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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

Gérard Kafadaroff distille ses analyses dans la presse

19 Mars 2017 , Rédigé par Seppi Publié dans #critique de l'information

Gérard Kafadaroff distille ses analyses dans la presse

 

Glané sur la toile 127

 

 

Résultat de recherche d'images pour "système U 90 substances controversées"Un exemple de stratégie de marketing très contestable

 

« La peur : arme marketing de la grande distribution alimentaire »

 

Sur la Tribune du 14 mars 2017, c'est « La peur : arme marketing de la grande distribution alimentaire », une réflexion sur les dérives de la guerre à laquelle se livrent les grandes enseignes de la distribution pour attirer le chaland. Il y eut la guerre des prix ; aujourd'hui, c'est la compétition pour paraître – et non pas être – le plus respectueux de la santé et du bien-être des consommateurs, ironiquement dans des domaines où santé et bien-être ne sont pas menacés.

 

Susciter la peur ou les angoisses ; les entretenir, même avec des arguments à la limite de l'honnêteté ; les exploiter, bien sûr au profit de l'enseigne en cause : voilà les stratégies du moment.

 

« La peur alimentaire du consommateur nourrie par les risques supposés soulevés par certains groupes écologistes est maintenant entretenue par le marketing des grands groupes de distribution au mépris des études et avis des grandes agences sanitaires. »

 

Et la grande distribution n'hésite pas à entrer dans des alliances a priori étranges :

 

« Cette dernière prend le risque de financer des associations militantes opposées aux pesticides et aux OGM pour contribuer au développement du marché bio plus rémunérateur. »

 

Mais le risque est là :

 

« Toutes ces allégations négatives entretiennent la paranoïa alimentaire et développent un climat de méfiance chez les consommateurs susceptible de se retourner à terme contre la grande distribution alimentaire ! »

 

M. Kafadaroff conclut :

 

« L'opération Système U est une illustration nouvelle de l'entrée dans "l'ère post-vérité où les faits objectifs ont moins d'influence pour modeler l'opinion publique que les appels à l'émotion et aux opinions personnelles", selon la définition qu'en donne le dictionnaire d'Oxford ! Un état de "post-vérité", une société de désinformation, bien peu compatibles avec la démocratie ! »

 

Il nous semble que cet article mérite une suite et, sans nul doute, une réflexion à plus grande échelle. Car le constat pratique, bien décrit par M. Kafadaroff est accablant :

 

« La puissance marketing de la grande distribution alimentaire influence fortement les comportements des consommateurs. En s'éloignant de la réalité, en donnant du crédit à des rumeurs sans fondement, en s'exonérant de l'expertise scientifique, en privilégiant les croyances et les raccourcis émotionnels trompeurs, elle contribue à l'affaiblissement du comportement rationnel des consommateurs et du citoyen. »

 

Nous n'oublierons pas non plus ici la force de frappe de certains médias (cette télévision, surtout publique, qui se livre à un agri-bashing éhonté...) et des revues consuméristes (qui font aussi de la surenchère sur le créneau de la paranoïa).

 

Y aura-t-il une réponse organisée des pouvoirs publics, garants de la santé publique ? De l'expertise scientifique (la vraie, pas les charlatans affublés d'un titre de docteur ou de professeur) ? De la filière agroalimentaire de production et de transformation, vilipendée et pressurée par la grande distribution ?

 

Y a-t-il un candidat à la présidentielle prêt à inscrire une mesure de salubrité publique à son programme ?

 

 

« Ce que signifie vraiment l’engouement grandissant pour le naturel »
 

Résultat de recherche d'images pour "produit naturel" Sur Atlantico du 17 mars 2017, c'est « Ce que signifie vraiment l’engouement grandissant pour le naturel » :

 

« Paradoxe ! Dans une société marquée par la technologie et les avancées scientifiques, le "naturel" envahit toujours plus notre univers consumériste et comportemental. »

 

On ne saurait critiquer en aucune manière un choix de vie raisonné, compris et assumé. Mais est-ce toujours bien le cas ?

 

« Des produits alimentaires aux cosmétiques, des médicaments aux insecticides, l’offre de produits dits naturels s’élargit, bien soutenue par un marketing dynamique et opportuniste. Naturopathie, homéopathie, aromathérapie et produits bio ont le vent en poupe et bénéficient largement de cette nouvelle passion.

