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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

Pourquoi les pratiques agricoles traditionnelles (l'« agro-écologie ») ne peuvent pas transformer l’agriculture africaine

2 Septembre 2019 , Rédigé par Seppi Publié dans #Afrique, #Agro-écologie

Pourquoi les pratiques agricoles traditionnelles (l'« agro-écologie ») ne peuvent pas transformer l’agriculture africaine

 

Nassib Mugwanya*

 

 

Je vous souhaite autant de plaisir à lire cet article que je n'en ai eu à le traduire. Un des meilleurs plaidoyers sur le sujet.

 

Cette lumineuse explication et vibrant plaidoyer ne se limite évidemment pas à l'Afrique.

 

 

 

 

Au cours des 50 dernières années, Daisy Namusoke a fait pousser des cultures sur son petit lopin de terre dans le district de Buikwe, dans le centre de l'Ouganda, principalement pour nourrir son mari, ses cinq enfants et ses deux petits-enfants. Comme la plupart des petits exploitants agricoles en Afrique, elle cultive un mélange d'espèces, s'appuie sur des semences qu'elle a produites elle-même ou achetées auprès de sources locales et utilise peu d'intrants externes, tels que les engrais de synthèse.

 

Ses luttes sont également typiques. Les ravageurs menacent perpétuellement la sécurité alimentaire de sa famille et le maigre revenu qu’elle tire de la vente de bananes à des commerçants locaux. Elle fait de son mieux pour mettre fin aux infestations en pulvérisant sur les zones touchées une concoction de feuilles de Tithonia mélangées à de la cendre de bois et de l'eau. Mais c’est une bataille qu’elle gagne rarement : les infestations soulèvent régulièrement le spectre de la perte totale de la récolte.

 

L’histoire de Daisy, à l’instar de celle de millions de petits agriculteurs africains, explique pourquoi tant de gens ont conclu que la transformation de l’agriculture africaine était une priorité urgente, qui façonnerait l’avenir du continent – et peut-être aussi de l’humanité.

 

La solution, selon nombre de mes professeurs et collègues (au cours de mes études de maîtrise, puis en tant qu’agent de liaison dans l’une des plus grandes stations de recherche agricole publiques en Ouganda), est l’agro-écologie. L'agro-écologie se fonde explicitement sur les méthodes agricoles traditionnelles et promet de protéger les agriculteurs de la perte de leurs droits au profit des grandes entreprises, de crainte que des pays comme l'Ouganda ne se lancent sur les traces des États-Unis et des autres pays développés dominés par « Big Ag ». Elle offre une foule de pratiques qui ciblent les nuisibles, la fertilité du sol et l’irrigation. La plupart des intrants modernes, y compris les engrais de synthèse, les pesticides, les machines et les cultures biotechnologiques doivent être évités.

 

Cependant, plus je me suis immergé dans la vie et les difficultés des petits exploitants de semi-subsistance en tant qu'agent de vulgarisation, plus j'en suis venu à conclure que l'agro-écologie est une impasse pour l'Afrique, pour la raison plutôt évidente que la plupart des agriculteurs africains suivent déjà ses principes. Comme Daisy, les agriculteurs avec lesquels je travaille n’ont pas accès à des engrais de synthèse ni à des pesticides, ils ne sont pas en monoculture et n’ont pas les moyens d’acheter des tracteurs ou des pompes d’irrigation. Ainsi, les divers raffinements suggérés par les défenseurs de l'agro-écologie ne sont guère susceptibles de les aider à augmenter considérablement leurs rendements ou à réduire les pertes de récoltes, et encore moins de leur offrir une vie au-delà de l'agriculture s'ils choisissent de la pratiquer.

 

L'agro-écologie est conforme à la pensée de l'école environnementale, celle de la « technologie appropriée », privilégiant les technologies à petite échelle, à faible consommation d'énergie, régies localement et à forte intensité de main-d'œuvre. Mais l’agro-écologie est terriblement en décalage par rapport à la réalité de l’agriculture africaine. Ses politiques anti-entreprises et anti-industrielles ne pourraient pas être plus éloignées des sciences économiques actuelles de l'agriculture en Afrique subsaharienne, et les pratiques qu'elle préconise sont au mieux un raffinement de celles qui maintiennent les agriculteurs africains liés au sol et confinés à la pauvreté. Ainsi, les promoteurs de l'agriculture agro-écologique en Afrique plaident en fait pour le statu quo, et non pour la transformation. Ils proscrivent la technologie et la modernisation de l'agriculture au nom de la justice sociale et du travail dans les limites de la nature, plutôt que de donner aux agriculteurs africains un moyen plausible de sortir de la faim et de la pauvreté.

