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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

La technologie offre des choix pour la viande et les protéines

14 Septembre 2019 , Rédigé par Seppi Publié dans #Alimentation, #élevage

La technologie offre des choix pour la viande et les protéines

 

Carol Keiser*

 

 

 

 

Selon le Wall Street Journal, la « révolution du sans viande » est en cours, mais dans ce prétendu bouleversement, les gens ne quittent pas la viande au sens conventionnel du terme. Au lieu de cela, ils recherchent des alternatives.

 

Après quelques partenariats d’entreprise et offres d’actions bien médiatisés plus tôt dans l’année, il y a suffisamment de battage médiatique autour de ce que Wikipedia appelle des « substituts de viande » pour remplir un parc d’engraissement.

 

 

Ce type de nourriture porte plusieurs noms [aux États-Unis d'Amérique] : substitut de viande, imitation de viande, fausse viande, viande factice, etc. L'idée de base est que nous pouvons peut-être produire des aliments semblables à de la viande à partir d'autre chose que des animaux.

 

Les hamburgers végétariens existent depuis un bout de temps, et le tofu a une histoire ancienne en tant que fournisseur de protéines. Mais ce que nous voyons maintenant est quelque chose de différent : un type de nourriture pour lequel on s'efforce d'avoir un goût de viande, même s'il provient de plantes ou de cultures de cellules en laboratoire. Ce n’est pas un effort pour plaire à un marché de niche de véganes, mais plutôt un effort audacieux pour satisfaire les demandes des amateurs de viande et de ceux qui veulent ajouter des protéines à leur alimentation – et peut-être déclencher la « révolution du sans viande ».

 

Éleveuse et carnivore de longue date, je suis obligée de me demander si ces développements menacent mon activité et mon mode de vie.

 

Pourtant, je ne suis pas inquiète, en partie parce que je crois en quelques principes importants.

 

Premièrement, j'apprécie les nouvelles technologies sous toutes leurs formes. Des moteurs à combustion aux smartphones en passant par les OGM, la technologie a amélioré notre vie d'innombrables façons. Cela a certainement amélioré le secteur de l'élevage, nous permettant de fournir une viande saine, délicieuse et abordable aux États-Unis et dans le monde entier. Nous serions au milieu de nulle part sans les technologies de réfrigération, de génétique, de transport et d’antibiotiques pour animaux.

 

Si quelqu'un veut apporter une nouvelle idée à cet ensemble, je suis prête à relever le défi et à saisir l'occasion. Soyons en concurrence les uns avec les autres, ou mieux encore, établissons un partenariat au profit des consommateurs.

 

Deuxièmement, pouvoir choisir sa nourriture est un bien inestimable. Idéalement, les gens devraient avoir le choix de manger ce qu'ils veulent, pour quelque raison que ce soit, de la commodité à la nutrition en passant par le goût.

 

Des raviolis en conserve ? Allez-y, surtout si vous êtes une mère ayant un emploi et à la bourre. Du chou biologique ? À chacun ses goûts. Un gros steak bien juteux d'un bœuf nourri à l'herbe ? Mon secteur est heureux de le fournir.

 

Je suis peut-être une éleveuse amatrice de viande, mais j'ai aussi une petite-fille végétarienne. Nous avons une place pour tous à la table, même pour ceux qui pensent que la pastèque peut remplacer le jambon fumé.

 

Les autres raisons pour lesquelles je ne m'inquiète pas des substituts de viande sont plus pratiques.

 

La demande en protéines et en particulier en viande augmente. Aux États-Unis, la consommation de viande par habitant a diminué pendant quelques années, mais elle a récemment augmenté à un rythme satisfaisant. (Voir le tableau dans cet article.) Dans le monde entier, la demande de viande augmente également, en raison de la croissance de la population (plus de bouches à nourrir) et de la prospérité (de plus en plus de pouvoir d’achat pour des aliments de choix).

 

La part de la viande est donc en expansion, pas en diminution. Les substituts de viande vont probablement gagner de nouvelles parts de marché. C’est presque inévitable, étant donné qu’ils n’ont pratiquement aucune part du marché. La bonne nouvelle est que nous avons tous une chance de réussir en nous efforçant de fournir aux gens une gamme variée d'aliments.

 

Le secteur des substituts de viande devra également survivre dans un environnement réglementaire qui peut être frustrant. Nous devrions bien sûr avoir un ensemble de règles fondées sur le bon sens et sur la science, qui soutiennent l'innovation. Malheureusement, les réglementations peuvent souvent étouffer les idées nouvelles avec des coûts et des formalités administratives excessifs. C’est une des raisons pour lesquelles les OGM dominent dans plusieurs grandes cultures telles que le maïs et le soja, mais n’existent pas pour d’autres avec des marchés plus petits. Les substituts de viande, en particulier ceux issus de cellules cultivées en laboratoire, peuvent être confrontés à des obstacles importants.

 

Ensuite, il y a la question de l'étiquetage. La viande alternative est-elle vraiment de la « viande » – et les entreprises peuvent-elles l'appeler « viande » sur les emballages de produits alimentaires ? Certains États prétendent qu’ils ne le peuvent pas et des différends ont été portés devant les tribunaux. Nous sommes peut-être devant une grande bataille sur la signification des mots et la manière dont nous les utilisons.

 

Pour le moment, je suis préoccupée par des questions plus urgentes, telles que les opportunités commerciales pour les producteurs de viande américains et la durabilité économique et environnementale de notre activité.

 

Et je suis convaincue que l’avenir est plein de viande, de la vraie.

 

_____________

 

Carol Keiser

 

Éleveuse, Floride et Indiana, États-Unis

 

Carol Keizer-Long a créé et gère actuellement la C-BAR Cattle Company, qui élève de 5.000 à 6.000 têtes de bétail dans le Kansas, le Nebraska et l’Illinois occidental. En tant qu'agvocate aux niveaux fédéral et des États, elle se concentre sur les programmes et les opportunités pratiques qui exposent les jeunes femmes à des carrières dans l'alimentation et l'agriculture.

 

Carol est bénévole en tant que membre du conseil d'administration du Réseau Mondial d'Agriculteurs et est l'actuelle trésorière de l'organisation. Elle dirige également de nombreuses organisations, notamment la Farm Foundation, le Conseil Consultatif National pour la Recherche, la Vulgarisation, l’Éducation et l’Économie Agricoles, la National Cattlemen’s Beef Association et le US Premium Beef.

 

Diplômée en sciences animales de l’Université de l’Illinois, Carol a été reconnue pour ses services distingués à l’Université et son Collège de l’Agriculture, de la Conservation et des Services Environnementaux.

 

Source : https://globalfarmernetwork.org/2019/08/technology-delivers-meat-and-protein-choices/

 

 

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D
C'est en gros ce que dit le CEO de Elanco.<br /> certes, les chiffres de croissance des substituts de viande font envie dans les pays occidentaux, mais au niveau mondial, la croissance des productions animales est nettement supérieure en volume. Donc don't worry pour le business dit il à l'adresse de ses actionnaires.
Répondre
S
Bonjour,<br /> <br /> Merci pour votre commentaire.<br /> <br /> Ces chiffres qui font envie, ce sont aussi de gros pourcentages sur de petits volumes.<br /> <br /> A lire aussi, de notre ami Albert Amgar :<br /> <br /> https://leblogaa.blogspot.com/2019/09/les-hamburgers-sans-viande-ou-les-fakes.html