 

Le "naturel" est tendance. Ses apôtres zélés très présents dans les médias [...] »

 

M. Kafadaroff énumère quelques contradictions – par exemple les pesticides de synthèse honnis et le silence sur les produits « naturels » qui n'en sont pas moins des pesticides avec des profils toxicologiques et écotoxicologiques pas forcément meilleurs ; les perturbateurs endocriniens de synthèse et le silence sur ceux d'origine naturelle. Il met aussi le doigt sur quelques vérités dérangeantes – par exemple l'exposition plus grande des produits biologiques aux contaminants « naturels » ; les 50 décès en Allemagne dus à des graines germées bio contaminées par une souche pathogène d'E. Coli.

 

Voici une jolie phrase, suivie par une brève analyse du rôle pernicieux des médias :

 

« Chimie, biologie, physique, ces sciences de la nature sont devenues suspectes dès qu’elles permettent le développement de technologies mises au service de l'homme. »

 

Mais il n'y a pas qu'un constat désabusé, au contraire :

 

« Non, le meilleur n’est pas derrière nous ! L’évolution de l’espérance de vie et le recul de l’extrême pauvreté dans le monde en sont une preuve irréfutable! »

 

Ici aussi se pose la question des mesures à prendre pour rétablir une approche rationnelle des faits, l'optimisme et la confiance dans l'avenir. Vaste programme ! Un programme auquel nous devons prendre part.

 

Y a-t-il un candidat à la présidentielle... ?

 

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S
Une réponse de plus à Vigneron.<br /> <br /> Bonjour,<br /> <br /> Je ne suis pas sûr qu'on puisse parler d'amateurisme béat. Il y a de tout dans ces filières. Dans certains secteurs, le contrôle et la traçabilité doivent être extrêmement difficiles (et personne ne s'en émeut). Question « marketing », ce sont plutôt des pros de l'enfumage et de la désinformation.<br /> <br /> C'est l'occasion de mettre en lien l'excellent site de M. Albert Amgar :<br /> <br /> http://amgar.blog.processalimentaire.com/
Répondre
S
Bonjour,<br /> <br /> Merci pour vos commentaires.<br /> <br /> Il me semble que nous ne connaîtrons jamais la réalité. Oui, les germes auraient aussi pu se trouver sur des graines conventionnelles. Mais le traitement de stérilisation aurait pu les éliminer. Le fait incontournable est que l'idéologie « bio » se met en faute pour des motifs purement idéologiques. M. Amgar écrit : « Il n'est pas certain que la désinfection quelle qu'elle soit fonctionne soit sur des graines, soit sur des graines germées ». Certes, mais le refus de la désinfection revient à une acceptation d'un risque éventuellement diminué ou éliminé par la désinfection.<br /> <br /> Pour Charles : Ironique ? Idéologique ? Avec une dose de mercantilisme certainement.
Répondre
A
Avez-vous une étude pour étayer vos propos ?
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A
Je pense que l'article de Gérard Kafadaroff est utile, en revanche il se trompe sur la présence de E. coli pathogènes sur des graines germées bio crues, cela aurait pu tout aussi bien arriver sur des graines germées conventionnelles crues. L’agriculture conventionnelle fait face aux même risque E. coli sur ce type de produit consommé dans ces conditions.
Répondre
V
C'est surtout l'amateurisme béat de toute la chaîne de production organic-food ou ethic-food qui ne laisse pas de me consterner. L'affaire Chipotle aux US en est un Everest.
A
Réponse à Charles. Il n'est pas certain que la désinfection quelle qu'elle soit fonctionne soirt sur des graines ou soit sur des graines germées, il faut donc préférer des graines germées appertisées !
C
Sauf erreur de ma part, le cahier des charges bio interdit la désinfection des denrées à l'aide notamment de chlore (un méchant produit "chimique"), ce qui, dans une filière conventionnelle, aurait en revanche été fait. En résultent des produits parfois contaminés et donc moins sûrs. Ironique, non?
D
"cela aurait pu tout aussi bien arriver sur des graines germées conventionnelles crues"<br /> certes, mais en production bio, l'apport d'azote se fait exclusivement sous forme organique. En conventionnel, l'apport sous forme organique est largement minoritaire (d'ailleurs, pour ce genre de culture, je ne sais pas si un producteur prendra ce risque). Donc, les risques d'avoir des E.Coli pathogènes en bio sont nettement plus élevés