 

 

Une réaction contre la modernisation agricole

 

Le terme « agro-écologie » n’a pas de définition universelle, et sa signification a considérablement évolué depuis sa première utilisation dans les années 20 et 30 par des scientifiques qui tentaient d’intégrer la nouvelle discipline de l’écologie à l’agronomie. Ils ont reconnu que les exploitations agricoles peuvent être étudiées en tant qu'écosystèmes, même s'il s'agit d'un type « domestiqué » particulier. Le terme est resté essentiellement confiné au monde universitaire jusqu'au développement du mouvement écologiste moderne et à son mécontentement vis-à-vis de la Révolution Verte, moment auquel l'agro-écologie est passée d'une science descriptive à un cadre normatif pour l'agriculture. Ainsi, l’agro-écologie, dans son acception contemporaine, est fondamentalement une réaction contre la modernisation de l’agriculture.

 

Les promoteurs de l'agro-écologie moderne font trois affirmations interdépendantes : sur la durabilité de l'environnement, la productivité et la justice sociale. Au cœur de l'agro-écologie se trouve la conviction que l'agriculture moderne, qui repose sur la monoculture et des intrants externes, nuit intrinsèquement à l'environnement. Les promoteurs affirment que l'agriculture agro-écologique remplace efficacement les intrants externes par des services dits écosystémiques. Si l'« agro-écosystème » est en bonne santé, grâce à une biodiversité élevée au-dessus et dans le sol, il ne sera plus nécessaire de recourir à des intrants externes et l'environnement sera épargné.

 

Les agro-écosystèmes en bonne santé, affirment encore les promoteurs, peuvent générer des rendements qui rivalisent, voire surpassent ceux des systèmes conventionnels. Les preuves pour de telles revendications globales se limitent toutefois à des études de cas pour des validations de principes isolées qui ne permettent aucune comparaison directe avec la production conventionnelle. Il y a peu d'indications sur les conditions nécessaires pour que l'agriculture agro-écologique soit hautement productive et sur la question de savoir si ces conditions sont largement disponibles. Il n’existe tout simplement aucun argument plausible pour penser que, à grande échelle, l’agro-écologie n’implique pas de compromis substantiels en termes de productivité par rapport à l’alternative conventionnelle.

 

 

Les petits agriculteurs africains tels que Daisy Namusoke ont besoin de plus d'options, pas de moins.

 

 

L'agro-écologie, cependant, est loin d'être simplement une approche technique de la production alimentaire. C'est aussi un modèle de développement et un mouvement de justice sociale. Les arguments contemporains en faveur de l'agro-écologie font presque universellement référence aux avantages économiques et sociaux, en particulier pour les agriculteurs pauvres, les petits exploitants et les agriculteurs de subsistance. L'idée est que les pratiques agro-écologiques nécessitent peu de capital à mettre en œuvre par rapport au coût élevé d'achat d'engrais de synthèse, de pesticides et d'équipements motorisés. Mais les revendications concernant les avantages retirés par les agriculteurs pauvres vont beaucoup plus loin, au point même que la production agro-écologique est qualifiée, par sa nature même, de « socialement juste ».

 

Les intérêts des agriculteurs seraient opposés à ceux des agro-entreprises coloniales rapaces, contre lesquelles il faut lutter. On dit même que ce qu'il faut, c'est une « repaysanisation » de l'agriculture, un retour de la production alimentaire aux mains des soi-disant « paysans », aboutissant à une « souveraineté alimentaire ». L'objectif, en d'autres termes, est de permettre aux agriculteurs indigènes en difficulté de continuer à pratiquer l’agriculture.

 

 

Pas d'alternative à l'agro-écologie

 

Depuis l'époque pré-coloniale, l'agriculture se pratique en Afrique à extrêmement petite échelle, avec une taille de ferme moyenne inférieure à deux hectares. La grande majorité des petites exploitations utilisent des pratiques agricoles traditionnelles, les activités clés se concentrant principalement sur les cultures et les animaux qui servent à la fois de nourriture et de source de revenus. Les pratiques promues par l'agro-écologie ne sont pas qualitativement différentes de celles actuellement utilisées par les petits exploitants agricoles en Ouganda et, plus largement, en Afrique subsaharienne.

