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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

Ruiner la France avec des éoliennes – MM. Jean-Paul Oury et Charles Thimon sur Atlantico

1 Juin 2021 , Rédigé par Seppi Publié dans #Divers

Ruiner la France avec des éoliennes – MM. Jean-Paul Oury et Charles Thimon sur Atlantico

 

Glané sur la toile 670

 

 

(Source)

 

 

Ces temps-ci, la Ministre de la Transition Écologique Barbara Pompili est une invitée de choix pour les chaînes de télévision et les émissions où l'on cause.

 

Calendrier politique avec le plan du gouvernement d'installer des éoliennes en mer au large de Dunkerque ? Calendrier électoral ? Ou recherche du buzz par les médias, la dame ayant une fâcheuse propension à produire des déclarations politiquement et techniquement approximatives et sulfureuses par cynisme ou bêtise et méconnaissance des dossiers ? Ou encore les trois ?

 

Une de ses sottises – récente à l'heure où j'écris, qui sera profondément enfouie sous un amoncellement d'autres quand je publierai – a consisté à insinuer que l’opposition à l’éolien était infiltrée par l’extrême droite, qui « y voit une opportunité pour attiser le ressentiment ». Technique particulièrement bien rodée par la maire de Paris, Anne Hidalgo, et son équipe en « réponse » au #SaccageParis sur Twitter.

 

 

(Source et source)

 

 

Nul besoin de détailler la pauvreté intellectuelle et politique de cet « argument ».

 

C'est dans ce contexte qu'Atlantico a interrogé M. Jean-Paul Oury, auteur notamment de « Greta a tué Einstein » (VA Éditions) et directeur de publication de The European Scientist, et M. Charles Thimon, réalisateur du documentaire « Éoliennes : du rêve aux réalités », disponible gratuitement sur Internet.

 

Cela a donné « Idéologue, sectaire… ou les deux ? » en sur-titre et « Éolien : les "petits" arrangements de Barbara Pompili avec la réalité ».

 

En chapô :

 

« En campagne pour la poursuite des installations d’éoliennes, la ministre de la transition écologique préfère ignorer la réalité de la très faible efficacité énergétique des éoliennes comme la réticence des Français concernés pour mieux noyer ses opposants sous l’accusation infamante d’extrême-droite. »

 

Voici la première réponse, fort argumentée, de M. Jean-Paul Oury sur l'enthousiasme allégué des Français pour les éoliennes :

 

« Il me semble que c’est une affirmation gratuite. Si elle a sans doute été vraie il y a quelques années, je n’ai pas l’impression que ce soit toujours le cas. Personnellement mes observations me feraient croire l’inverse. Au fur et à mesure que les Français sont confrontés à la réalité des éoliennes, ils s’opposent au développement de cette solution. J’en veux pour preuve les sujets que l’on trouve sur Youtube, par exemple, qui est un excellent indicateur de la réputation d’une stratégie. Sur 10 premières vidéos qui sortent à la requête "éolienne", je trouve trois vidéos pédagogiques, et 7 vidéos critiques, dont certaines sont des brulots anti-éoliens, tels que l’émission Envoyé spécial, ou un court exposé à l’Assemblée Nationale de Jean-Marc Jancovici qui détruit la technologie. Quand j’ai écrit mon ouvrage Greta a tué Einstein, je me suis aperçu qu’il y avait une prédominance de contenus critiques à l’égard de l’éolien et il m’a fallu chercher profond pour retrouver d’anciennes vidéos de propagandes faites par des ONG environnementalistes. Cela m’a surpris et même dérangé par rapport à l’a priori que j’avais : je voulais démontrer dans mon ouvrage que toutes les technologies de la transition énergétiques jouissent d’un aura positif dans l’opinion. Si c’est le cas du bio qui gagne des parts de marché chez les consommateur et jouit d’un sauve-conduit dans l’opinion qui ne se préoccupe pas encore du fait que les produits bio peuvent être nocifs, pour l’éolien les récriminations pleuvent de toutes part et on a vraiment l’impression que l’opinion se révolte. On voit proliférer les associations anti-éoliennes au quatre coins de la France, un peu comme ce fut le cas dans les années 2000 avec les antennes relais, et je ne parle pas des ouvrages qui dénoncent l’escroquerie qui sont désormais pléthore : Eolien un vent de Folie, mensonge et arnaque de Bernard Durand, Eoliennes : la face noire de la transition écologique de Fabien Bouglé, Alerte la peste éolienne de Patrice Cahart, Eoliennes : chronique d’un naufrage annoncé de Pierre Dumont et Denis de Kergolay, le scandale éolien de Antoine Waechter, Eolienne une catastrophe silencieuse de Jean-Louis Butré … et on peut aussi ajouter les chapitres destructeurs que lui consacrent d’autres ouvrages plus généralistes tels que Les écolos nous mentent, ou encore mon ouvrage cité plus haut, dans lequel j’ai écrit un chapitre "Eoliennes : l’hélice qui cache la centrale à charbon". "J’imagine que tous ces contenus ont un public et si les Français soutenaient en majorité l’éolien et bien ce dernier n’aurait" pas la réputation qu’il a. »

