisodes de gastro-entéries aiguës survenaient chaque année en France (Van Cauteren D. et al. 2012). »
Vous voilà prévenus !
Enfin, un résumé d’une étude sur les gastroentérites à norovirus chez des patients hospitalisés en Allemagne, 2007–2012, vient à point pour illustrer le coût de ces infections à norovirus…
Nous avons estimé le nombre d'hospitalisations pour gastro-entérite à norovirus (GEN) et les coûts médicaux associés en Allemagne, où les tests de dépistage de norovirus sont élevés en raison des effets sur les remboursements. Nous avons extrait des données globales sur les patients hospitalisés avec un code primaire ou secondaire de la Classification internationale des maladies, 10e révision (ICD-10), diagnostic des GEN de 2007-2012 par l'Office fédéral allemand des statistiques. Nous avons évalué la fiabilité du système de codage dans les dossiers des patients d'un grand hôpital universitaire. Environ 53 000 à 90 000 hospitalisations pour GEN ont lieu chaque année en Allemagne (21 000 à 33 000 avec des diagnostics de GEN primaire et 32 000 à 57 000 avec des diagnostics de GEN secondaire codés par la CIM-10). Le taux d'hospitalisation avec GEN comme diagnostic principal (ou primaire -aa) était le plus élevé chez les enfants de moins de 2 ans ; le taux d'hospitalisation avec GEN comme diagnostic secondaire étaient le plus élevé chez les adultes de plus de 85 ans. Le coût médical direct annuel moyen des hospitalisations pour des soins non urgents remboursés était compris entre 31 et 43 millions d'euros. Parmi les patients avec un code GEN ICD-10, 87,6 % ont eu des résultats de laboratoire positifs au norovirus.
Référence. Kowalzik F, Binder H, Zöller D, Riera-Montes M, Clemens R, Verstraeten T, et al. Norovirus Gastroenteritis among Hospitalized Patients, Germany, 2007–2012. Emerg Infect Dis. 2018;24(11):2021-2028. https://dx.doi.org/10.3201/eid2411.170820.
En France, malgré la qualité des études épidémiologiques proposées, il n’existe pas, pour le moment, de données sur le coût des gastro-entérites aiguës virales et encore moins à norovirus… malgré de nombreuses incantations…
Dans ce document de l’IRSAN sur la gastroentérite, on nous dit : « Dans les pays tempérés ces infections surviennent dans un contexte épidémique et saisonnier. Elles s’observent surtout pendant l’hiver dans les pays développés, la prise en charge précoce et adaptée a permis de réduire la gravité de ces infections qui restent cependant d’un coût économique important. »
Dans le rapport d’activité 2016 du CNR des virus entériques, on apprend : « Une étude prospective effectuée sur sept années consécutives montre que les épidémies à norovirus représentent une charge importante pour les des (sic) établissements de long séjour qui nécessiterait d’être évaluée sur le plan médico-économique. »
Autre phénomène constaté ici ou là en France, le plus souvent, il est rapporté des « cas groupés de gastro-entérites virales » mais le terme « cas groupés d’intoxication alimentaire ou TIAC » liés à une gastro-entérite aiguë virale d’origine alimentaire n’est âs quasiment cité… étonnant non ?
Pour ma part, s’agissant de norovirus, les cas groupés de gastro-entérite sont des cas d’intoxication alimentaire !
Un lien répertorie dans l’actualité quelques cas de « Gastro versus TIAC », c’est parfois assez comique, mais la liste n’est pas exhaustive…
______________
* Albert Amgar a été pendant 21 ans le dirigeant d'une entreprise de services aux entreprises alimentaires ; il n'exerce plus aujourd'hui, car retraité. Au travers de son blog il nous a livré des informations dans le domaine de l’hygiène et de la sécurité des aliments. Désormais, je l'accueille avec plaisir.
/image%2F1635744%2F20230512%2Fob_124db7_capture-nutri-score.jpg)
/image%2F1635744%2F20181201%2Fob_397228_capture-amgar.PNG)
/image%2F1635744%2F20181126%2Fob_2f02a9_capture-amgar-38.PNG)
/image%2F1635744%2F20181123%2Fob_5c6af3_capture-amgar-36.PNG)