 

Prenons l'exemple des cultures associées : la culture simultanée de plusieurs espèces sur le même terrain. La promotion des cultures associées par l'agro-écologie découle d'un de ses principes écologiques sous-jacents : la diversité des agro-écosystèmes. Cependant, les petits exploitants agricoles d'Afrique subsaharienne ont de tout temps, aussi loin que remonte l'histoire documentée, associé des cultures pour se protéger contre les mauvaises récoltes et pour diversifier les sources de nourriture. L'agro-écologie préconise également le paillage, l'application d'une couche de matériau à la surface du sol pour conserver l'humidité du sol, réduire la croissance des mauvaises herbes et améliorer la fertilité et la santé du sol. En Ouganda, les producteurs de bananes et de café du sud-ouest du pays utilisent le paillage et les cultures de couverture depuis des décennies. Il en va de même pour les appels à associer élevage du bétail et production de cultures. Dans le nord-est et le sud-ouest de l'Ouganda, où l'élevage représente une part importante des moyens de subsistance, les agriculteurs ont longtemps utilisé les déchets animaux comme engrais et amendement pour les sols pauvres. En fait, ces méthodes sont utilisées par les agriculteurs africains depuis des millénaires.

 

Ce n'est pas un hasard si les petits exploitants agricoles africains ont largement recours à des pratiques promues par l'agro-écologie. En effet, le cadre agro-écologique n’offre guère plus qu’une codification des pratiques agricoles traditionnelles. Les militants en sont fiers, et présentent l'agro-écologie comme étant exactement ce que font les agriculteurs traditionnels lorsqu'ils sont livrés à eux-mêmes. Mais ce n’est pas comme si la plupart des petits exploitants avaient une alternative. Les pratiques agro-écologiques représentent des solutions que les agriculteurs traditionnels ont conçues pour maximiser leurs rendements et leur sécurité alimentaire, compte tenu de leurs ressources limitées.

 

Les militants vont sûrement rétorquer que des petits exploitants, voire la plupart d'entre eux, ne sont pas pleinement informés des meilleures pratiques agricoles traditionnelles et du fait que l'agro-écologie moderne offre des innovations intéressantes à l'agriculture traditionnelle. C’est peut-être vrai, mais il n'en demeure pas moins que l’agro-écologie souffre d’une contradiction interne irréconciliable : ses pratiques – qui sont fondamentalement celles de l’agriculture traditionnelle – ne sont pas en mesure de transformer qualitativement la vie et les moyens de subsistance des agriculteurs traditionnels.

 

Pire encore, la mise en œuvre idéale du cadre agro-écologique peut rendre l’agriculture encore plus intensive en main d'œuvre. La question de la productivité du travail est rarement abordée dans la littérature agro-écologique. En l'absence de preuves, Miguel Altieri – l'un des fondateurs de l'agro-écologie moderne – affirme que, dans l'agriculture agro-écologique, « le retour d'énergie par rapport au travail fourni […] est suffisamment élevé pour assurer la pérennité du système ». En d'autres termes, la demande de main-d'œuvre n'est pas trop élevée, pas au point que l'agriculture traditionnelle ne puisse pas continuer. D'autres ont même fait valoir que les exigences plus élevées en main-d'œuvre de l'agriculture agro-écologique sont bénéfiques, car elles créent davantage d'opportunités pour des emplois à la ferme.

 

Dans de tels arguments, je ne trouve rien qui ressemble aux priorités et aux aspirations des agriculteurs de subsistance en Ouganda avec qui j'ai travaillé. Ils cherchent à améliorer leur situation, pas simplement à la perpétuer.