 

S'il n'y avait que Mme Barbara Pompili...

 

Le vendredi 28 mai 2021, le Ministère de la Transition Écologique a publié « Pour y voir plus clair : Vrai/Faux sur l'éolien terrestre », qui renvoie à un document PDF, et « Pour y voir + clair sur l'éolien terrestre », qui présente une « information » similaire, mais sous forme de menus déroulants. Quelle efficacité !

 

Sur le fond, ce sont des monuments de mauvaise foi et de langue de bois.

 

Juste un exemple du PDF : à l'objection : « Développer de l’éolien en France ne sert à rien car nous avons du nucléaire », il est répondu péremptoirement : « Faux » et :

 

« La production électrique française repose aujourd’hui à plus de 70 % sur le nucléaire et la France a fait le choix de diversifier ses sources d’approvisionnement. […] De plus, le développement des énergies renouvelables permet de réduire nos émissions de gaz à effet de serre. »

 

Ça s'appelle un non sequitur pour le premier argument et c'est grossièrement faux pour le second.

 

En allant sur le site d'origine, on peut aussi visionner une séquence de 2:40 censée nous éclairer sur le faux et le vrai.

 

 

(Source)

 

 

Là, on touche au sublime ! Au brassage de vent s'ajoute l'enfumage. L'entrée en matière :

 

Objection : « Les éoliennes sont souvent à l'arrêt, ce n'est pas efficace. »

 

Réponse : « Non c'est faux. Une éolienne terrestre tourne en moyenne entre 75 % et 90 % du temps. »

 

Que ça « tourne » est une chose, qu'elle produise de l'électricité en est une autre. Le facteur de charge (ratio entre l'énergie produite et l'énergie que les éoliennes auraient pu produire à leur maximum) est en France de 22 à 24 %.

 

 

(Source)

 

 

Pour conclure, citons M. Charles Thimon :

 

« Plutôt que de reconnaître les insuffisances énergétiques, les surcoûts financiers et les dégâts écologiques de cette énergie supposément propre et compétitive, la ministre use de l’invective pour évacuer toute discussion de fond. Après avoir courageusement taxé les opposants de châtelains, et de climatos-sceptiques, elle les rhabille en fascistes. Seulement la stratégie s'est un peu éventée, et en l’occurrence elle s'avère d'autant plus douteuse que l'on sait que 44% des électeurs d’Europe-Écologie Les Verts ne souhaitent pas voir d’éoliennes à coté de chez eux…! »

 

Mais ce gouvernement, imperturbablement...

 

 

(Source)

