AFIS : « Séralini, les rats et les OGM : le silence médiatique » – Paris-Normandie : « "Figures de style" : le professeur "anti-OGM" caennais, Gilles-Eric Séralini, en vert et contre tous »
Glané sur la toile 309
Avec « Séralini, les rats et les OGM : le silence médiatique », l'Association Française pour l'Information Scientifique (AFIS) revient sur ce qu'il faut bien qualifier de véritable scandale : le silence médiatique sur les résultats de trois études, une française et deux européennes, qui, sans la réfuter directement, invalident l'infameuse étude de Gilles-Éric Séralini et al. sur les rats. Vous savez, celle rendue tristement célèbre par les photos de trois rats affligés de tumeurs énormes (il manque la photo du témoin...) qui ont fait le tour de la planète.
Silence médiatique à peine rompu récemment (ou déjà moins récemment) par des blogs comme le nôtre (dernier article ici), ainsi que par M. Sylvestre Huet, sur un blog hébergé par le Monde, avec son « OGM-poisons ? La vraie fin de l’affaire Séralini », du 11 décembre 2018. Un article pour lequel il a été récompensé par le Prix 2019 de l'Information Scientifique à Destination du Public décerné par l'Académie d'Agriculture de France. Toutes nos félicitations !
C'était, pour l'AFIS, une mise en ligne le 21 février 2019.
Et c'est l'excellent Alerte Environnement qui nous a mis sur la voie de ce qu'il faut bien appeler un scandale avec « Séralini dérape ».
Titre exact, mais peut-être un peu court : le vrai dérapage, c'est celui de Paris-Normandie, le 16 février 2019.
Dans le cadre d'une série « Figures de style » hebdomadaire et dominicale consacrée au « portrait d’une personnalité régionale, à travers son parcours et au gré d’une rencontre », il a donné libre cours au « controversé professeur "anti-OGM" Gilles-Éric Séralini ».
C'est ce que Paris Normandie écrit en chapô sous le titre : « "Figures de style" : le professeur "anti-OGM" caennais, Gilles-Eric Séralini, en vert et contre tous ».
Une personnalité ? Avec un tel diagnostic... « controversé »... « contre tous » ?
Il n'y a pas que le choix du sujet. Où est la déontologie journalistique quand on reproduit ce propos :
« Je suis pour le génie génétique, mais contre 99 % des OGM, ces poisons qui servent juste à vendre plus de pesticides. »
Les OGM des poisons ? Cultivés sur près de 200 millions d'hectares dans le monde... massivement importés en Europe et nourrissant une bonne partie du bétail français et européens ? Les OGM Bt servant à vendre des pesticides ?
Combien de temps encore les médias répéteront-ils ces mensonges et âneries ?
Il faut arriver tout à la fin de l'ode à la « personnalité régionale » pour lire :
« 2018 : trois expériences "invalident" celle de Séralini [...] »
Mais c'est immédiatement suivi de :
« pour qui celles-ci "ne peuvent pas être scientifiquement comparées" à la sienne...
Mais voici le clou :
« On a tenté de l’acheter, de le décrédibiliser, de détruire sa réputation. Il a "perdu de bons amis" dans la bataille et rappelle que "d’autres scientifiques travaillant sur ce sujet sont décédés de manière suspecte"... Ce qui peut rendre un peu parano : "Mes courriels et travaux sont cryptés et nos résultats séparés sur trois banques de données différentes." »
Pour « tenté de l'acheter », c'est sa parole... Pour « décrédibiliser... », il l'a fait lui-même... Et pour les scientifiques « décédés de manière suspecte », c'est une insinuation grave. Et la relayer, c'est, pour le journaliste, à notre sens, gravissime.