 

 

Les semences biotech se sont heurtées à l'opposition des ONG

 

Les petits agriculteurs africains tels que Daisy Namusoke ont besoin de plus d'options, pas de moins. Lorsque j'ai rencontré Daisy sur sa ferme à l'été 2018, je lui ai demandé si elle préférait une solution traditionnelle similaire à sa concoction de Tithonia et de cendres ou quelque chose de plus moderne. Elle a répondu avec emphase : « Cela ne me dérange pas qu'il s'agisse d'une solution traditionnelle ou moderne, pourvu que cela me procure beaucoup de bananes. »

 

Comme la plupart des petits exploitants agricoles, elle a besoin de toute l'aide possible. Daisy perd régulièrement une grande partie de sa récolte à cause du flétrissement bactérien du bananier (BBW) et d’autres maladies. Les sélectionneurs disposent de bananes génétiquement modifiées qui résistent au BBW, mais les défenseurs de l'agro-écologie s'opposent à la modification génétique en Ouganda, sous l'influence d'ONG environnementales internationales. Le rejet porte aussi sur d'autres semences biotechnologiques, développées pour améliorer l'efficacité de l'azote, la nutrition, la tolérance à la sécheresse et la résistance aux parasites, aux maladies et au stress.

 

L'amélioration du sort des petits agriculteurs nécessite cependant plus que des semences : l'Afrique compte pour moins de 1 % de l'utilisation mondiale d'engrais de synthèse. Pour lutter contre l'insécurité alimentaire, plusieurs pays d'Afrique subsaharienne ont institué des subventions gouvernementales pour les engrais et d'autres intrants agricoles destinés aux agriculteurs pauvres. Le Malawi est l’un des plus remarquables d’entre eux et a mis en place de multiples programmes de subvention d’intrants depuis les années 1970. Le dernier volet, le programme de subvention d’intrants agricoles (FISP) est toujours en vigueur. Il a été démontré que ces programmes non seulement augmentaient considérablement les rendements agricoles mais réduisaient également la pression de la déforestation. Bien que des questions subsistent quant à la durabilité économique de ces programmes et quant à savoir s'ils constituent le meilleur moyen d'accroître l'utilisation des engrais, leur succès sert à souligner les avantages humains et environnementaux des intrants agricoles modernes, et leur pénurie met en évidence le caractère indissociable de la modernisation agricole du développement économique.

 

 

Transformer l’agriculture africaine n’est finalement pas possible sans transformer l’Afrique. La modernisation de l’agriculture n’est pas possible sans la modernisation économique.

 

 

L'expansion de l'irrigation est également vitale. Quatre pour cent seulement des terres arables en Afrique subsaharienne sont irriguées, contre 14 % en Amérique latine et 37 % en Asie. L’agriculture pluviale en Afrique subsaharienne est intrinsèquement sensible à la variabilité des précipitations, au changement climatique et souvent limitée à une seule saison de production. Et les systèmes d'irrigation existants reposent essentiellement sur les eaux de surface. Exploiter les riches ressources en eaux souterraines de l’Afrique subsaharienne pourrait augmenter les terres irriguées de plus de 100 % dans 13 pays, dont l’Ouganda, selon des estimations récentes. Les gouvernements devraient faire de l'expansion de l'irrigation une priorité politique, en finançant l'identification des ressources en eaux souterraines peu profondes et en améliorant l'accès aux pompes d'irrigation, comme l'Ethiopie l'a fait avec un succès notable.

 

L'infrastructure de base est également une partie importante du dossier, mais les agro-écologues ne l'envisagent même pas. Des recherches indiquent, par exemple, que les coûts de transport élevés en Ouganda, dus à la médiocrité des infrastructures routières et de transport, empêchent les agriculteurs d’acheminer leurs marchandises vers les marchés urbains, ce qui entraîne des prix élevés des denrées alimentaires urbaines. Ces prix élevés incitent à leur tour les citadins à s’installer dans des zones rurales, empêchant ainsi l’urbanisation et perpétuant la dépendance des Ougandais à l’agriculture de semi-subsistance.

 

Transformer l’agriculture africaine n’est finalement pas possible sans transformer l’Afrique. La modernisation de l’agriculture n’est pas possible sans la modernisation économique. De meilleures semences et plus d'engrais font partie de la solution, mais il en va de même des routes et de l'électricité, de l'irrigation et de l'urbanisation.

 

 

« Le manteau de l’anticolonialisme »

 

Le plaidoyer en cours en faveur d'une révolution agro-écologique en Afrique montre clairement que le modèle place les agriculteurs au centre du système alimentaire, mais reste étrangement muet sur la manière dont il peut les sortir de la pauvreté. Il proclame haut et fort que l’agro-écologie démocratise le processus décisionnel, mais préconise explicitement de limiter les choix et les pratiques que pourraient utiliser les petits agriculteurs, décourageant les engrais et pesticides de synthèse, la mécanisation et la biotechnologie. Il se drape dans l'anticolonialisme alors même que les ONG qui font la promotion de l'agro-écologie sont principalement financées par des donateurs des pays développés occidentaux.

