/image%2F1635744%2F20150606%2Fob_b8319b_2015-06-06-les-champs-de-l-au-dela-tom.jpg)
Il était une fois une affaire de torchons à l'Île Maurice
Albert Amgar*
Une série d'articles ayant tous pour origine un article de la BBC a pour sujet la « saleté » des torchons de cuisine…, d'où l'idée d'aller rechercher la version originale à la source, c'est-à-dire auprès de l'ASM, American Society for Microbiology.
Une étude bien 'sympathique' de l'Université de l'Île Maurice a été rapportée lors de 'ASM Microbe 2018' ; ASM Microbe est la réunion annuelle de l'American Society for Microbiology, qui s'est tenue du 7 au 11 juin à Atlanta, en Géorgie. Cette étude indique que « Des torchons peuvent contribuer à la croissance d'agents pathogènes potentiels qui causent des intoxications alimentaires ».
Ce ne sont pas les articles qui manquent sur ce sujet, De la présence de bactéries dans les torchons de cuisine, Les torchons doivent-ils être utilisés qu’une seule fois et ensuite lavés ?, L’hygiène des aliments, les torchons et nous : éléments de réponse…
En fait, nous devrions toujours associer torchon ou essuie-mains avec « propre » et « sec » et en cas de doute, changer pour un torchon propre ou un essuie-mains propre et sec… et ce, quel que soit son régime alimentaire…
Des chercheurs de l'Université de l'Île Maurice ont montré que des facteurs tels que la taille de la famille, le type de régime alimentaire, l'usage multiple de torchons, parmi d'autres facteurs, affectent la croissance des agents pathogènes sur les torchons de cuisine, provoquant potentiellement des intoxications alimentaires.
« Notre étude démontre que la composition de la famille et les pratiques hygiéniques dans la cuisine ont eu une incidence sur la charge microbienne des torchons », a dit le Dr Biranjia-Hurdoyal. « Nous avons aussi trouvé que le régime alimentaire, la façon d'utiliser les torchons et leur humidité pouvaient être très importants pour la croissance des pathogènes potentiels responsables d'intoxications alimentaires », a-t-elle dit.
49% des torchons collectés dans l'étude présentaient une croissance bactérienne qui augmentait en nombre avec la présence d'une famille élargie, la présence d'enfants et l'augmentation de la taille de la famille. Les torchons à usages multiples (essuyage d'ustensiles, séchage des mains, pour prendre des ustensiles chauds, l'essuyage et/ou le nettoyage de surfaces) avaient un nombre de bactéries plus élevé que des torchons à usage unique et les torchons humides présentaient un nombre de bactéries plus élevé que les torchons secs. Sur les 49 échantillons positifs pour la croissance bactérienne, 36,7 % ont présenté des coliformes, 36,7 % Enterococcus spp. Et 14,3 % S. aureus.
« Dans cette étude, nous avons étudié le rôle potentiel des torchons dans la contamination croisée dans la cuisine et divers facteurs affectant le profil microbien et la charge des torchons utilisés en cuisine », a dit le Dr Susheela D. Biranjia-Hurdoyal du Département des Sciences de la Santé, Université de l'Île Maurice, auteur principal de l'étude.
Un total de 100 torchons utilisés en cuisine ont été recueillis après un mois d'utilisation. Les chercheurs ont cultivé les bactéries et les ont identifiées par des tests biochimiques standard. Ils ont également déterminé la charge bactérienne sur les torchons.
S. aureus a été isolé à un taux plus élevé chez des familles ayant un statut socio-économique faible et les familles avec des enfants. Le risque d'avoir des coliformes (Escherichia coli) était plus élevé avec des torchons humides qu'avec des torchons secs, des torchons à usage multiple que des torchons ou essuie-mains à usage unique et des familles ayant une alimentation non végétarienne.
Des coliformes et S. aureus ont été détectés à une prévalence significativement plus élevée chez des familles avec des régimes alimentaires non végétariens. Escherichia coli fait partie de la flore normale de l'intestin humain et est libéré en grand nombre dans les excréments humains. La présence de Escherichia coli indique une contamination fécale possible et un manque de pratiques d'hygiène.
« Les données indiquent que des pratiques non hygiéniques lors de la manipulation des aliments non végétariens pourraient être courantes en cuisine », a dit le Dr Biranjia-Hurdoyal. La présence d'agents pathogènes potentiels provenant des torchons indique qu'ils pourraient être responsables d'une contamination croisée dans la cuisine et entraîner une intoxication alimentaire. « Les torchons humides et l'usage polyvalent des torchons devraient être déconseillés. Les familles plus grandes avec des enfants et des personnes âgées devraient être particulièrement vigilantes à l'hygiène en cuisine », a-t-elle dit.
NB : Je ne sais trop quoi dire à la suite de ce court résumé, bien entendu, ne pas conserver pendant un mois un torchon (sale et humide) de cuisine me paraît primordial, mais je ne vois pas très bien ce que vient faire le régime alimentaire et surtout en quoi un régime non-végétarien serait plus contaminant que, par exemple, un régime végétarien (sauf à dire que vegan c'est mieux, mais on s'égare…)…
Sur le plan microbiologique, confusion entre coliformes et Escherichia coli par exemple...
Comme l'indique cet article, « Vos torchons de cuisine sont des nids à bactéries », certes, surtout s'ils sont en activité depuis un mois...
______________
*Albert Amgar a été pendant 21 ans le dirigeant d'une entreprise de services aux entreprises alimentaires ; il n'exerce plus aujourd'hui, car retraité. Au travers de son blog il nous a livré des informations dans le domaine de l’hygiène et de la sécurité des aliments. Désormais, je l'accueille avec plaisir.
/image%2F1635744%2F20230512%2Fob_124db7_capture-nutri-score.jpg)
/image%2F1635744%2F20181201%2Fob_397228_capture-amgar.PNG)
/image%2F1635744%2F20181126%2Fob_2f02a9_capture-amgar-38.PNG)
/image%2F1635744%2F20181123%2Fob_5c6af3_capture-amgar-36.PNG)
