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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

Plus de deux fois plus de rappels en France et de notifications au RASFF de l’UE

2 Avril 2018 , Rédigé par Seppi Publié dans #Albert Amgar, #Santé publique

Plus de deux fois plus de rappels en France et de notifications au RASFF de l’UE pour les produits alimentaires d’origine France au premier trimestre 2018 par rapport à 2017, et ce n’est pas un poisson d’avril !

 

Albert Amgar*

 

 

Que se passe-t-il donc ?

 

Pourquoi un tel gâchis économique ?

 

S’agit-il d’une pression de la grande distribution, d’une baisse significative des contrôles et des inspections, du réchauffement climatique, autant de causes probables qui peuvent expliquer cette hausse très significative des rappels et des notifications… en ce premier trimestre 2018… ou un simple effet de conjoncture…

 

Un premier pointage en février 2018 sur les rappels avait déjà mis en avant ce problème, mais les événements ont continué à se dégrader…

 

Selon le RASFF, réseau d’alerte rapide des denrées alimentaires et des aliments pour animaux de l’UE, il y a eu pour les produits alimentaires d’origine France au 1er avril 2018, 54 notifications :

 

  • 25 concernant des coquillages dont 19 ont pour origine norovirus.
  • 8 concernant des produits laitiers dont 4 ont pour origine Listeria monocytogenes
  • 5 concernant des produits de volailles.
  • 5 concernant à des poissons ou des produits de la mer.
  • 3 concernant des produits de viande.
  • 3 concernant des fruits et légumes
  • etc.

 

alors il n’y avait eu que 21 notifications au cours du premier trimestre 2017 !

 

Mais, il y a mieux en France…

 

Le site privé Oulah!, qui recense le mieux les avis de rappels de produits alimentaires en France, mais qui n’est pas exhaustif, rapporte qu’il y a déjà eu 65 rappels au 1er avril 2018 versus 31 rappels pour la même période en 2017 !

 

Pourquoi ces rappels et ses notifications à la hausse ?

 

Comme on l’a vu les causes peuvent être multiples, voir ici et ici, mais selon UFC Que Choisir (n°568 d’avril 2018), nous avons à faire en matière de rappels à « Une administration affaiblie ».

 

« Que Choisir » a enquêté et la nouvelle organisation de la Répression des fraudes serait un des éléments de réponse. Depuis la réforme générale des politiques publiques (RGPP) de 2008, les agents de la répression des fraudes ont été réduits et répartis : 25 % sont allés dans les directions régionales (les Dirrecte) chapeautées par les préfets et ne s’occupent que des dossiers de la concurrence, une quarantaine est restée sous les ordres de la direction centrale de Paris et forme le service national d’enquête (SNE) pour des investigations plus conséquentes.

 

La majorité des enquêteurs a surtout été répartie dans les nouvelles directions départementales de protection de la population (DDPP), sous les ordres des préfets de département. Non seulement leurs tâches sont très étendues – de la protection économique à la sécurité du consommateur en tout domaine – mais leur nombre n’est pas suffisant (4 agents sur le terrain par département !). Bien plus, les résultats de leurs travaux se dégradent, comme l’indique un rapport de l’Inspection générale des finances (IGF). Ils sont soumis à des rendements préjudiciables pour des enquêtes de fond, et quand ces dernières ont lieu, le préfet pourrait parfois opter pour la préservation de l’emploi d’une entreprise suspectée plutôt que pour la poursuite des investigations et sanctions éventuelles…

 

Un focus est dédié aux autocontrôles obligatoires pour les industriels qui se substituent à ceux de l’État.

 

Sans oublier la « guerre des polices sanitaires »…

 

Rappelons que « les consommateurs ne se sentent pas assez informés », selon une enquête publiée en février 2017 par la CLCV,

 

(…) la CLCV a montré que 77 % des consommateurs considèrent qu’ils sont insuffisamment informés sur les rappels alimentaires. Il est urgent que soit mis en place un système de communication efficace. Notamment, il faut que les rappels soient mentionnés en magasins de façon claire et visible pour les consommateurs.

 

Une raison de plus de vouloir sauver la sécurité des aliments en France !

 

______________

 

* Albert Amgar a été pendant 21 ans le dirigeant d'une entreprise de services aux entreprises alimentaires ; il n'exerce plus aujourd'hui, car retraité, mais au travers de son blog (quand il s'y remettra...), vous livre des informations dans le domaine de l’hygiène et de la sécurité des aliments. En attendant qu'il s'y remette, je l'accueille avec plaisir.

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Pour compléter les données présentées dans l'article, voici les notifications au RASFF concernant les produits d'origine France pour les années allant de 2012 à 2016 pour le premier trimestre :<br /> - 2016 : 29<br /> - 2015 : 30<br /> - 2014 : 19<br /> - 2013 : 47<br /> - 2012 : 31
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