 

Les pratiques agro-écologiques peuvent bien sûr être utiles dans certains contextes. C’est pourquoi les agriculteurs africains les utilisent encore. Et si les agriculteurs peuvent apporter des modifications à faible coût pour améliorer leurs rendements, ce qui est réalisable compte tenu de la main-d'œuvre disponible, je les soutiens avec enthousiasme. Mais elles doivent être considérées comme un ensemble d’outils et non comme une paire de menottes.

 

Quels que soient les problèmes et les limites de l'agriculture moderne, l'adhésion dogmatique à un modèle basé fondamentalement sur l'agriculture traditionnelle n'est pas la solution. L'agriculture africaine a besoin de transformation. Comme les agriculteurs eux-mêmes, nous devrions cesser de nous focaliser sur les pratiques et les technologies et nous concentrer plutôt sur les objectifs et les résultats, humains et environnementaux. Nous devrions abandonner la distinction arbitraire entre traditionnel et moderne – le seul critère qui donne de la cohérence aux pratiques promues et rejetées par l'agro-écologie –, une distinction qui a peu de sens ou d'importance pour les agriculteurs pauvres.

 

Surtout, nous devrions nous fixer un objectif bien supérieur au maintien du statu quo. Pour tracer la bonne voie, nous devons avoir une conversation honnête dans laquelle nous nous tenons mutuellement responsables pour plaider en faveur de solutions susceptibles de remédier au problème fondamental de l'agriculture en Afrique subsaharienne : la pauvreté.

 

 

Littérature citée dans le texte d'origine

 

  1. M. Altieri and C. Nicholls Agroecology and the Search for a Truly Sustainable Agriculture (UN Environmental Programme, 2005), http://agroeco.org/doc/agroecology-engl-PNUMA.pdf.

  2. Jess Margolus, Tara Nakashima, and Chantal Orr, "Appropriate Technology: Learning from One Another," http://web.uvic.ca/~essa/wp-content/uploads/2010/03/Reclaiming-Sustainability-Conference-Appropriate-Technology.pdf.

  3. Felipe Gallardo-López et al., "Development of the Concept of Agroecology in Europe: A Review," Sustainability, 10 (2018): 1210, www.mdpi.com/journal/sustainability.

  4. Felipe Gallardo-López et al., pg. 7.

  5. V. Seufert, N. Ramankutty, and J. A. Foley, “Comparing the Yields of Organic and Conventional Agriculture,” Nature 485 (2012): 229–32.

  6. Ponisio LC, M’Gonigle LK, Mace KC, et al., “Diversification Practices Reduce Organic to Conventional Yield Gap,” Proceedings of the Royal Society B: Biological Sciences 282 (2015), no. 1799: 20141396.

  7. Miguel A. Altieri and Victor Manuel Toledo, “The Agroecological Revolution in Latin America: Rescuing Nature, Ensuring Food Sovereignty and Empowering Peasants.” Journal of Peasant Studies 38, no. 3 (2011): 587, http://www.agroeco.org/wp-content/uploads/2009/11/Altieri-and-Toledo-JPS-38.3-2011.pdf.

  8. Peter M. Rosset and Maria Elena Martínez-Torres, “Rural Social Movements and Agroecology: Context, Theory, and Process,” Ecology and Society 17, no. 3 (2012): 17, https://www.ecologyandsociety.org/vol17/iss3/art17/.

  9. Sarah K. Lowder, Jakob Skoet, and Terri Raney, “The Number, Size, and Distribution of Farms, Smallholder Farms, and Family Farms Worldwide,” World Development 87 (November 2016): 17, https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0305750X15002703

  10. United Nations NEPAD, Agriculture in Africa: Transformation and Outlook, http://www.un.org/en/africa/osaa/pdf/pubs/2013africanagricultures.pdf.

  11. Gollin and Rogerson, Agriculture, Roads, and Economic Development in Uganda, pg. 4, https://www.nber.org/papers/w15863.pdf.

  12. Miguel A. Altieri, “Applying Agroecology to Enhance the Productivity of Peasant Farming Systems in Latin America,” Environment, Development and Sustainability 1 (1999): 199, http://www.masterhdfs.org/masterHDFS/wp-content/uploads/2014/05/Applying-agroecology-peasant-ag-in-LA-.pdf.