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H
Ce n'est pas le sujet des éoliennes, mais le nucléaire est une question fondamentale dans le domaine des énergies. L'occasion donc d'évoquer la sortie de la série de HBO "Tchernobyl" sur les écrans français ces jours ci et de rappeler que c'est une série US à grand spectacle mais qu'il ne faut aucunement prendre pour un documentaire. Je renvois à cet article de Forbes datant de 2019 : https://www.forbes.fr/lifestyle/chernobyl-demelez-le-vrai-du-faux-dans-la-serie/ dans lequel le médecin Robert Gale, spécialiste du traitement des irradiés, et qui a soigné les "nettoyeurs" de Tchernobyl s'exprimait sur la série. La série Tchernobyl a été écrite sur la base du livre « Voices from Chernobyl », un ouvrage d’une écrivaine biélorusse Svetlana Alexievich paru en 1999 et pour lequel elle a obtenu un prix Nobel de littérature en 2015 pour des raisons qui étaient sans doute plus politiques que littéraires dans un contexte de néo guerre froide anti Poutine. Pour comprendre ce qu'écrit S. Alexievich et sa vision très personnelle et fluctuante de la vérité historique, je renvoie à cet article édifiant d'un de ses traducteurs qui n'en pouvait visiblement plus des changements de version de la "vérité" selon S. Alexievich : https://www.cairn.info/revue-tumultes-2009-1-page-29.htm#. Pour ceux qui n'auront pas le temps de lire tout l'article, voici un extrait édifiant, je cite "Les questions de l’authenticité, de la datation et de l’absence de contexte dans lequel se sont déroulées les interviews conduites par Svetlana Alexievitch ne sont pas les seules questions que pose cette œuvre très émouvante. Lorsque nous lui avions demandé, quelques années plus tôt, de verser les entretiens qu’elle avait réalisés dans les zones contaminées au fonds Tchernobyl que nous voulions créer au Mémorial de Caen, elle répondit à notre grande stupéfaction, qu’elle n’avait gardé aucune trace de ces bandes, que telle n’était pas sa vocation d’écrivain. Sans traces ni archives, nous penchons donc radicalement du côté de la littérature et non plus de celui de la « vérité historique » prônée par l’auteur "(fin de citation)<br /> Pour finir je renvoie également à cet excellent article de Yann Kindo sur ce que disait Le Figaro de Tchernobyl en 1986 : https://blogs.mediapart.fr/yann-kindo/blog/040511/tchernobyl-ce-que-le-figaro-disait-en-1986. J'étais tombé sur cet article car en 2020° après avoir lu avec beaucoup d'étonnement, à l'époque, l'interview de Robert Gale, j'avais voulu en savoir plus et fait des recherches similaires dans les archives TV sur ce que disaient les journaux français de Tchernobyl en 1986 et j'en étais arrivé aux mêmes conclusions que Yann Kindo.<br /> Je ne suis pas certaine que la programmation actuelle de la série Tchernobyl réponde seulement à un souci d'audimat. Il y a en France, une volonté très forte de diaboliser le nucléaire de la part des mouvements écologistes et pour ce faire, tous les coups sont permis y compris une super production US.
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F
La mini-série Chernobyl de HBO est un "docu-fiction", une fiction inspirée de faits réels. Elle ne prétend pas refléter la réalité avec précision. C'est précisé dans le générique. <br /> <br /> Les échos que j'en ai eu de la part de spécialistes du nucléaire indiquent que les mécanismes physiques de l'enchaînement qui a provoqué la catastrophe sont très bien représentés et expliqués.<br /> <br /> Les critiques de Robert Gale portent sur les effets des radiations, ce qui est un autre sujet. Il a parfaitement raison de souligner les exagérations du cou-fiction sur ce point.<br /> <br /> J'ai regardé la série et je l'ai trouvée très bien faite. Les mécanismes psychologiques et la manière dont les dysfonctionnements de l'organisation soviétique de l'époque ont contribué à la catastrophe sont très bien décrits aussi. On comprend mieux comment ce désastre a miné l'Union soviétique et a participé à sa chute.
M
Télérama qui avait descendu en flammes l'émission de Mac Lesgy concernant l'agriculture sur M6 "M6 ramène sa science" est maintenant dithyrambique (TTT) en ce qui concerne Tchernobyl diffusé sur cette même chaine. Je suppose que bien des téléspectateurs penseront que c'est un docufiction très proche de la réalité historique. Il est triste de constater que ce sont les media ciblant les CSP+, Télérama, ARTE, LCP qui diffusent autant de contre-vérités scientifiques. Télérama avait également encensé un feuilleton radiophonique décrivant un accident apocalyptique à la centrale du Bugey ainsi qu'un autre docufiction où le Luxembourg est rendu inhabitable par un accident à Cattenom, tous deux entachés d'erreurs grossières.<br /> Quant au livre de Svetlana Alexeievich mes voisin, anciens enseignants et écolos (n'est-ce pas un pléonasme) me l'ont prêté, je n'ai pas dépassé la page 50 tant cela me semblait manipulé et exagéré.<br /> Quant aux estimations concernant les victimes de Tchernobyl c'est le grand écart:<br /> - autorités officielles entre 30 et 70<br /> - OMS: au pire 9000 sur 60 ans (mais il est vrai que l'OMS est pourri par les lobbies de tous genres)<br /> - application du modèle LNT (Linear No Threshold) reprise par Greenpeace: 957000. Si le modèle LNT était vrai les radiographies tueraient 23000 personnes par an en France, ça se saurait.<br /> - enfin l'inénarrable Corinne Lepage a fait état de 4 millions de victimes sur un plateau télé.
