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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

Empreinte carbone et utilisation des terres des régimes alimentaires conventionnel et bio en Allemagne

30 Mai 2017 , Rédigé par Seppi Publié dans #Agriculture biologique, #Article scientifique

Empreinte carbone et utilisation des terres des régimes alimentaires conventionnel et bio en Allemagne

 

 

Cover image Journal of Cleaner Production Voici les points forts de « Carbon footprints and land use of conventional and organic diets in Germany », de Hanna Treu, Maria Nordborg, Christel Cederberg, Thorsten Heuer, Erika Claupein, Heide Hoffmann, Göran Berndes.

 

  • Les empreintes carbone et l'utilisation des terres des régimes conventionnels et bio ont été évalués.

     

  • Les empreintes carbone des régimes conventionnels et bio moyens sont essentiellement égales.

     

  • Le régime bio moyen utilise environ 40 % de terres en plus que le régime conventionnel moyen.

     

  • Le régime conventionnel moyen contient 45 % de viande de plus que le régime bio moyen.

     

  • Les empreintes carbone et l'utilisation des terres peuvent être réduites en consommant moins d'aliments fondés sur les animaux.

 

Et voici le résumé. Nous l'avons découpé en paragraphes pour en faciliter la lecture.

 

« Les aliments produits selon le mode bio sont souvent considérés comme plus respectueux de l'environnement que les aliments produits selon le mode conventionnel, et l'Allemagne est l'un des marchés les plus importants et les plus dynamiques d'Europe pour les produits biologiques.

 

Cependant, les empreintes carbone et l'utilisation des terres des régimes alimentaires bio, et leur comparaison avec les régimes conventionnels, n'ont pas encore été quantifiées.

 

En utilisant les données sur la consommation alimentaire de l'Enquête Nationale sur la Nutrition II, et les données sur l'empreinte carbone et sur l'utilisation des terres des études d'évaluation du cycle de vie des produits alimentaires conventionnels et bio, on a calculé les empreintes carbone et l'utilisation des terres des régimes alimentaires conventionnels et bio en Allemagne pour trois catégories de consommateurs : hommes, femmes et leur moyenne combinée non pondérée.

 

Les régimes conventionnels sont définis comme le régime alimentaire moyen des consommateurs qui n'achètent pas de produits alimentaires biologiques ; les régimes bio sont le régime alimentaire moyen des consommateurs dont les achats alimentaires comprennent une grande partie de produits alimentaires biologiques. Les émissions de gaz à effet de serre associées aux changements d'affectation des terres n'ont pas été incluses.

 

Les empreintes carbone des régimes conventionnel et bio moyens sont essentiellement égaux (environ 1250 CO2-eq.tête-1.année 1 ), tandis que l'utilisation des terres pour fournir la nourriture est d'environ 40 % plus élevée dans le régime bio (environ 1900 et 2750 m2 de surface.tête-1.année 1 dans les régimes conventionnel et bio, respectivement).

 

Le régime conventionnel moyen contient 45 % de plus de viande que le régime bio moyen, qui contient en revanche 40 % de plus de légumes, de fruits et de légumineuses (combinés). Les produits alimentaires à base d'animaux dominent dans les empreintes carbone et l'utilisation des terres (environ 70 à 75 %) dans les deux régimes alimentaires.

 

Le régime bio, en particulier celui des femmes, se conforme davantage aux lignes directrices pour la santé.

 

Les empreintes carbone liées au régime alimentaire et l'utilisation des terres peuvent être réduites en adoptant des régimes alimentaires avec moins de produits à base d'animaux (d'autres mesures sont également discutées).

 

Les conclusions générales sur la performance globale de l'agriculture conventionnelle et biologique ne sont pas étayées par cette étude, car seules les empreintes carbone et l'utilisation des terres ont été évaluées, alors que d'autres problèmes importants tels que la biodiversité, les impacts de l'écotoxicité et le bien-être des animaux n'ont pas été pris en considération.

 

 

Le résumé en image

 

 

L'article se trouve derrière un péage. Il n'est dès lors guère possible d'en dire plus. A priori, la différence de 40 % dans l'utilisation des terres – pour nous, c'est plutôt 45 % en chiffre arrondi... – se décompose en surface en plus, côté bio, pour compenser les rendements inférieurs, moins surface en plus, côté conventionnel, pour produire davantage de produits d'origine animale.

 

Pour l'empreinte carbone – comment est-elle calculée ? – les résultats peuvent paraître surprenants tant l'agriculture conventionnelle est dénigrée par les milieux environnementalistes. En cause, en partie, l'utilisation d'azote de synthèse, grand producteur de GES. On peut supposer que les émissions plus élevées à l'hectare sont compensées par la production de davantage de rations alimentaires.

 

 

 

Nous avons trouvé un poster de Mme Hanna Treu. Il donne des chiffres un peu différents (4 % de moins d'empreinte carbone pour le bio, 38 % de surface en plus), mais il a l'avantage de proposer un graphique que l'on peut méditer, et des explications :

 

  • L'empreinte carbone des produits bio à base d'animaux est nettement plus élevée que celle des produits conventionnels à base d'animaux (+ 20% pour la volaille et près de 40% de plus pour la production de porc).

     

La consommation de viande inférieure des consommateurs bio compense l'empreinte carbone plus élevée des produits bio à base d'animaux.

 

Les empreintes carbone sont le résultat de différents choix alimentaires ainsi que de différentes quantités d'émissions de GES au cours de la production.

 

  • Alors que la plupart des empreintes carbone des produits bio à base de plantes sont similaires à celles des produits alimentaires conventionnels à base de plantes, l'utilisation des terres par les produits biologiques est généralement beaucoup plus élevée. Les données utilisées dans la thèse montrent des augmentations de 20% et 80% de l'utilisation des terres pour les produits biologiques à base de plantes et à base d'animaux, respectivement, par rapport aux produits alimentaires conventionnels. Contrairement au cas des empreintes carbone, les différences d'habitudes de consommation réduisent, mais ne compensent pas l'utilisation plus élevée des terres par les produits biologiques.

     

  • Indépendamment de la préférence pour les produits biologiques ou conventionnels, le régime alimentaire des femmes produit 33 % de moins d'émissions de GES et 36 % de moins d'utilisation des terres par rapport aux hommes.

 

L'information commence à se répandre. Sur ce blog, nous avons trouvé cette conclusion ironique :

 

« Et si vous utilisez autant de terres en plus pour la production alimentaire, où mettrez-vous tous ces nouveaux moulins à vent.

 

Et n'oubliez pas que nous sommes tous végétariens ; mais certains d'entre nous sont contents de laisser la vache ou le poulet faire le travail d'abord.

 

Rappel en bonus :

 

 

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