  13. Glenn Denning Ugandan farmers would still be limited by poor national irrigation infrastructure, Pedro Sanchez, et al. “Input Subsidies to Improve Smallholder Maize Productivity in Malawi: Toward an African Green Revolution,” PLoS Biology 7 (2009): e23, https://journals.plos.org/plosbiology/article?id=10.1371/journal.pbio.1000023.

  14. Peter R. Nkhoma, “The Evolution of Agricultural Input Subsidy Programs: Contextualizing Policy Debates in Malawi’s FISP,” World Development Perspectives 9 (March 2018): 12–17,

  15. Christopher Chibwana, Charles B. L. Jumbe, and Gerald Shively, “Agricultural Subsidies and Forest Clearing in Malawi,” Environmental Conservation 40, no. 1 (March 2013): 60–70. https://www.cambridge.org/core/journals/environmental-conservation/article/agricultural-subsidies-and-forest-clearing-in-malawi/67EDFD0DBDD39F365084BDB9EBBF0E84#.

  16. Monica Fisher and Gerald E. Shively, “Agricultural Subsidies and Forest Pressure in Malawi’s ‘Miombo’ Woodlands,” Journal of Agricultural and Resource Economics 32, No. 2 (August 2007): 349–62,

  17. Distributed irrigation in sub-Saharan Africa. Jennifer A. Burney, Rosamond L. Naylor, Sandra L. Postel. Proceedings of the National Academy of Sciences Jul 2013, 110 (31) 12513-12517; DOI:10.1073/pnas.1203597110

  18. https://www.mamopanel.org/resources/reports-and-briefings/water-wise-smart-irrigation-strategies-africa/

  19. Ethiopian Agricultural Transformation Agency. Accessed 18 October, 2018. Shallow Ground Water Mapping. http://www.ata.gov.et/programs/ highlighted-deliverables/input-voucher-sales-system-ivs/

  20. Douglas Gollin and Richard Rogerson, Agriculture, Roads, and Economic Development in Uganda, NBER Working Paper no. 15863 (Cambridge, MA: National Bureau of Economic Research, 1999): 2, https://www.nber.org/papers/w15863.pdf.

 

_______________

 

* Nassib Mugwanya est un agent de liaison de l'Uganda Biosciences Information Center. Il est membre du leadership mondial 2015 de l'Alliance Cornell pour la Science et 2018 Breakthrough Generation Fellow. Cet article a été publié à l'origine par The Breakthrough Institute.

 

The Breakthrough Institute est un centre de recherche mondial qui identifie et promeut des solutions technologiques aux problèmes de développement environnemental et humain.

 

Source : https://allianceforscience.cornell.edu/blog/2019/02/traditional-agricultural-practices-cant-transform-african-agriculture/

 