H
Si l'énergie solaire, ni l'énergie éolienne ne présenteront d'intérêt véritable tant qu'il ne sera pas possible de stocker de l'énergie en grande quantité et avec un coût faible. Et quoi que l'on nous raconte depuis un demi siècle, les progrès en matière de batterie sont médiocres et rien ne permet d'indiquer que dans un futur plus ou moins proche, on puisse faire des vrais progrès en matière de stockage.
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M
Effectivement il faut pouvoir stocker l'énergie d'un 15 août à midi ensoleillé et venté pour la restituer le 15 janvier à 19h lors d'un anticyclone d'hiver.<br /> L'électricité ne se stockant pas directement sauf sous forme chimique (batteries) ou gravitaire (STEP) il faut des moyens indirects sinon lorsque les énergies intermittentes seront majoritaires en Europe on ira d'instabilité due à la surproduction en été (sans compter le coût économique des prix négatifs) au délestages massifs en hiver.<br /> Les batteries il en faudrait une quantité colossale et ça n'est pas très écolo, les STEP sont saturés. Certains ont proposé des moyens farfelus à grande échelle, volants d'inertie ou cavités remplies d'air comprimé.<br /> La seule solution c'est l'hydrogène vert produit par électrolyse, malheureusement son caractère explosif fait qu'on ne peut pas le mélanger à plus de 10% au gaz naturel (si tant est qu'on accepte qu'il reste des centrales à gaz). On peut l'utiliser pour le transport avec la pile à combustible mais je ne serais pas rassuré d'avoir dans ma voiture un réservoir de gaz détonnant comprimé à 700 bar.<br /> Reste donc la méthanation c'est le cycle électrolyse, reformage catalytique (réaction de Sabatier) et combustion dans une TAG. Le reformage catalytique qui est l'inverse du cracking n'a jamais été expérimenté à échelle industrielle, je crois qu'il y a une installation pilote de faible capacité au Fraunhoffer Institute.<br /> Le rendement de la méthanation est estimé au mieux à 60% et il faut être conscient que ça impliquerait des centaines de tours de reformages (des mini raffineries) sur le territoire. <br /> Ça n'est pas non plus neutre en carbone car si le reformage absorbe autant de CO2 que n'en dégagera la combustion il faut au préalable dépenser de l'énergie pour capter, comprimer et transporter ce CO2.<br /> Enfin au bout de la chaine la TAG a un rendement de 45% pour les modèles classiques et 55 à 60% pour les modèles à cycle combiné où l'on récupère l'énergie des fumées pour alimenter une turbine à vapeur.<br /> Donc globalement le rendement du cycle complet est au mieux de 30% càd qu'il faudra plus de 3 kWh de solaire ou d'éolien intermittent pour produire un 1 kWh d'électricité au moment où on en aura besoin.
J
https://eoliennes-lefilm.com/<br /> Recueillant près de 80% d’opinion favorable, les éoliennes sont en quelques années devenues le symbole de la transition énergétique. Quels enseignements politiques, sociaux, économiques et environnementaux peut-on tirer de leur multiplication ? Le rêve est-il en phase avec la réalité ? Professionnels, experts et riverains nous dévoilent les envers du décor.
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M
Dès la première page du pdf j'ai relevé un mensonge éhonté, à moins qu'il ne s'agisse d'une incompétence ahurissante "les 8000 éoliennes françaises produisent 40 TWh soit de quoi alimenter 8 millions de foyers" Concernant la production c'est à peu près exact, 34 TWh en 2019 et 39 en 2020 année plus ventée mais dont une partie a dû être vendue à perte.<br /> En revanche en ce qui concerne les 8 millions de foyers je m'interroge. En 2019, dernière année "normale" la consommation a été de 473 TWh soit près de 12 fois la production éolienne (449 en 2020 à cause du COVID) Une simple règle de 3 permet de dire que selon le ministère de l'écologie il y aurait environ 95 millions de foyers en France. Selon l'INSEE un foyer c'est en moyenne 2,2 personnes, nous serions donc à peu près 210 millions, mazette!
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