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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

« Une défense de l'agriculture » sur CulturAgriCulturE – et chez DumDum

6 Octobre 2017 , Rédigé par Seppi Publié dans #critique de l'information, #Agronomie

« Une défense de l'agriculture » sur CulturAgriCulturE – et chez DumDum

 

Glané sur la toile 186

 

 

Notre ami en rationalisme agricole et agronomique Christophe Bouchet a eu le temps – malgré les travaux des champs et des vergers qui doivent l'accaparer – de lire « Plaidoyer pour nos agriculteurs – il faudra demain nourrir le monde... » de Mme Sylvie Brunel et de nous offrir son point de vue dans « Une défense de l'agriculture » (notre propre point de vue sur cet ouvrage ici).

 

Son analyse de la situation française est tellement pertinente – surtout en ces temps d'États Généraux de l'Alimentation – que nous nous autoriserons à la citer en intégralité.

 

« La France est depuis plusieurs années le creuset d'une curieuse évolution de la pensée vis à vis de l'alimentation. Ça ne veut pas dire que ce soit le seul pays où l'on observe ce phénomène, mais c'est probablement celui où il est le plus violent, le plus extrême et aussi, plus grave, le plus institutionnalisé.

 

 

(Source)

 

 

Vous savez, mes chers lecteurs, que je suis français, producteur de fruits hors de France, en Espagne (plus d’un m’a traité de traître).

 

Je reprends souvent des articles ou des commentaires en provenance de France. J'espère que mes 78% de lecteurs non français ne s'en lassent pas.

 

Mais ce qui se passe en ce moment en France est exemplaire de ce qu'il ne faut pas faire ou ne pas laisser faire.

 

J'espère que les autres pays auront la force et l'intelligence de ne pas laisser les choses déraper de cette manière.

 

Au bout du compte, tout le monde y perd, surtout les agriculteurs, bien sûr, mais aussi l'ensemble des consommateurs, donc finalement 100% de la population. Et ça, sans compter les dégâts environnementaux à long terme que provoquent ces dérives idéologiques sans aucun fondement scientifique réel.

 

L'exception française. Les français sont fiers de se sentir exceptionnels. Il y a une exception française concernant la culture, une sorte de résistance face à l'invasion de la culture anglo-américaine dans la littérature et surtout dans le cinéma et la musique.

 

Et dès qu'un fait particulier met en avant une caractéristique de la France par rapport aux autres pays, on ressort inlassablement l'exception française, toujours sur un aspect positif et valorisant.

 

C’est vrai, il existe bien actuellement une exception française. Mais celle-ci est sournoise, négative, destructrice. Il existe une véritable dépravation dans la relation de la société civile à son agriculture.

 

 

 

(Source)

 

 

Et je ne crois pas que les français soient en droit de se sentir fiers de cette relation, proche de l'inquisition, dans laquelle la seule pensée acceptable est bio, dans laquelle la manipulation de l'opinion publique est savamment orchestrée par des lobbies qui refusent d'en porter le nom, sous forme de "mouvements citoyens" ou d'organisations écologistes, avec l'appui inconditionnel de la plupart des médias, télévision, radio, presse écrite et digitale, le tout sous le regard bienveillant des politiciens au pouvoir quel que soit leur orientation idéologique.

 

 

(Source)

 

 

La situation est devenue tellement tendue que les agriculteurs arrivent à s'opposer entre eux. J'observe, ici en Espagne, dans mon entourage, qu'il y a une vraie complémentarité entre les différents systèmes de production. L'agriculture biologique occupe une place croissante, mais elle ne se fait pas, ou seulement rarement par opposition à l'agriculture conventionnelle, mais plutôt comme une orientation différente, un choix délibéré, et surtout une adaptation à un marché toujours plus demandeur.

 

La société civile espagnole est globalement fière de son agriculture, de ses progrès, de ses succès, de sa pluralité, et de la qualité des aliments qu’elle est capable de produire.

 

L'agriculture évolue dans son ensemble à partir d'une agriculture industrielle, encore présente dans certains secteurs, en particulier pour certaines productions comme les céréales ou le coton, vers une agriculture plus respectueuse, agriculture de conservation, production intégrée ou agriculture biologique.

 

Il n'y a pas de raison d'opposer les méthodes de production. Elles sont complémentaires. Les seules vraies évolutions indispensables, sont celles qui concernent l'érosion des sols, la qualité des sols et de l’eau, l'utilisation des réserves hydriques, et les problèmes de pollution. Mais pour cela, je vous en ai déjà parlé à plusieurs reprises, la meilleure voie n'est pas uniquement l'agriculture biologique. »

 

Nous ajouterons cependant qu'il manque trois convives dans sa liste des manipulateurs d'opinion, de leurs compères et de leurs idiots utiles : certaines associations de consommateurs (certes, on peut les classer dans les « mouvements citoyens »), certains industriels de l'agroalimentaire et la grande distribution.

 

L'UFC Que Choisir a ainsi proposé dans le cadre de la consultation pour les États Généraux de l'Alimentation de « [r]éorienter les aides en faveur des produits issus de l’agriculture biologique » avec l'explication suivante :

 

« Afin d’inciter les agriculteurs à produire une alimentation de qualité, il est nécessaire de réorienter l’ensemble des aides leur étant dédiées vers des modes de production respectueux de l’environnement et promettant une qualité sanitaire adéquate. A ce titre, l’agriculture biologique et l’agriculture intégrée devraient bénéficier de plus d’aides afin d’inciter les agriculteurs à se tourner vers ces modes de productions plus responsables qui de fait devraient induire des modes de consommation similaires. »

 

 

 

 

Cela nous amène à un texte de juin 2015 de M. Rémi Dumery (son portrait ici), « Nous avons besoin de toutes les agricultures, montrons leurs qualités et leurs atouts ». Il relève que la courbe de fréquentation des GMS Bio doit bien monter en flèche les jours suivants la diffusion d'un reportage TV, d'un buzz contre un pesticide ou d'une vidéo sur le cas d'un élevage scandaleux et marginal :

 

« Au niveau économique, cela doit coûter moins cher que la publicité traditionnelle, et cela reste très écolo, en se gargarisant de ne pas remplir nos boites aux lettres !!

 

Nous avons besoin de toutes les agricultures, montrons leurs qualités et leurs atouts :

Les opposées, les détruiront toutes !! »

 

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