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P
Bonsoir Seppi <br /> <br /> Je laisse tardivement dans tous les sens du terme un commentaire sur ce billet <br /> J’espère que les peuples d’Afrique pourront se défendre contre cet impérialisme des lobbies occidentaux <br /> Juste pour information au milieu du 19eme siècle lorsque les grandes maladies de la vigne ont été importées dans l’ancien monde la culture était on ne peut plus bio et agro écologique ce qui ne l’a pas empêchée d’y succomber <br /> Enfin par rapport à la tentative de résistance aux lubies de toute sorte qui agitent ce monde et vont l’entraîner vers sa perte vous oubliez une dimension essentielle qui est la dimension commerciale <br /> En effet si je prends l’exemple du bio : on peut être contre mais on n’y changera pas grand chose car les esprits sont conditionnés par les médias et le système de l’enseignement ce qui fait que la proportion de personnes réceptives dans la société ne cessera d’augmenter et si l’on ne veut pas se couper d’une partie de sa clientèle on est obligé de suivre le mouvement que l’on soit convaincu ou non du bien fondé <br /> Il faudrait une révolution institutionnelle pour imposer à nouveau la raison...
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S
Bonjour,<br /> <br /> Merci pour votre commentaire.<br /> <br /> Je forme le même vœu pour l'Afrique… et pour l'Europe. Car sans progrès économique -- à commencer par l'agricole et l'alimentaire -- ceux qui ne se seront pas noyés dans la Méditerranée se retrouveront chez nous.<br /> <br /> Les grandes maladies de la vigne ? En Haute-Savoie les habitants de Ballaison, Douvaine, Loisin et Massongy ont fait ériger une statue, Notre-Dame des Vignes. Il paraît que ça a été efficace. Ils n'ont perdu, m'a-t-on dit que 15 % des vignes...<br /> <br /> https://www.diocese-annecy.fr/diocese/les-paroisses/doyenne-du-chablais/paroisse-saint-jean-baptiste-en-chablais/chapelles/nd-des-vignes-ballaison<br /> <br /> Je n'oublie pas la dimension commerciale. Nous vivons hélas une période de surenchères. "...si l’on ne veut pas se couper d’une partie de sa clientèle on est obligé de suivre le mouvement …" ? Beaucoup le précèdent !<br /> <br /> Cela durera jusqu'à la révolution institutionnelle, peut-être jusqu'au drame qui ouvrira les yeux du public sur la réalité (je croise les doigts pour qu'il ne se produise pas), jusqu'à l'effondrement de cette sorte de pyramide de Ponzi (cela commence : les gens sont de plus en plus informés sur les pesticides en bio et le cuivre), ou encore l'effondrement du pouvoir d'achat.
M
"Les promoteurs affirment que l'agriculture agro-écologique remplace efficacement les intrants externes par des services dits écosystémiques. Si l'« agro-écosystème » est en bonne santé, grâce à une biodiversité élevée au-dessus et dans le sol, il ne sera plus nécessaire de recourir à des intrants externes et l'environnement sera épargné."<br /> <br /> Certains partisans de l’homéopathie ont un argument similaire, le terrain fait tous et les maladies viennent d'un déséquilibre de ce terrain.<br /> <br /> Les mêmes ONG qui plombes le progrès en Afrique cherche ardemment à nous imposer les mêmes lubies. Une petite visite de la France permettrait à Nassib Mugwanya de voir que si une aide peu venir de pays développés, ce ne seras pas de l'Europe. <br /> <br /> L'Afrique nous offre un test grandeur nature de l’agroécologie (et la permaculture avec) en situation réelle, il serait peut-être tant d’arrêter l'expérimentation.
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S
Bonjour,<br /> <br /> Merci pour votre commentaire.<br /> <br /> Je ne serais pas aussi négatif. Il y a encore en France des entités qui font un bon boulot. Mais le fait est que le bilan de nos actions "de développement" est dramatique. Les Africains en demande de solutions se tournent du reste vers les Etats-Unis et se tourneront de plus en plus vers l'Argentine, le Brésil et la Chine.<br /> <br /> Quant à l'"agroécologie", l'important est de combattre les délires idéologiques. Et faire de l'"agronomie".
F
Excellent article en effet. Tous ces écolos des pays riches qui prétendent imposer leurs méthodes aux Africains, c'est tout simplement du néocolonialisme. Laissons les agriculteurs africains décider de ce qui est bon pour eux.
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I
Du coup la meilleure solution ne serait elle pas un mixte des deux ? Exemple garder les cultures associées et l integration polyculture elevage tout en utilisant des OGM et des pesticides de synthese comme le glyphosate ? Un moyen d avoir les avantages de la tradition et ceux de la modernite ?
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S
Bonjour,<br /> <br /> Merci pour vos commentaires<br /> <br /> Réponse collective !<br /> <br /> L'agriculture est forcément une combinaison de "tradition" et de "modernité". Il s'agit d'associer les éléments qui apportent la meilleure solution dans l'itinéraire technique et économique, sans a priori.<br /> <br /> Le drame avec l'"agro-écologie" à la sauce Miguel Altieri ou encore Olivier de Schutter, c'est qu'elle est adossée au refus de la modernité, à la magnification de l'autarcie ou quasi-autarcie et, surtout, à la détestation de l'approche "capitaliste".
M
D'accord avec fm06, mais je rajouterais que le mixte tradition/méthode moderne n'a pas d’intérêt (ni de sens), seul compte l'efficacité d'une pratique.
F
L'opposition entre tradition et modernité me semble artificielle. La meilleure solution c'est celle que les agriculteurs choisissent librement, en fonction de leur terre, de leur expérience, de leur savoir-faire, de leurs moyens, de leurs besoins. Ils sont assez grands pour décider eux-mêmes de ce qui est bon pour eux.